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L'église Saint-Augustin-et-Saint-Fidèle de La Goulette

 Située dans l’ancien quartier italien, l'église actuelle commence à être édifiée à partir de 1848 pour être achevée en 1872, elle rend hommage à Notre Dame de Trapani . À partir de 1898, le cardinal Lavigerie demande aux ermites de saint Augustin, originaires de Malte, de prendre en charge la paroisse ; le plus célèbre d'entre eux est le père Salibat qui apporte des modifications et embellissements à l'édifice. Elle devient vite un lieu d'attraction avec le pèlerinage à Notre-Dame de Trapani et sa procession à travers la ville, qui a lieu pour la dernière fois le 15 août 1962.
L'église est grande et ornée de fresques et de peintures dans le goût italien. Elle est accompagnée d'un haut campanile,  au sommet duquel on parvient au moyen d'un escalier fort élégamment construit ou sont  suspendues trois cloches, et est animée par des frères capucins siciliens.
À partir de 2007, le bâtiment fait l'objet de travaux de réfection1, un peintre italien, Alberto Bogani, donnant à l'édifice une nouvelle décoration. L'église accueille une communauté anglophone, surtout africaine, chaque dimanche pour la messe. Une communauté de sœurs missionnaires de la Charité (sœurs de Mère Teresa) vit sur place, prenant soin de quelques grand-mères d'origine italienne et finissant leurs jours en Tunisie. Une communauté de pères de la congrégation de la Mission, dits lazaristes, vient s'installer dans les lieux à partir de septembre 2011.
 Le Gouvernement tunisien avait décidé il y a quelques années de démolir tout le bâtiment, en vue de la rénovation complète du vieux quartier de La Goulette. Le président italien de l'époque, Oscar Luigi Scalfaro, en visite officielle, avait demandé à visiter la vieille église qui était en ruine. Il a, par la suite, pu convaincre les autorités tunisiennes de renoncer à ce projet, et d'encourager une restauration totale, en confiant la gestion du complexe entier au diocèse de Tunis.
Avant l’occupation française, La Goulette n’était pas une paroisse (La paroisse désigne à la fois une aire géographique précise, le « territoire de la paroisse », et un groupe de personnes habitant sur ce territoire et constituant la communauté paroissiale.) canoniquement (Il s'agit d'une règle disciplinaire interne à une religion )  érigée. On n’y disait la messe que de temps à autres, dans une petite chapelle appartenant au vice-consul de France, M. GASPARY.

 En 1836, le père Ange PIANELLI, visiteur apostolique des PP. capucins qui desservaient alors la Régence, acheta à un propriétaire sicilien de la localité une maisonnette de bois dans laquelle on établit le culte et où résida un religieux.

Pourquoi une maisonnette de bois ? Parce que La Goulette était une place de guerre et que les constructions en pierre y étaient interdites ; les habitations des européens étaient obligatoirement en bois. La fondation de la paroisse remonte donc à 1836, soit à 126 ans en 1962.


Le premier desservant fut le père Philippe de Malte. On vivait alors des temps héroïques. La Tunisie était, en quelque sorte un pays de mission. On appelait d’ailleurs le clergé local «la Mission Catholique ».

En 1830, la Préfecture apostolique de Tunis ne comptait que 3 à 4000 catholiques, la plupart résidant à Tunis et quelques-uns à Bizerte, Porto Farina, Sousse, Mahdia, Sfax et même Djerba.

Le préfet apostolique était un vieillard infirme, le père Alexandre de MASSIGNANO religieux capucin, qui n’avait qu’un auxiliaire, le père Louis de MARSALA, outre 2 frères lais ( terrain que les eaux de mer ou de rivière laissent à découvert en se retirant). Ils habitaient l’immeuble de la rue de la Kasbah portant le numéro 31. On y transforma une salle en église paroissiale placée sous le vocable de Sainte-Croix, en souvenir de la chapelle qui existait depuis deux siècles dans un bagne de ce nom. Cette primitive église ne doit pas être confondue avec l’actuelle église Sainte-Croix qui fut le seul sanctuaire important avant l’érection de l’église pro-cathédrale provisoire de Tunis.

En 1841, il y avait à Tunis un préfet apostolique maltais, le père Emmanuel. A son instigation, M. Charles de LAGAU, consul général de France, sollicitait su Saint-Siège – et obtenait par un bref de Grégoire XVI en date du 21 mars 1843 – la création du Vicariat Apostolique de Tunis qui fut confié au père Fidèle de Ferrare (Fedele SUTTER), provincial des capucins de Bologne. Celui-ci amena de Rome , avec lui, le père Anselme des ARCS, français, comme interprète et bientôt chancelier et un secrétaire particulier, le père Joseph de Ferrare. Tous trois débarquèrent à La Goulette dans leur costume religieux. Ce fut une déception générale : M. de LAGAU, les consuls étrangers, le Bey lui-même, attendaient un haut prélat. M. de LAGAU revenait donc à la charge auprès du Saint-Siège et, par un bref du 20 août 1844, Grégoire XVI élevait le père Fidèle SUTTER à la dignité d’évêque de Rosalia. Sacré à Rome le 24 octobre 1844, le nouvel évêque était reçu à La Goulette dans l’enthousiasme par la population ayant à sa tête M. de LAGAU. Le soir même, un Te Deum solennel était chanté à Tunis dans l’église Sainte-Croix. Le 1er novembre, Mgr SUTTER y célébrait la première messe pontificale devant une affluence considérable.]

Sous Mgr SUTTER, le culte fut instauré dans plusieurs localités. Des églises furent construites notamment à Sousse, Sfax, Bizerte, Mahdia, Porto Farina, Monastir et La Goulette à laquelle nous revenons ainsi. Cette dernière devait bénéficier d’heureuses circonstances. Le Bey régnant alors, AHMED-BEY (1837-1855), avait décidé de reconstituer et d’équiper son armée à l’européenne. Pour réaliser ses projets, il eut besoin de l’emplacement occupé par la chapelle en bois de La Goulette. Il pria Mgr SUTTER de le lui céder et proposa de donner en retour tout le terrain qu’il plairait au prélat de choisir à l’intérieur de la ville. Mgr SUTTER accepta sans hésiter cette proposition et jeta son dévolu sur le vaste terrain où s’élèvent l’église actuelle et le presbytère.

L’église, son agencement intérieur, son haut clocher seront l’œuvre du père Vincent de CASTACCIARO, ancien avocat, venu à Tunis en 1879. C’est donc de cette époque que dateraient l’église et le presbytère. Ils eurent à souffrir de bombardements au cours de la dernière guerre et furent réparés en conséquence.


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