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Niké

Dans la mythologie grecque, Niké (grec ancien : Νίκη, Nikê, /nǐːkɛː/) est une déesse personnifiant la Victoire, comme son nom l'indique. Fille du Titan Pallas et de Styx, elle est la sœur de Kratos (la Puissance), Bia (la Force) et Zélos (l'Ardeur), avec qui elle fait partie des proches de Zeus. L’Hymne homérique à Arès la fait cependant naître du dieu lui-même.
Elle est représentée comme une divinité ailée, capable de se déplacer à grande vitesse. Une célèbre sculpture de Niké, la Victoire de Samothrace, est conservée au musée du Louvre. Elle est aussi souvent représentée dans les mains de Zeus et d'Athéna. Selon une légende, Athéna et Niké décidèrent de créer la dynastie la plus pure en s'unissant spirituellement. Leur fils, Pallas, devint le meilleur guerrier du monde. Hélas, il mourut d'une maladie lancée par Apollon car Pallas avait abusé de Clitéa, prêtresse d'Apollon qui ne lui a pas révélé son avenir (une autre légende fait de lui un demi-dieu fils de Niké).

De nos jours, elle a également souvent été utilisée dans un contexte sportif :
La marque d'équipements de sport Nike vient du nom de la déesse, et son logo (le Swoosh) est une représentation stylisée des ailes de la Victoire de Samothrace.
Niké est représentée sur le premier trophée de la coupe du monde de football, nommé « trophée Jules Rimet ».
Le Spirit of Ecstasy, emblème de la marque automobile Rolls-Royce, est inspiré de la Victoire de Samothrace.

La petite histoire de l'église Jeanne d'Arc, deuxième paroisse de Tunis

C'est en juin 1911 qu'ont été entamés les travaux de construction de l’église Jeanne d’Arc, la toute première en Tunisie et en Afrique à avoir cette sainte pour protectrice.
L’oeuvre de l’abbé Garcin:
C’est à l’abbé Garcin qui fut auparavant le curé de Gaafour, non loin de Siliana, que revint la charge de construire cette église. Cette initiative fut prise durant l’épiscopat de Monseigneur Clément Combes et selon les souhaits de cet archevêque qui fut le successeur du cardinal Lavigerie.
Avant le premier coup de pioche en juin 1911, il fallut trouver un terrain qui sera acquis au Belvédère, face au square qui existe encore de nos jours. Ce fut ensuite au tour de l’architecte Queyrel de tracer les plans de la future église.
Les donateurs seront nombreux afin que l’église naisse rapidement. Avec un grand courage et une foi inébranlable en sa mission, l’abbé Garcin mobilisera les sommes nécessaires en Tunisie, en France et au Canada.

Première pierre et bénédictions:
Le 3 octobre 1911 sera bénie la première pierre de la nouvelle église. Pour souligner la continuité de la foi et comme le veut une coutume bien ancrée, cette pierre venait d’une église antique, celle de Damouss el Karita qui se trouvait à Carthage.
Les choses iront ensuite très vite. L’église sera construite rapidement et le 1er novembre 1912, elle recevra sa bénédiction. Puis, la statue de sa sainte patronne fut installée en janvier 1913 et bénie à son tour. Enfin, le grand autel sera béni en mars 1914 alors que la nouvelle paroisse comptait déjà près de trois-mille fidèles.
Les processions de Jeanne d’Arc et de la Fête-Dieu:
L’abbé Roussel succèdera à l’abbé Garcin en 1923 et à cette époque, on commencera à fêter Jeanne d’Arc qui est par ailleurs la protectrice de toute la France. Une procession sera organisée à partir de 1927 et se déroulera dans le jardin faisant face à l’église. Au fil des ans, on organisa aussi une procession pour la Fête-Dieu qui allait jusqu’à la place Pasteur.

Naissance d’une école:
Les abbés se succédèrent laissant chacun une trace singulière. Ainsi, l’abbé Roussel se porta acquéreur d’un terrain voisin pour y construire une école. Cette école, devenue la Fondation Bouabdelli, ne fut effectivement construite qu’en 1952 et dirigée par les soeurs de Saint Joseph de l’Apparition jusqu’à une date récente.
La deuxième paroisse de Tunis:
Plus tard, l’abbé Frère puis l’abbé Déchanet seront les curés successifs de cette église qui, depuis le Modus Vivendi, est la deuxième paroisse de Tunis.
Aujourd’hui, des messes se déroulent au quotidien en l’église Jeanne d’Arc et on y célèbre baptêmes, communions, mariages et funérailles.
La mosaïque de nos vies:
Pour y avoir souvent assisté à des célébrations de familles proches et amies, j’ai ressenti aussi bien la peine devant les cercueils quittant le parvis de l’église que la joie des jeunes mariés qu’on photographie à l’entrée de l’église et dans le jardin si bucolique qui lui fait face.

Comme on dit, c’est la vie ou plus précisément la mosaïque de nos vies qui défilent au seuil d’une église qui aura bientôt 104 ans…


Ensemble archéologique de Tarragone

L'ensemble archéologique de Tarragone est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000. Il s'étend autour de la ville de Tarragone.


1-Muraille de Tarragone:
Au IIe siècle av. J.-C., Tarraco fut dotée d'une grande muraille de 6 mètres de haut et 4,5 mètres d'épaisseur. Elle délimita le périmètre urbain. Sa longueur était d'environ 3 500 m. Actuellement sont conservés une des portes originales ainsi que 1 100 m de muraille, qui entourent le quartier ancien. La muraille constitue la construction architectonique romaine la plus ancienne de toutes celles conservées en dehors de l'Italie.
Après l'invasion islamique, Tarraco a subi un dépeuplement progressif et ce n'est qu'avec l'occupation de Raimond-Bérenger IV, au XIIe siècle que la muraille a été réutilisée et réparée. Entre les XVIe et XVIIIe siècles, elle a été renforcée au moyen de bastions, une fausse brèche et des remparts extérieurs afin d'adapter les défenses de Tarragone à l'artillerie. Elle a ensuite subie des modifications durant l'occupation napoléonienne.
La promenade archéologique permet de visiter la muraille romaine et la fausse brèche moderne, le tout autour de jardins, de poésies romantiques et d'explications historiques. Il convient de citer la tour de l'Archevêque, ayant subi d'importantes réformes médiévales, et celle de Minerve contenant la sculpture et l'inscription romaines les plus anciennes de la péninsule Ibérique.
La muraille de Tarragone est l'une des composantes du lieu classé patrimoine mondial de l'Humanité « Ensemble archéologique de Tarragone », identifiée par le code 875-001.
2-Forum provincial de Tarragone:
Le Forum provincial est un ensemble monumental immense (18 ha), constitué par deux grandes places entourées de portiques qui contenaient les principaux édifices administratifs, religieux et culturels de la cité de Tarraco, capitale de la province romaine Hispania Citerior Tarraconensis. Il s'agit des composantes du lieu classé patrimoine mondial de l'Humanité « Ensemble archéologique de Tarragone », identifiées par les codes 875-003 pour la place et 875-002 pour l'enceinte réservée au culte.
Le Forum a été construit par les romains en 73, sous le règne de l'empereur Vespasien. Il a été utilisé jusqu'au milieu duVe siècle. À partir de cette époque, les édifices qui entouraient la place ont été transformés en habitations privées. À partir du XIIe siècle, l'intérieur de la place a été urbanisé et on a fixé le tracé des rues qui s'est maintenu jusqu'à aujourd'hui. Cet espace correspond au réseau de rues qui constitue une bonne partie du quartier médiéval de Tarragone. On connaît parfaitement le périmètre extérieur du Forum Provincial, grâce aux murs visibles encore en de nombreux points du territoire antique de la cité. Les visiteurs peuvent retrouver la position de ces murs selon les deux couleurs au sol dans des lieux comme la Place du Roi ou la rue de Santa Anna: la ligne sombre correspond au tracé antique du mur, alors que les surfaces claires correspondent à la place. Cependant on ne connaît pas vraiment l'ensemble du dispositif intérieur de la place ni les caractéristiques architecturales des édifices.
L'espace était constituée par une place afféctée au culte et par une autre plus grande pour les cérémonies, plus l'enceinte inférieure où se trouvait le cirque.
L'enceinte du culte qui était le siège du concilium, était située dans la zone la plus haute de la cité, aujourd'hui occupée par la Cathédrale, la place de la Cathédrale et d'autres édifices. Il s'agit d'une place impressionnante de 153 m sur 136 m. Elle était entourée par un mur de 9 m de haut qui soutenait la couverture d'un portique avec des colonnes, de quelques 11 m de largeur, qui faisait le tour de la place. Cette place avec portique renfermait le grand temple d'Auguste, dont on connaît les impressionnantes proportions (les colonnes mesuraient environ 13,5 m de haut), mais non sa position exacte.

La place de cérémonies se trouvait sur une terrasse plus basse que celle de la zone de culte, reliée à cette dernière par un grand escalier, qui coïncide avec l'escalier actuel en face de la Cathédrale. La place mesurait 175 m de largeur sur 318 m de longueur, ce qui en fait la place la plus grande jamais construite par l'Empire romain. Trois des quatre côtés de la place étaient délimités par un podium élevé couvert par un vaste portique qui s'appuyait sur un mur avec des pilastres (dont on peut encore voir de nombreux fragments dans la cité). Derrière ce portique s'élevait une large voûte, dont on conserve divers travées, comme les voûtes dites del Pallol ou du Prétoire. Cette voûte, sûrement, soutenait une galerie supérieure. Aux angles méridionaux de cette place se dressent les tours de l'Ancienne Audience et du Prétoire, qui étaient utilisées comme cage d'escaliers donnant accès depuis le niveau inférieur du cirque à la place et à la galerie supérieure.
3-Cirque de Tarragone:
Le cirque de Tarragone est un cirque romain construit à la fin du Ier siècle, sous le règne de Domitien, dans la ville de Tarraco, l'actuelle Tarragone, capitale de la province romaine Hispania Citerior Tarraconensis en Espagne.
C'était l'édifice où se déroulaient les courses de chevaux et de chars. Il était situé entre la Via Augusta et le forum de la province. Sa forme était allongée et mesurait 325 mètres de longueur et 115 mètres de largeur, pour une capacité d'environ 24 000 spectateurs.
Il présente la particularité d'avoir été édifié à l'intérieur de la ville, fait qui lui donne par conséquent des caractéristiques architecturales très particulières. Il est considéré comme l'un des cirques les mieux conservés d'Occident, bien qu'une partie de sa structure reste cachée sous d'anciens édifices du XIXe siècle.

Le cirque de Tarragone est l'un des éléments de l'« ensemble archéologique de Tarragone », inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO, sous l'identification 875-004.
4-Théâtre romain de Tarragone:
Le théâtre romain de Tarraco est un édifice romain situé à proximité du complexe du forum de la colonie, dans la cité de Tarraco, capitale de la province Hispania Citerior Tarraconensis, actuelle Tarragone (Catalogne, Espagne). C'est un des l'un des éléments de l'« ensemble archéologique de Tarragone », inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO, sous l'identification 875-006.
Le théâtre a été construit à l'époque d'Auguste à la fin du Ier siècle, au moment de l'embellissement du Forum de la Colonie, et il était un des édifices les plus emblématiques de Tarraco.
L'édifice a été utilisé jusqu'à la fin du IIe siècle, date à laquelle il n'a plus été utilisé. Au IIIe siècle, après un incendie dans la zone monumentale annexe du théâtre, on a construit de nouveaux édifices en utilisant les matériaux du théâtre.
Le théâtre se trouve dans des conditions d'abandon sans aucune mise en valeur, en dépit du fait qu'il a été déclaré patrimoine de la Humanité. Récemment on a placé un mirador dans la rue Sant Magí et on travaille à la sauvegarde de la zone du théâtre ainsi qu'aux constructions autour de lui.
Pour sa construction, on a profité de la pente naturelle du terrain, comme dans le cas de l'Amphithéâtre de la même cité, pour installer une partie des gradins. Pour le reste, on a utilisé un système de cryptoportiques annulaires.
La scaena était le lieu destiné aux las représentations théâtrales, et se composait d'une plateforme élevée sur un podium décoré avec un exèdre. Dans la partie postérieure de la scène, il y avait une place avec des jardins pour l'accès des spectateurs au théâtre, et en son centre existait un grand bassin avec des statues sur des piédestaux à l'intérieur.
La scène (proscaenium) était fermée par une façade monumentale décorée (frons scaenae).
Les spectateurs s'installaient sur les gradins suivant l'ordre censitaire et social.
Actuellement, ne sont conservés que les cinq premiers rangs des gradins autour de l'orchestra et deux des trois escaliers radiaux qui articulaient les gradins. On conserve également la base du pulpitum et de la scaenae frons. On peut voir encore les trous où étaient placés les supports du rideau.

Lors des différentes fouilles réalisées dans le théâtre et tout autour, on a trouvé d'importants restes archéologiques, comme des chapiteaux, des frises, des colonnes, des sculptures etc.
5-Aqueduc de Tarragone:
L'aqueduc de Tarragone (aussi appelé aqueduc de les Ferreres ou Pont du Diable) est un aqueduc situé en bordure de la ville de Tarragone en Espagne. Il date du Ier siècle : la décision de sa construction est attribuée à Auguste ; son état de conservation est remarquable.
On y accède en traversant un parc boisé, à droite de la route de Valls. Il enjambe une vallée de ses deux rangées d'arches de pierres. Il alimentait en eau potable la grande ville romaine voisine de Tarragone. On peut descendre au pied pour prendre un peu de recul et admirer cette petite copie du pont du Gard ou bien on peut monter dans la conduite de l'eau et ainsi traverser, sur plus de 200 mètres, la vallée par le sommet du monument. Il a été longtemps surnommé le « pont du Diable » ou pont des Forgerons.
Bien que l'on ne connaisse la date exacte de la construction de l'aqueduc, il semble probable qu'il date du Ier siècle, à l'époque de l'empereur Auguste, qui coïncide avec le développement de Tarraco qui voit l'urbanisation de la partie haute de la cité, alors siège du Concilium provinciae d'Hispanie citérieure.
L'aqueduc a fonctionné jusqu'à la fin du Moyen Âge. Il a été restauré au Xe siècle — sous le règne du calife Abd al-Rahman III de Cordoue — et une autre fois au XVIIIe siècle. Durant les XIXe et XXe siècles, on a effectué divers travaux de conservation pour réparer les détériorations du monument.
En 1905, il a été déclaré Bé Cultural d'Interès Nacional et en 2000, il a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO comme faisant partie de l'ensemble archéologique de Tarragone, sous l'identification 875-009. Après l'acquisition du terrain par la municipalité de Tarragone, le «Parc Ecohistòric del Pont del Diable» a été inauguré en 2005 afin de protéger tant le monument que son cadre naturel.

Entre 2009 et octobre 2011 a été effectué un travail de restauration de la corniche supérieure et du mur supérieur pour permettre le passage de l'eau par le canal de la partie supérieure
L'eau de la rivière Francolí (es) est collectée au moyen d'un réservoir dans un endroit appelé Torre del Comte, situé entre les villages d'El Rourell et de Perafort à environ 15 km de Tarragone. De là, l'eau est amenée par un canal à Tarraco, d'abord parallèle à la rivière et du pont de la Codonie, le canal suit les courbes de niveau en profitant des pentes naturelles du terrain pour atteindre le barranc dels Arches qu'il traverse au moyen du célèbre pont aqueduc. Sur la partie sud du barranc, le canal suit l'ancien chemin de l'Ange et pénètre dans la ville par l'avenue de Catalogne où l'eau a été collectée et purifiée dans un grand appareil, appelé castellum aquae (nom latin pour l'eau du château) et plus tard a été distribué par un réseau de tuyaux en plomb dans le quartier résidentiel de Tarraco.

Toute la structure du pont est construite en opus quadratum, des blocs de pierre taillés régulièrement en forme de parallélépipèdes (coupe rustiquée) et disposés sans mortier, avec des joints secs. Le canal qui conduit l'eau a été construit en opus signinum, avec un mortier imperméable à base de chaux et de tuiles en poudre. La pierre utilisée a été extraite d'une carrière située sur une colline près du monument, appelée criques de la Pedrera.



Tour de Pise

La tour de Pise (torre di Pisa en italien) est le campanile de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Pise, en Toscane (Italie). Elle est située à proximité du chevet de la cathédrale et fait partie des monuments de la piazza dei Miracoli (la « place des Miracles »), inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa construction débuta en 1173. Mondialement connue, elle est un des symboles de l’Italie et l’emblème de la ville de Pise.
Outre le fait qu’elle soit considérée comme un chef-d’œuvre de l’art roman toscan en marbre, sa célébrité vient notamment de son inclinaison caractéristique (qui est actuellement d’un angle de 3° 59′ vers le sud), apparue très rapidement pendant sa construction, du fait qu’elle ait été édifiée sur une plaine alluviale. Ce défaut serait dû soit à un défaut de fondation, soit à un affaissement de terrain dû à une roche : la marne.
Fermé au public pour des raisons de sécurité le 7 janvier 1990, le monument a été visité par 31 millions de personnes au cours des soixante années précédentes. Devant le risque d’écroulement, d’importants travaux ont été engagés à partir de 1993.

Construite dans le style roman, la tour est haute de 55,86 mètres côté sud et de 56,71 m côté nord, du fait de son inclinaison, et a un diamètre externe de 15,5 mètres à la base. Sa masse estimée est de 14 500 tonnes.
Cette tour creuse, de diamètre interne de 7,4 mètres (4,2 m au sommet), est composée de deux cylindres de pierre concentriques entre lesquels court un escalier en colimaçon de 293 marches. Les murs de la partie affaissée de la tour ont été affinés afin d’en freiner la chute. Entre chacun des 8 étages, des colonnes de marbre de Carrare servent de support, et de nombreuses sculptures sont visibles. La porte est décorée de sculptures d’animaux et autres grotesques de style roman.
La légende dit que Galilée laissa tomber, simultanément du haut de cette tour, des corps sphériques de masses différentes, afin de montrer « devant l’université réunie » que dans une chute ces corps arrivent simultanément, et non pas avec un retard entre eux proportionnel à leur masse, comme le supposait Aristote. Cette légende, encore vive chez les historiens des sciences au début du XXe siècle, fut battue en brèche par les historiens Emil Wohlwill, dans une publication posthume de 1926, et surtout Alexandre Koyré à partir des années 19302. Mais en fait l’expérience a été faite du vivant de Galilée, notamment par Viencezo Renieri, professeur de mathématiques à l’université de Pise, en 1641, et toutes ces expériences ont conclu que les corps n’arrivent pas simultanément : informé de cela, Galilée s’est contenté de renvoyer son correspondant à son Dialogue dans lequel il est bien précisé que l’arrivée n’est simultanée que dans le vide, notion abstraite, voire considérée comme impossible, à l’époque.
Une superstition pisane dit également que le fait de monter dans la tour porterait malheur aux étudiants : ils risqueraient de rater leurs études.
La tour s'est mise à pencher quelques années seulement après le début de sa construction. Implantée sur un site particulièrement ingrat, la plaine alluviale fluvio-marine de l'embouchure de l'Arno, la tour subit un affaissement en raison de tassements différentiels et penche d'autant plus qu'il n'y a pas de fondations. En la regardant de l'est ou de l'ouest, « on voit qu'elle penche moins en haut qu'en bas, car son aplomb a visiblement été progressivement corrigé au cours de son édification : ses constructeurs successifs ont sans doute rapidement compris6 que le sous-sol du site n'était pas stable. »
La tour a paradoxalement pu résister à pas moins de quatre forts tremblements de terre car le sol argileux qui est à l'origine de son instabilité est aussi responsable de sa capacité à ne pas s'effondrer en cas de séisme (phénomène d'interaction dynamique entre le sol et la structure). « La hauteur et la rigidité de la tour combinées à l'instabilité du terrain modifient sensiblement les caractéristiques vibratoires de la structure. La tour ne résonne pas avec les mouvements du sol ».
En 1838, un bassin est décaissé à la base de la tour pour mettre au jour la base des colonnes qui s’étaient enfoncées sous terre.
Des mesures de l’écartement du sommet avec la verticale montrent l’inclinaison progressive :
1350 : 1,4 m soit 1,47°
1817 : 3,8 m soit 3,99°
1993 : 5,4 m soit 5,66°, ce qui fait que le dernier étage (no 8, celui des cloches) dépassait l’aplomb des fondations de 4,5 mètres.
2006 : 4,5 m soit 4,72°
2008 : 3,99 m soit 4,19°
Le 7 janvier 1990, la tour est fermée au public pour des raisons de sécurité. Le monument avait alors été visité par plusieurs millions de personnes au cours des soixante années précédentes. De grands travaux de consolidation (1990-2001) sont alors menés.
Après expertises, les travaux commencent par excavation des fondations, coulage de centaines de tonnes de béton pour la stabiliser, cerclage des anneaux, drainage du sol pour abaisser le niveau de la nappe phréatique au-dessus de laquelle elle est érigée. En septembre 1995, un système cryogénique installé pour refroidir le sol s’avère faire pencher la tour encore plus. En 1998, une armature interne en acier est posée et l'année suivante, 60 m3 d’argile sont extraits sous la tour cependant que les fondations sont renforcées par des piliers de 15 m de profondeur.
Les travaux, achevés en 2001, ont permis de surprenantes découvertes. La tour a été construite sur les restes d’une opulente villa patricienne du IIIe siècle, elle-même érigée sur une nécropole romaine surplombant un cimetière étrusque. Deux corps momifiés et des fragments de mosaïque romaine ont été trouvés.
D’un montant de 28 millions d’euros, les travaux ont permis de redresser la tour et de la stabiliser pour au moins une centaine d’années ; cependant, d’autres affirment qu’elle restera encore au moins 300 ans debout. Aujourd’hui elle est considérée comme stabilisée ; depuis l’été 2004, elle n’a connu que des oscillations physiologiques de faible amplitude, selon le collectif scientifique responsable de la consolidation de l’édifice.
Les visites ont pu reprendre depuis le 15 décembre 2001, mais certains scientifiques craignent que cela n’écourte la vie de cette construction, qui reste assez fragile. De prochains travaux vont permettre d’alléger la tour en la débarrassant des aménagements obstruant les étages ; il redeviendra alors possible de voir le ciel de l’intérieur comme dans un gigantesque télescope, comme cela était possible avant 1935.
En août 2013, après quelques années de stabilité, la tour a commencé à se redresser sans qu’aucun travail supplémentaire n’ait été effectué. En Novembre 2018, selon l'Université de Pise, la tour s'est redressée de 4 centimètres.





La Mosquée bleue

La Mosquée bleue, mosquée du sultan Ahmet ou mosquée Sultanahmet (en turc Sultan Ahmet Camii ou Sultanahmet Camii) est l'une des mosquées historiques d'Istanbul. Elle est notamment connue pour les céramiques à dominante bleue qui ornent les murs intérieurs, et lui ont valu son nom en Europe.
Elle fut construite entre 1609 et 1616, sous le règne du sultan Ahmet Ier. Comme beaucoup d'autres mosquées, elle comporte également la tombe du fondateur, une médersa et un hospice. La mosquée Sultanahmet est devenue l'une des attractions touristiques les plus populaires d'Istanbul.
Elle fut un point de départ du pèlerinage à La Mecque et a le privilège de comporter six minarets : la Mosquée sacrée de La Mecque en comptait autant à l'époque, mais en a depuis reçu un septième.

Après la paix de Zsitvatorok, signée par Ahmet Ier avec l'archiduc Matthias d'Autriche, qui mettait fin à la guerre avec la Hongrie sans victoire ottomane décisive, le sultan décida de construire une grande mosquée à Istanbul pour apaiser Dieu.
C'était la première mosquée impériale construite depuis plus de quarante ans.
Alors que ses prédécesseurs avaient payé pour l'édification des mosquées avec leur butin de guerre, Ahmet Ier dut retirer les fonds du Trésor, provoquant la colère des oulémas.
La mosquée fut construite sur le site de l'ancien Grand Palais des empereurs byzantins, face à la basilique Ayasofya - Sainte Sophie (à cette époque, la mosquée la plus vénérée à Istanbul) et à l'hippodrome : ce site était d'une grande signification symbolique.
Plusieurs palais, déjà construits à la même place, ont dû être achetés (à un prix considérable) et détruits, en particulier le palais de Sokollu Mehmet Pacha, et de grandes parties de la Sphendonè (les tribunes courbes à structure en U de l'hippodrome).

La construction de la mosquée débuta en août 1609, lorsque le sultan lui-même vint donner le premier coup de pioche.
Il avait l'intention que le bâtiment devienne la première mosquée de son empire.

Il nomma pour la construction son architecte royal Sedefhar Mehmet Ağa, un élève et assistant principal du fameux architecte Mimar Sinan.
L'organisation du travail est décrite dans ses moindres détails en huit volumes, stockés maintenant dans la bibliothèque du palais de Topkapi.
Les cérémonies d'ouverture eurent lieu en 1617 (bien que la porte de la mosquée porte la date de 1616) et le sultan a pu prier dans la loge royale.
Le bâtiment n'était pas encore terminé à la fin du règne d'Ahmet Ier et les dernières factures ont été signées par son successeur Mustafa Ier.

La mosquée bleue s'inscrit dans la politique architecturale d'Ahmet Ier pour rivaliser avec Ayasofya. Il s'agissait de démontrer que les architectes ottomans n'avaient rien à envier à leurs prédécesseurs chrétien : le plan de la mosquée s'inspire donc de celui de l'église Sainte-Sophie édifiée par Justinien près de mille ans plus tôt, et transformée en mosquée après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Il s'inspire aussi des édifices construits au siècle précédent par l'architecte Sinan, en particulier de la Mosquée Süleymaniye (mosquée de Soliman le Magnifique) et de la Mosquée Bayezid II (mosquée de Bayezid II), plus directement inspirées par leur modèle byzantin. Sa coupole, en particulier, tente de s'approcher des dimensions de celle d'Ayasofya (23,5 m de diamètre, contre 30 m à Ayasofya, et 27,5 m pour la mosquée de Soliman.
Cette coupole est soutenue par quatre piliers massifs dits en « pattes d'éléphants » et contrebutée par quatre demi-coupoles. 260 fenêtres inondent l'édifice de lumière. L'intérieur est décoré de 21 043 carreaux de faïence d'Iznik à dominante bleue, d'où la mosquée tire son surnom.

La mosquée a été représentée sur le verso des billets de 500 livres turques de 1953 à 1976.
La conception de la mosquée Sultanahmet est l'aboutissement de deux siècles de développement à la fois de mosquées ottomanes et d'églises byzantines.
Elle reprend certains éléments byzantins de la proche Ayasofya (Sainte Sophie) avec une architecture islamique traditionnelle.
Conçue par l'architecte Sedefhar Mehmet Ağa, la mosquée Sultanahmet est considérée comme le dernier exemple de l'architecture ottomane classique. L'architecte a habilement synthétisé les idées de son maître Mimar Sinan, en visant une taille importante, la majesté et la splendeur, mais l'intérieur n'a pas sa pensée créatrice.
I-Extérieur :
Sedefhar Mehmet Ağa a utilisé de grandes quantités de matériaux pour la construction, notamment dans la pierre et du marbre, évacuant les fournitures pour d'autres travaux importants.
L'aménagement de la mosquée est irrégulier, car l'architecte a dû tenir compte des contraintes existantes du site.
Sa façade majeure siège en tant qu'entrée face à l'hippodrome.
L'architecte a fondé son plan sur la Mosquée Ṣehzade (1543-1548) à Istanbul, la première grande œuvre d'envergure de Mimar Sinan, avec le même plan en quadrilobe symétrique et la vaste cour.
La salle de prière est surmontée d'un système ascendant de coupoles et de demi-dômes, chacun soutenu par trois exèdres, culminant avec le large dôme central, qui mesure 23,5 m de diamètre et 43 m de hauteur à son point central.
Vu de la cour, le profil de la mosquée devient une succession harmonieuse de coupoles et demi-dômes. L'effet global de l'extérieur sur le visiteur est une harmonie visuelle parfaite qui conduit l'œil jusqu'au sommet de la coupole centrale.
La façade de la vaste cour a été construite de la même manière que la façade de la mosquée Süleymaniye, à l'exception de l'ajout des tourelles sur les coins des dômes. La cour est à peu près aussi grande que la mosquée elle-même et est entourée par un processus continu, plutôt monotone d'arcades voûtées (revak). Il dispose d'installations sanitaires des deux côtés.
La fontaine hexagonale centrale est plutôt petite en contraste avec les dimensions de la cour. La porte monumentale, mais étroite vers la cour se distingue par l'architecture de l'arcade. Sa demi-coupole a une structure de stalagmite, couronnée d'un dôme nervuré plutôt petit sur un grand tambour. Une chaîne de fer lourde est suspendue dans la partie supérieure de l'entrée du tribunal sur le côté ouest.

Seul le sultan a été autorisé à entrer dans la cour de la mosquée à cheval. La chaîne a été placée là, de sorte que le sultan a dû baisser la tête chaque fois qu'il entra dans la cour afin de ne pas la toucher. Il s'agit d'un geste symbolique, pour assurer l'humilité du sultan face au divin.
II-Intérieur:
Les coupoles sont soutenues par quatre piliers massifs qui rappellent ceux de la mosquée Selimiye à Edirne, un autre chef-d'œuvre de Sinan. Il est évident que Sedefhar Mehmet Ağa a été timoré en prenant cette marge de sécurité exagérée, en dégradant les proportions élégantes de la coupole par leur taille oppressive.
Ces « pieds d'éléphants » sont composés de multiples rainures de marbre convexes à leur base, tandis que la moitié supérieure est peinte, séparée de la base par une bande inscrite avec des mots dorés.
À ses niveaux inférieurs et à chaque quai, l'intérieur de la mosquée est bordée de plus de 20 000 carreaux de céramique artisanale, faite à Iznik (l'ancienne Nicée) dans plus de cinquante modèles différents. Les carreaux aux niveaux inférieurs sont de conception traditionnelle, tandis qu'au niveau de la galerie leur design devient flamboyant avec des images de fleurs, de fruits et de cyprès. Plus de 20 000 carreaux ont été fabriqués sous la supervision du maître potier d'Iznik Kaşıcı Hasan, et Mustafa Mersin Efendi de Avanos (Cappadoce). Toutefois, le prix des constructeurs pour les carreaux était fixé par décret du sultan, tandis que les prix des carrelages a augmenté au fil du temps. En conséquence, les carreaux utilisés plus tard dans la construction étaient de moindre qualité, leurs couleurs ont pâli et changé (le rouge au brun, le vert au bleu, blanc tacheté) et la glaçure s'est émoussée. Les tuiles sur le mur du balcon arrière sont des carreaux recyclés du harem du palais de Topkapı, quand il a été endommagé par un incendie en 1574.
Les niveaux supérieurs de l'intérieur sont dominés par la peinture bleue, mais de mauvaise qualité.

Plus de 200 vitraux avec des motifs complexes laissent passer la lumière naturelle, aujourd'hui aidée par des lustres. Sur les lustres, des œufs d'autruche étaient destinés à éviter les toiles d'araignées dans la mosquée en repoussant les araignées.
Les décorations comprennent des versets du Coran, dont beaucoup ont été faits par Seyyid Kasim Gubari, considéré comme le plus grand calligraphe de son temps. Les sols sont recouverts de tapis, qui sont donnés par des fidèles et sont régulièrement remplacés dès qu'ils sont usés. Les nombreuses fenêtres spacieuses confèrent une impression d'espace. Les croisées au niveau du sol sont décorées avec l'Opus sectile.
Chaque exèdre a cinq fenêtres, dont certaines sont aveugles. Chaque demi-coupole possède 14 fenêtres et le dôme central 28 (dont quatre sont aveugles). Le verre de couleur pour les fenêtres a été un don de la Seigneurie de Venise au sultan. La plupart de ces vitraux colorés ont désormais été remplacés par des versions modernes sans quasiment aucune valeur artistique.
L'élément le plus important dans l'intérieur de la mosquée est le mihrab, qui est fait de marbre finement sculpté, avec un créneau de stalactites et un panneau double d'inscriptions au-dessus. Les murs adjacents sont recouverts de carreaux de céramique, mais les nombreuses fenêtres autour leur donnent une apparence moins spectaculaire.
À la droite du mihrab est le minbar richement décoré, ou pupitre, où l'imam se trouve quand il prononce son sermon au moment de la prière de midi le vendredi ou les jours saints. La mosquée a été conçue de sorte que même quand elle est très encombrée, tout le monde à la mosquée peut voir et entendre l'imam.
Le kiosque royal est situé à l'angle sud-est, il comprend une plate-forme, une loggia et deux petites salles. Il donne accès à la loge royale dans le sud-est de la galerie supérieure de la mosquée. Ces chambres sont devenues le siège du grand vizir pendant la répression du corps rebelle janissaire en 1826. La loge royale (Hünkâr Mahfil) est soutenue par dix colonnes de marbre. Elle a ses propres mihrabs, qui étaient autrefois ornés d'un jade rose et doré et une centaine de corans sur les lutrins incrustés et dorés.
Le grand nombre de lampes qui éclairent l'intérieur étaient autrefois couvertes d'or et de pierres précieuses. Parmi les bols en verre on pouvait trouver des œufs d'autruche et des boules de cristal. Toutes ces décorations ont été enlevées ou pillées pour les musées.

Les grandes tablettes sur les murs sont gravées avec les noms des califes et des versets du Coran, à l'origine par le grand calligraphe du XVIIe siècle Ametli Kasım Gubarım, mais ils ont souvent été restaurés.
La mosquée Sultanahmet est l'une des deux mosquées de Turquie qui dispose de six minarets, l'autre étant à Adana. Lorsque le nombre des minarets a été révélé, le sultan fut critiqué pour présomption, car il s'agissait, à l'époque, du même nombre qu'à la mosquée sainte de la Ka'ba à La Mecque. Il a surmonté ce problème en payant pour la construction d'un septième minaret pour la mosquée de La Mecque.

Quatre minarets sont aux coins de la mosquée. Chacun est cannelé, les minarets en forme de crayon à trois balcons (ṣerefe) avec des consoles stalactites, tandis que les deux autres à la fin de l'esplanade n'ont que deux balcons. Jusqu'à récemment, le muezzin ou l'appelant aux prières devait grimper sur un étroit escalier en colimaçon cinq fois par jour pour annoncer l'appel à la prière. Aujourd'hui, un système de sonorisation est utilisé, et l'appel peut être entendu à travers la partie ancienne de la ville, relayé par d'autres mosquées dans les environs. 










De grandes foules de Turcs et touristes se réunissent au coucher du soleil dans le parc situé devant la mosquée pour entendre l'appel à la prière du soir, au coucher du soleil et la mosquée est brillamment éclairée par des projecteurs colorés.






Château d'Eltz

Le château d'Eltz (Burg Eltz) est un château médiéval niché dans les collines bordant la vallée de la Moselle, en Allemagne (arrondissement de Mayen-Coblence). Il est construit sur un promontoire rocheux surplombant la rivière Eltzbach, dans le massif de l'Eifel.
La première référence historique est un acte de donation du domaine en 1157, de Frédéric Barberousse à Rudolf zu Eltz. Depuis cette époque, le château a subi de nombreuses modifications, mais il n'a jamais été détruit et reste la propriété de la même famille, pendant 33 générations. Dès le Moyen Âge, trois héritiers se sont partagé le domaine. Chaque lignée a ensuite procédé à de nouvelles constructions, ce qui explique le foisonnement actuel de tourelles et de logis.

De nos jours, la visite du château permet de découvrir ses plafonds de bois, ses fresques murales et un mobilier cossu. Une salle à part est consacrée au trésor du château.
ll semble que l'intérêt stratégique de cet emplacement sur le cours inférieur de l'Elz (ou Eltz), affluent de la Moselle, ait été un facteur déterminant pour la construction de ce premier château-fort qui fut ainsi élevé tout près de la Moselle – de tout temps l'une des voies commerciales les plus importantes – et en un lieu d'où l'accès au fertile Maifeld était des plus faciles. L'emplacement permettait de surveiller sur deux côtés l'accès à la vallée de l'Eltz ainsi que la voie reliant le Maifeld à la Moselle. Le piton rocheux de forme elliptique, 70 m en son point le plus élevé, baigné sur trois côtés par les eaux de l'Eltz, forme les fondations de l'ensemble du château qui – obéissant aux données naturelles – est construit sur un plan ovale.
Avant 1268, les frères Elias, Wilhelm et Theoderich procéder à un ganerbinat, c'est-à-dire au partage du château et des domaines qui en dépendent. C'est alors qu'apparaissent trois lignées principales de la maison Eltz, lesquelles prennent le nom de leurs blasons Eltz du Lion d'Or, Eltz du Lion d'Argent et Eltz des Cornes de Buffle. Dès lors, le château d'Eltz fut, typologiquement, un château détenu par les cohéritiers, où vivaient ensemble plusieurs lignées de la maison d'Eltz dans une communauté d'héritage et d'habitat. Des «lettres de paix du château» assuraient une cohabitation paisible entre les cohéritiers, fixant leurs droits et leurs devoirs ainsi que les modalités d'administration et d'entretien du château. La plus ancienne de ces lettres, qui ait été conservée, date de l'année 1323. Les cohéritiers («Ganerben», en ancien allemand «ganarpeo») sont membres d'une communauté d'héritiers qui cohabitent sur un bien hérité divisé. La communauté « de pot et de rôt » n'était pas de règle. Les cohéritiers vivaient séparément sur la base du partage de l'usufruit.
Au XIVe siècle, le prince électeur de Trèves, Baudouin de Luxembourg, oncle de Charles IV, entreprit de consolider l'unité territoriale de son électorat autour des villes de Trèves, Coblence et Boppard. La noblesse immédiate libre s'opposa à la politique territoriale du prince électeur. C'est alors que, le 15 juin 1331, les communautés de cohéritiers des châteaux de Waldeck, de Schönecken, d'Ehrenburg (tous trois situés dans le Hunsrück) et d'Eltz conclurent une alliance défensive et offensive. Outre les garnisons de leurs châteaux, ils s'engageaient à lever contre le prince électeur au total 50 cavaliers lourdement armés. La même année, Baudouin entreprit d'écraser cette ligue de chevaliers et fit édifier sur un piton rocheux, devant le château d'Eltz, un château de siège, Trutzeltz ou Baldeneltz, un donjon de plan carré, à deux étages, abritant des appartements, avec - éléments caractéristiques des petites forteresses de Baudouin - chemin de ronde, entrée en ogive à double portail et lices sur trois côtés. De là, il fit bombarder le château d'Eltz au moyen de catapultes lançant des boulets du genre de ceux que l'on trouve encore aujourd'hui dans la cour intérieure du château. Les voies d'accès permettant l'approvisionnement du château étant coupées, les assiégés d'Eltz furent contraints de se rendre après un siège de deux ans. La capitulation des trois châteaux du Hunsrück fut obtenue par des moyens semblables. En 1333, les seigneurs d'Eltz demandèrent la paix. Le 9 janvier 1336, la Pax de Eltz, la « paix d'Eltz », fut conclue et la «guerre» d'Eltz prit fin. L'alliance défensive et offensive fut dissoute et le Trutzeltz resta aux mains du prince électeur Baudouin qui, en 1337, fit de Johann d'Eltz son burgrave héréditaire. En 1354, l'empereur Charles IV lui-même donna le château en fief au prince électeur Baudouin et confirma la donation à Boemund, son successeur. Ainsi, les seigneurs d'Eltz (chevaliers libres de noblesse immédiate d'origine dynastique) étaient-ils devenus des vassaux dépendant de l'électorat de Trèves et en étaient réduits à recevoir en fief le château d'Eltz, ainsi que Baldeneltz, de la main du prince électeur.
Dans toute l'histoire du château d'Eltz, cette guerre d'Eltz resta la seule affaire militaire importante.

Au XVe siècle, il s'ensuivit une période d'intense activité architecturale qui aboutit, en 1472, sous Lancelot et Wilhelm du Lion d'Argent, à l'achèvement de la maison Rübenach, sur le côté ouest (le nom Eltz-Rübenach vient du bailliage de Rübenach, près de Coblence, dont Richard du Lion d'Argent avait fait l'acquisition en 1277).
Dans la diversité architecturale qui frappe le visiteur dès son entrée dans la cour intérieure, on remarque tout particulièrement la façade de la maison Rübenach donnant sur cette cour : les tourelles en pans de bois et au plan polygonal, l'avant-corps en encorbellement, restauré, de ligne dépouillée et sévère, reposant sur deux colonnes de basalte et surmontant la porte d'entrée de la maison et, surtout, le charme du style fin du gothique de l'encorbellement abritant une chapelle.
Au XVIe siècle, on ajouta les maisons Grossrodendorf et Kleinrodendorf dont la façade donnant sur la cour est ornée d'un porche voûté reposant sur trois piliers. La mosaïque à la Madone se trouvant juste à côté, insérée dans le mur extérieur, date du siècle dernier (le nom Eltz-Rodendorf remonte au mariage de Hans Adolf, en 1563, avec Catherine von Brandscheid zu Rodendorf, mariage qui lui apportait la seigneurie de Rodendorf (Château rouge), dans le bailliage de Bouzonville, en Lorraine, et dont il prit le nom). Après l'achèvement des maisons Rodendorf commence la construction des maisons Kempenich dont les façades donnant sur la cour intérieure contribuent au charme et au pittoresque de son aspect d'ensemble par leur composition architecturale et leur construction à pans de bois harmonieusement articulés. Le pied de la puissante tour-escalier de plan octogonal donnait accès à une citerne autrefois accessible de la cour et assurant une part importante de l'approvisionnement en eau.
L'entrée principale des maisons Kempenich est abritée par un porche portant, à l'étage supérieur, une salle en encorbellement soutenue par deux piliers octogonaux en basalte. Sur les arcs en plein cintre reliant les piliers, on trouve les inscriptions BORGTORN ELTZ 1604 et ELTZ-MERCY qui nous renseignent sur le début de la construction et sur les initiateurs de la construction de ces maisons. Mais les travaux ne prirent de l'ampleur et ne furent achevés que sous Hans Jacob von Eltz et son épouse Anna Elisa¬beth von Metzenhausen, fait commémoré par les clefs de la voûte en arête surmontant le porche (1651), clefs de voûte portant les armes d'Eltz et de Metzenhausen que l'on retrouve, sous forme de splendides armes d'alliance baroques, sculptées dans le grès, au-dessous de la fenêtre centrale de l'encorbellement datant de 1661. Ces mêmes armes ornent également les corbeilles de fenêtres en fer forgé, dans la salle du rez-de-chaussée de la maison Kempenich, ainsi qu'un blason sur la grille de la cour.
La lignée des von und zu Eltz a bien mérité des électorats de Mayence et de Trèves et elle a produit, en la personne de Jacob von Eltz (1510-1581), l'un des princes électeurs les plus importants dans l'histoire de l'archevêché de Trèves. Il fit ses études à Louvain, devint en 1564, entre autres, recteur de l'Université de Trèves, et fut élu prince électeur par le chapitre de la cathédrale réuni dans l'église Saint-Florin de Coblence, le 7 avril 1567. À l'encontre de bon nombre de ses prédécesseurs et d'autres princes ecclésiastiques, Jacob avait été consacré prêtre bien avant d'entrer en fonction. Il devint l'un des principaux chefs de la Contre-Réforme et fit de l'ordre des Jésuites son principal allié dans la poursuite de ses desseins.
Autre membre de la famille des Eltz ayant occupé des fonctions importantes dans l'électorat de Trèves, Hans Jacob von Eltz se vit confier par le prince électeur de Trèves, le 15 juin 1624, le maréchalat héréditaire et, ainsi, le commandement sur le corps des chevaliers et le commandement en chef en temps de guerre.
Les Eltz jouèrent un rôle de premier plan et eurent accès au pouvoir non seulement à Trèves mais aussi à Mayence. Le 9 juin 1732, Philipp Karl fut élu prince électeur à l'unanimité par le chapitre de la cathédrale de Mayence. Ces fonctions faisaient de lui le chef spirituel et le prince ecclésiastique le plus puissant au nord des Alpes. Premier personnage de l'Église allemande, il venait tout de suite après le pape par son rang. En qualité de grand chancelier de l'Empire, il présida la diète de Ratisbonne où il était le personnage le plus important après l'empereur. À Francfort, Philipp Karl appela les huit autres princes électeurs à émettre leur suffrage avant de donner lui-même sa voix, la neuvième décidant du vote.
Les propriétés de la maison des Eltz étaient très importantes, en particulier dans les électorats de Trèves et de Mayence. Les domaines des Eltz près de Coblence, Trèves, Boppard, Wurtzbourg, Mayence, Eltville, indiquent les points de concentration des intérêts des Eltz. En 1736, la famille fit l'acquisition, pour 175 000 florins rhénans, de la seigneurie de Vukovar, non loin de Belgrade. De loin la propriété la plus importante de la famille, cette seigneurie fut, du milieu du XIXe siècle jusqu'à l'expulsion violente de 1944, le domicile principal de la branche des Eltz du Lion d'Or qui, depuis la Seconde Guerre mondiale vit dans le Eltzer Hof à Eltville sur le Rhin (depuis le XVIe siècle, cette ligne principale de la maison Eltz porte également le nom Eltz-Kempenich).
En 1733, à Vienne, l'empereur Charles VI décerna à la ligne du Lion d'Or le titre de comte de l'Empire en raison des services rendus pendant l'époque troublée de la Réforme et dans les guerres contre les Turcs. En outre, il leur accordait le privilège d'anoblir au nom de l'empereur, de nommer des notaires, de légitimer les enfants naturels, d'accorder des armes avec écu et cimier, de nommer greffiers et juges, d'affranchir les serfs, etc.
Le château d'Eltz est l'un des rares burgs rhénans jamais détruits par la violence. Grâce à une diplomatie habile, pratiquée en particulier par la maison des Eltz-Bliescastel-Braunschweig, la seule ligne protestante, il fut possible de traverser sans dommage les troubles de la guerre de Trente Ans. Pendant la guerre de Succession du Palatinat (1688 - 1689), au cours de laquelle un grand nombre de burgs rhénans furent détruits, Johann-Anton von Eltz-Uettingen, officier des armées françaises, parvint à préserver le château d'Eltz de la destruction.
Lors de l'occupation des pays rhénans par les Français (1795 -1815), considéré comme émigrant, le comte Hugo Philipp se vit confisquer ses domaines sur le Rhin et dans l'électorat de Trèves. Lui-même s'entendait appeler « citoyen comte Eltz ». Le château d'Eltz, et toutes ses dépendances, fut placé sous la dépendance de la place de Coblence. Par la suite, il s'avéra toutefois que le comte Hugo Philipp n'avait pas émigré mais était resté à Mayence et, en 1797, il recouvra la jouissance de ses biens et de ses rentes. En 1815, ayant acquis la maison Rübenach et les propriétés foncières du baron d'Eltz-Rübenach, le comte Hugo Philipp devint le seul propriétaire du château. En effet, la ligne Eltz-Rodendorf s'étant éteinte en 1786, son héritage était déjà revenu aux Eltz-Kempenich.
Au XIXe siècle, enfin, dans le contexte du romantisme et de l'intérêt croissant pour le Moyen Âge, le comte Charles s'employa habilement à la restauration du château familial. Ces travaux se prolongèrent pendant une période allant de 1845 à 1888 environ et engloutirent 184 000 marks. Le comte Charles fit élaborer une Histoire des seigneurs et comtes d'Eltz par F. w. E. Roth, ouvrage publié en deux volumes, en 1890, à Mayence. Au xixe siècle, après achèvement des travaux de restauration mais auparavant également, des personnalités de premier plan ont visité le château d'Eltz et rendu hommage aux efforts du comte Charles : nous mentionnerons seulement l'empereur Guillaume II et Victor Hugo.

Depuis 800 ans, le château d'Eltz est la propriété de la famille du même nom, l'actuel propriétaire du château étant le comte Jakob von und zu Eltz-Kempenich. Faust von Stromberg vit à Eltville sur le Rhin où la famille possède depuis le milieu du xviiie siècle une résidence et un vignoble de réputation internationale. Depuis cette époque, le château est habité par des administrateurs qui ont porté, selon les époques, des titres comme gouverneurs ou intendants du château.
La visite guidée du château permet de visiter la plupart des pièces principales :
La maison Rübenach : terminée en 1472 par Wihelm von Eltz et son épouse Katarina, elle comporte huit étages. Rübenach est un territoire de la région de Coblence acquis par les Eltz du Lion d'Argent au XIIIe siècle.
La salle d'armes : à l'origine salle de réception de la maison Rübenach, on y conserve, depuis leXIXe siècle une collection d'armes anciennes : arquebuses, hallebardes, canon, fusils... dont les plus anciennes datent du siège de 1333.
La salle de séjour des Rübenach est typiquement une salle de séjour d'un châtelain au XVIe siècle avec son plafond à solives, sa grande cheminée et ses tapisseries flamandes. Elle est décorée de panneaux peints, en bois. Une peinture de Lucas Cranach l'Ancien représente la « Madone à la grappe de raisin ».
La chambre à coucher des Rübenach était la chambre principale de la maison pendant des siècles. L'encorbellement contient une petite chapelle. Cette chambre possède une des 20 latrines du château.
La maison Rodenhof comporte 10 étages et fut construite en 1470 par Philippe d'Eltz. Elle doit son nom aux terres que la famille possédait en Lorraine.
La salle des Princes-électeurs : deux membres de la famille Eltz sont devenus princes-électeurs : Jakob III, archevêque de Trèves (1567-1581) et Philippe-Karl, archevêque de Mayence.
La salle des Chevaliers était la salle des fêtes du château, utilisée lors des réunions familiales. On y expose aujourd'hui des armes et des armures dont une, très imposante, date de l'époque de Maximilien Ier du Saint-Empire.
La chambre des comtesses était probablement de la chambre des enfants de la famille. Le lit exposé (1525) est un des plus anciens conservés en Allemagne.
La salle des bannières fut utilisée pendant des siècles comme salle à manger mais un certain nombre d'indices (son orientation, la disposition de l'encorbellement) font penser qu'il s'agit à l'origine d'une chapelle.
La cuisine fut construite au début du XVIe siècle et a été conservée dans son état initial, à peu de chose près.
La salle du trésor présente quelque 500 objets : orfèvrerie, argenterie, bijoux, sculptures sur ivoire, armes, etc.

La Cathédrale Saint-Marc d'Alexandrie

La cathédrale Saint-Marc est une église située à Alexandrie, en Égypte. Elle est le siège historique du pape d'Alexandrie, le chef de l'Église copte orthodoxe.
La cathédrale est traditionnellement considérée comme se trouvant sur le lieu où Marc l'évangéliste aurait fondé l'Église d'Alexandrie en l'an 60.
Marc l'évangéliste, ou saint Marc pour les chrétiens, est l'auteur du deuxième des quatre évangiles canoniques du Nouveau Testament. Il aurait fondé au Ier siècle, selon une tradition largement remise en cause par la critique moderne, l'Église d'Alexandrie, dont il serait le premier patriarche. Celle-ci devient l'une des cinq Églises de la Pentarchie à partir duVIe siècle, lorsque l'empereur Justinien la place en troisième position derrière celles de Rome et de Constantinople. L'Église copte orthodoxe est une des héritières de cette Église.

L'église d'origine est détruite en 641 au moment de la conquête musulmane. Elle est rebâtie dans les années 680 à l'initiative du patriarche Jean III. En 828, la relique du corps de saint Marc est volée par des marins italiens qui l'emportent à Venise, seule la tête restant préservée à Alexandrie.
L'église est rasée à nouveau en 1219 pendant la cinquième croisade, puis rebâtie.
Elle est dévastée une troisième fois en juillet 1798, au moment de la prise de la ville par l'armée française menée par Napoléon Bonaparte, et reconstruite en 1819 par le pape Pierre VII El-Gawly à l'époque du gouvernement de Méhémet Ali. De 1950 à 1952, le bâtiment est, cette fois volontairement, démoli pour être remplacé par une église plus grande et plus résistante.
L'église reçoit un dernier agrandissement entre 1985 et 1990, sous la supervision de Chenouda III, qui en double la superficie.
Le dimanche 9 avril 2017, pendant la messe des Rameaux, l'édifice est frappé par un attentat islamiste en présence du pape Théodore II. Une bombe explose à l'entrée de la cathédrale, faisant 22 morts et 41 blessés, quelques heures après qu'une autre explosion a fait 30 morts dans l'église Saint-Georges de Tanta.

Tourbet El Bey

Le Tourbet El Bey  est un mausolée tunisien situé au sud-ouest de la médina de Tunis.

Dernière demeure des souverains de la dynastie des Husseinites  (certains n'y figurent pas comme ses deux derniers représentants, Moncef Bey et Lamine Bey, inhumés respectivement dans le cimetière du Djellaz de Tunis et dans un cimetière de La Marsa ), le bâtiment construit sous le règne d'Ali II Bey (1759-1782) constitue le plus vaste monument funéraire de Tunis. Il se trouve au numéro 62 de la rue Tourbet El Bey.
La première tourba de Hussein Ier Bey se trouve en face.
Le bâtiment est coiffé de dômes, dont les principaux sont recouverts de tuiles vertes en forme d'écailles, qui dominent les façades de grès ocre ornées, à intervalles réguliers, de pilastres et d'entablements en pierre claire de style italien. Ils correspondent aux différentes chambres funéraires qui abritent les tombes des souverains et de leurs femmes, celles d'un certain nombre de leurs ministres et de leurs serviteurs.


Les tombes creusées dans le sol sont recouvertes par des coffres de marbre ornés de bas-relief. Les sarcophages des hommes se caractérisent par des colonnettes prismatiques à inscriptions coiffées d'un tarbouche ou d'un turban ; ceux des femmes sont reconnaissables aux plaques de marbre disposées à chacune des extrémités dont l'une est gravée.
L'accès au monument se fait par un vaste hall dont la décoration dénote une nette influence italienne qui se marie au style ottoman, notamment dans la salle des souverains. Le mausolée, qui comprend huit chambres funéraires toutes couvertes de coupoles, s'articule autour de deux patios recouverts de dalles et s'ouvrant de chaque côté sur une chambre funéraire dont certaines communiquent directement entre elles. Le patio, dont le côté sud-ouest donne sur la salle des souverains, est encadré de portiques ; les arcs reposent sur des colonnes en marbre blanc de Carrare à chapiteaux néo-doriques.





La salle la plus importante du complexe est celle réservée aux souverains. Elle abrite les tombeaux de treize beys régnants. De plan carré, mesurant quinze mètres de côté, cette salle reproduit, en plus petit, l'élévation d'une mosquée ottomane classique : quatre grands piliers cruciformes soutiennent une vaste coupole centrale légèrement bulbeuse qui est épaulée par quatre demi-coupoles sur les côtés et quatre petites coupoles aux angles ; cette disposition des coupoles n'a d'autre équivalent dans la médina qu'à la mosquée Sidi Mahrez. La décoration soignée de la salle mêle influences italiennes, influences ottomanes et traditions locales ; les parties basses des murs et des piliers sont revêtues de panneaux en marqueterie de marbre polychrome jusqu'à une hauteur de 2,5 mètres tandis que le plâtre finement sculpté orne les calottes des coupoles.



Les plafonds du mausolée, en forme de voûte ou de coupole, sont agrémentés de décorations géométriques et végétales en stuc, parfois polychromes, dont la richesse est fonction du rang des personnes qui sont inhumées dans la salle. L'une d'elles surprend par sa structure architecturale : une grande coupole de forme ovoïde. Les murs sont généralement tapissés de carreaux de céramique dans les tons orange et jaunes ; un certain nombre de ces carreaux sont importés d'Italie (Naples en particulier) alors que d'autres sont de fabrication locale (ateliers de Qallaline). La salle des souverains ayant régné est la seule à être richement décorée de marbre polychrome de style italien.


Mosquée Zitouna

La mosquée Zitouna , ou mosquée de l'olivier, est la principale mosquée de la médina de Tunis.
Rattachée au malikisme, elle est le sanctuaire le plus ancien et le plus vaste de la capitale de la Tunisie. Érigée sur une superficie de quelque 5 000 m2, la mosquée est dotée de neuf entrées et possède 184 colonnes antiques provenant essentiellement du site de Carthage.


La mosquée a longtemps constitué un poste défensif tourné vers la mer, deux tours de contrôle subsistant dans les angles nord-est et sud-est du bâtiment.
Une légende raconte qu'à l'endroit où se trouve la mosquée se trouvait un lieu de prière antique et un olivier, zitouna en arabe tunisien. Toutefois, l'explication la plus admise a été transmise au XVIIe siècle par l'historien tunisien Ibn Abi Dinar, qui décrit la présence de la tombe de sainte Olive à cet endroit. Des recherches récentes ont montré que la mosquée a bien été construite au-dessus d'une basilique chrétienne. Avec l'avennement de l'islam, la basilique est transformée en mosquée, gardant sa dédicace mais traduite en arabe.
La sainte est particulièrement vénérée en Tunisie parce qu'il est superstitieusement pensé que si le site et sa mémoire sont profanés alors un malheur arrivera ; ceci inclut une croyance que lorsque ses reliques seront récupérées, l'islam prendra fin. Cette légende ancillaire liée à la découverte des reliques de la sainte est également répandue en Sicile, mais elle est aussi liée à d'autres saints.
En 1402, le roi Martin Ier de Sicile demande le retour des reliques de sainte Olive au sultan hafside d'Ifriqiya, Abû Fâris, qui le refuse. Encore de nos jours, les Tunisiens, qui la vénèrent encore, croient que la domination de leur religion disparaîtra lorsque le corps de sainte Olive disparaîtra.
Certaines sources attribuent la fondation de l'édifice au gouverneur omeyyade de Tunis, Abdallah ibn al-Habhab, en 732 mais les faits indiquent que c'est le général ghassanide Hassan Ibn Numan, arrivé avec ses compagnons dans le contexte de la conquête musulmane du Maghreb, qui réaffecte le lieu de prière antique en 698 puis édifia le monument dès 704. Des recherches ont par ailleurs confirmé que la mosquée a été construite sur les vestiges d'une basilique chrétienne, ce qui conforte la légende rapportée par Ibn Abi Dinar sur la présence du tombeau de sainte Olive (martyrisée sous Hadrien en 138) à l'emplacement de la mosquée.
De la mosquée édifiée sous le règne des Omeyyades, il ne reste presque rien car l'édifice est reconstruit en totalité en 864 sous le règne de l'émir aghlabide Aboul Ibrahim et sur ordre du calife abbasside de Bagdad Al-Musta`in. Une inscription sur la base de la coupole du mihrab indique que les travaux ont été exécutés par l'architecte Fathallah.
Il s'agit de la deuxième mosquée construite en Ifriqiya et la deuxième plus grande mosquée de Tunisie après la Grande Mosquée de Kairouan.
À partir de sa construction, la mosquée subit des retouches apportées par les différentes dynasties qui se succèdent à la tête de la Tunisie.
En 990, le souverain ziride Mansour ibn Bologhine fait construire la coupole bichrome du bahou, au-dessus de l'entrée de la salle de prière donnant sur la cour. Le sultan hafside Abû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir pourvoit la mosquée d'imposantes citernes en 1250. En 1316, la mosquée fait l'objet de restaurations importantes : Abu Yahya Abu Bakr al-Mutawakkil y fait remplacer des poutres et y fait ouvrager les portes qui ferment la salle de prière et les dépendances. Une bibliothèque de style turc est financée par le sultan ottoman Mourad II en 1450.
Après l'occupation espagnole, l'imam d'une mosquée voisine restaure le monument, embellit la zone du mihrab et construit la galerie orientale en 1637.
Enfin, un minaret de style almohade, œuvre des amines Tahar Ben Saber et Sliman Ennigrou, est également ajouté à la mosquée en 1894 à la place du minaret construit sous Hammouda Pacha en 1652. Il fut financé par l'administration des habous et coûta 110 000 francs. On appelle pour la première fois à la prière du haut du nouveau minaret le 26 ramadan 1312 en présence d'Ali III Bey. Après l'indépendance en 1956, les présidents Habib Bourguiba et Zine el-Abidine Ben Ali font effectuer de grands travaux de restauration et de remise en état, notamment durant les années 1960 et 1990.

La mosquée Zitouna reprend la typologie des mosquées de Cordoue et Kairouan avec sa cour trapézoïdale encadrée par une galerie du Xe siècle. La galerie servant de narthex repose sur des colonnes et des chapiteaux antiques, les trois autres galeries reposant sur des colonnes à chapiteaux en marbre blanc importés d'Italie au milieu du XIXe siècle. Au milieu de la cour se trouve un cadran solaire qui aidait à fixer les horaires des prières.
La coupole du narthex située à l'entrée de la salle de prière, dite du bahou, dispose d'un décor alternant une pierre ocre et une brique rouge. Les nombreuses niches couvrant la base carrée et le tambour octogonal la rattache à l'art fatimide. La salle de prière hypostyle de forme rectangulaire (56 mètres sur 24) couvre pour sa part 1 344 m2 alors que près de 160 colonnes et chapiteaux antiques délimitent 15 nefs et 6 travées. La nef médiane et la nef transversale du transept, plus larges que les autres (4,80 mètres au lieu de 3 mètres), se croisent devant le mihrab qui est lui-même précédé d'une coupole portant une inscription l'attribuant au calife abbasside Al-Musta`in. Le minaret carré, à l'angle nord-ouest de la cour, haut de 43 mètres, reprend la décoration du minaret almohade de la mosquée de la Kasbah faite d'entrelacs en calcaire sur un fond en grès ocre.
La façade orientale a été complétée par une cour ornée d'une colonnade de style hafside3 dominant le souk El Fekka.
Lieu de culte principal de la ville, on y célèbre de nombreuses cérémonies en présence des autorités religieuses (mufti et imam) et des notables de la capitale. Parmi celles-ci figure le Mouled jadis fêté dans les zaouïas tunisoises puis dans le palais beylical. C'est à l'initiative de Sidi Brahim Riahi que les souverains acceptent de se déplacer à la mosquée pour fêter le Mouled avec leurs sujets.

À en croire les historiens, jamais la prière n'a été interrompue à la mosquée, même durant l'occupation de Tunis par les Espagnols alors qu'une partie de celle-ci, notamment la bibliothèque, avait été incendiée.
La mosquée n'a pas seulement été un lieu de culte mais abrita aussi une grande université islamique et un centre politico-religieux où se négociaient accords commerciaux et autres transactions marchandes avant que le caractère sacré du lieu ne délocalise cette dernière activité dans les souks voisins.
Dans les siècles qui suivent, des générations de savants y dispensent leurs enseignements religieux (notamment la jurisprudence islamique), littéraires et scientifiques. Chaque cheikh s'adossait à une colonne autour de laquelle il disposait sa halqa, ses étudiants rassemblés autour de lui en petits cercles concentriques, jambes croisées ou agenouillés.
L'institution a formé de nombreux imams comme Ibn Arafa, un contemporain d'Ibn Khaldoun, et de nombreux promoteurs d'une renaissance arabo-musulmane. En 1830, les muftis de la mosquée promulguent une fatwa reconnaissant la validité de la théorie héliocentrique de Galilée.
Toutefois en 1958, le sécularisme et l'unification du système éducatif prônés par Bourguiba mettent fin à la vocation universitaire de la mosquée. Les cours sont transférés à la faculté de théologie nouvellement créée puis, dès 1988, dans les locaux de la nouvelle université recréée sous l'impulsion du président Ben Ali.


Moïse (Michel-Ange)

 Moïse  est une statue de Michel-Ange, exécutée vers 1513–1515, intégrée dans le Tombeau de Jules II dans la basilique ...

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