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Thugga



Avant l'annexion romaine de la Numidie, la ville de Thugga, construite sur une colline surplombant une plaine fertile, a été la capitale d'un État libyco-punique. Elle a prospéré sous la domination romaine et byzantine mais a décliné au cours de la période islamique. Les ruines visibles aujourd'hui témoignent de manière imposante des ressources d'une petite ville romaine aux frontières de l'Empire.


Florence

Florence  est la huitième ville d'Italie par sa population, capitale de la région de Toscane et siège de la ville métropolitaine de Florence.
Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du royaume d'Italie entre 1865 et 1870, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre du Centre historique de Florence, la ville présente une richesse artistique exceptionnelle (églises, musées, palais), et est devenue un grand centre touristique.
Florence a été fondée sous le nom latin de Florentia pendant l'époque romaine, en 59 av. J.-C., près du fleuve Arno. Elle n'a été qu'une simple bourgade jusqu'au XIIe siècle, début de son essor économique et artistique qui dura jusqu'au XVIe siècle.
Du XIIe au XIVe siècle, Florence connaît de profonds bouleversements politiques et sociaux avec l'essor des riches familles de marchands groupées au sein du popolo, et le conflit entre les guelfes et gibelins qui partage l'Italie et Florence en deux. Ces deux processus accompagnent le développement de la commune qui, comme dans les autres villes de l'Italie septentrionale, désigne l'émergence de gouvernements autonomes qui ont acquis leur souveraineté après une lutte féroce débouchant sur la paix de Constance, octroyée par l'empereur Frédéric Ier en 1183. Les communes italiennes y ont acquis des droits souverains qui en faisaient de véritables cités-États.



La commune florentine, qu'on connaît alors sous le nom de Fiorenza, naît environ un siècle après celle de Pise ; elle est attestée dès 1081. Faut-il voir là l'absence d'une noblesse urbaine qui créait les premières communes partout en Italie ? En tout cas, le popolo des marchands cherche rapidement à faire partie des instances de la commune : le conseil exécutif du consulat, puis du podestat, une assemblée délibérative qui aura plusieurs noms. Florence connaît le combat des factions, avec les gibelins qui triomphent dans les années 1240, avec le vicaire impérial Frédéric d'Antioche, bâtard de l'empereur Frédéric II. Les guelfes sont au pouvoir en 1250 puis en 1266, quand ils prennent Florence avec l'appui de Charles d'Anjou, frère du roi de France appelé comme roi de Naples par le pape. Ces guelfes sont soutenus par le popolo : ils créent la charge de capitaine du peuple en 1250, puis élaborent une nouvelle forme institutionnelle, la seigneurie (Signoria), en 1282 : un conseil de prieurs, appartenant aux corporations des marchands, les fameux 7 arts majeurs des Arti (laine, draps, changeurs, juges et notaires, etc.), auxquels sont juxtaposés un « gonfalonnier de justice » (Gonfaloniere di Giustizia) et des gonfalons (étendards) de quartiers, et ce alors que le podestat et le capitaine du peuple continuent d'exister.
Le florin, principale monnaie du Moyen Âge, est créé en 1252 par la corporation des changeurs et banquiers (Arte del Cambio) de Florence, l'une des cinq corporations majeures et contribue au succès de la ville, succès qui l'impose en Europe.
La faction guelfe se structure, reçoit même, pour les gérer, les biens des 4 000 gibelins qui ont fui la ville. Dans les années 1290, les lois anti-magnatices entrent en vigueur : c'est la revanche des corporations de marchands qui interdisent aux nobles l'accès aux charges et limitent la taille des tours qu'ils avaient érigées.
Au début du XIVe siècle, Florence expérimente, tout comme les autres villes d'Italie (ex. les Della Scala à Vérone à partir de 1273), les seigneuries personnelles : Charles de Calabre la gouverne en 1323, suivi par le duc d'Athènes Gautier VI de Brienne en 1343. Florence connaît une véritable crise au milieu du XIVe siècle : révolte du peuple, faillite des Peruzzi (grande banque) en 1343, peste noire qui fait disparaître la moitié de la population de la ville en 1348.
Église San Miniato al Monte.
La ville est ensuite dominée par différents clans qui se disputent le pouvoir. En 1434, ce sont les Médicis qui deviennent maîtres de la ville. Puis, à leur chute, nombre de grandes familles s'exilent en France et y font fortune. Les Gadagne quittent Florence vers la fin du XVe siècle, et détiennent la première place des banques lyonnaises, tandis qu'Albisse Del Bene, un autre banquier florentin, contrôle la levée des impôts dans toutes les régions de France.
En 1569, Florence devient la capitale du grand-duché de Toscane.
Florence a été le chef-lieu de l'Arno, département français créé le 25 mai 1808, à la suite de l'annexion du royaume d'Étrurie à l'Empire français par les troupes napoléoniennes. La ville connaît ensuite une période de lent déclin jusqu'en 1865, date à laquelle elle devient capitale du royaume d'Italie. C’est à cette époque que l’on construit la place de la république au centre de Florence, comme l’atteste la plaque commémorative qui s’y trouve. Elle perd ce statut en 1870, au profit de Rome.
Le 6 novembre 1966, l'Arno inonde une grande partie du centre-ville, endommageant de nombreux chefs-d'œuvre. Un grand mouvement de solidarité internationale naît à la suite de cet évènement et mobilise des milliers de volontaires, surnommés Les anges de la boue.
Les 30 et 31 mars 2017, le premier G7 de la Culture, organisé sur initiative de l'Italie, s'est tenu à Florence.



Couvent de l'ordre du Christ

Le couvent de l'ordre du Christ (en portugais : Convento de Cristo), situé dans la ville portugaise de Tomar, était à l'origine une forteresse templière bâtie au XIIe siècle. Lorsque l'ordre du Temple a été dissous au XIVe siècle, la branche portugaise de l'ordre a été transformée en chevaliers de l'ordre du Christ, qui soutiendront les découvertes maritimes du Portugal du XVe siècle.
Le couvent du Christ de Tomar est l'un des monuments historiques et artistiques les plus importants du Portugal. Il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.
Le château des chevaliers du Temple de Tomar a été construit par Gualdim Pais, maître provincial de l'ordre du Temple, vers 1160. Quelques années après, le château fut choisi comme siège de l'ordre au Portugal. Durant la Reconquista, le château de Tomar faisait partie du système de défense créé par les Templiers pour sécuriser la frontière du jeune royaume chrétien contre les Maures, frontière qui, au milieu du xiie siècle, correspondait à peu près aux rives du fleuve Tage.
L'église ronde (rotunda) du château de Tomar a été construite durant la deuxième moitié du XIIe siècle. L'église, comme quelques autres églises du Temple en Europe, aurait été bâtie sur le modèle de la mosquée d'Omar à Jérusalem, que les croisés ont cru, à tort, être un vestige du Temple de Salomon. La Basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem pourrait également avoir servi de modèle.




Selon les chroniqueurs chrétiens, le château de Tomar a résisté, en 1190, aux attaques du calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, qui avait auparavant pris d'autres forteresses portugaises dans le sud du pays. Une plaque près de l'entrée de l'église du château commémore d'ailleurs cet exploit.
L'ordre du Temple a été supprimé dans la plupart des pays d'Europe en 1312. Au Portugal, ses membres, ses capitaux et une partie de sa vocation ont été transmis à l'ordre du Christ, créé en 1319 par le roi Denis Ier de Portugal. L'ordre du Christ s'est installé, en 1357, à Tomar, qui est devenue son siège.
L'un des plus grands maîtres de l'ordre était le prince Henri le Navigateur, qui a régné sur l'ordre de 1417 jusqu'à sa mort en 1460. Le Prince Henri a donné une grande impulsion aux expéditions portugaises pendant la période des Grandes découvertes. Dans le couvent, le prince Henri a commandé la construction de divers cloîtres et autres bâtiments. Il est également à l'initiative des améliorations urbaines de la ville de Tomar.
Une autre personnalité importante liée à l'ordre du Christ était Manuel Ier de Portugal, qui est devenu maître de l'ordre en 1484 et roi du Portugal en 1492. Sous son règne, le Couvent a connu plusieurs améliorations importantes, notamment l'ajout d'une nouvelle nef dans l'église et de décorations intérieures composées de peintures et sculptures.
Le successeur de Manuel Ier, Jean III de Portugal, a démilitarisé l'ordre, le transformant en un ordre plus religieux suivant les préceptes de Bernard de Clairvaux. Il a également commandé la construction d'un nouveau cloître, en 1557, qui est l'un des meilleurs exemples de l'architecture Renaissance au Portugal.
En 1581, après une lutte pour la succession au trône, la noblesse portugaise s'est réunie dans le couvent de l'ordre du Christ à Tomar et a officiellement reconnu Philippe II d'Espagne comme roi (Philippe Ier de Portugal). C'est le commencement de l'union ibérique (1581-1640), pendant laquelle les royaumes du Portugal et de l'Espagne ont été unis. L'aqueduc des Pegões a été construit pendant le règne espagnol.
Le château et le couvent sont de bons exemples de l'architecture romane, gothique, manueline et renaissance.
Le château de Tomar a été construit vers 1160 sur un emplacement stratégique, au-dessus d'une colline et à proximité du fleuve Nabão. Il possède un mur externe défensif et une citadelle  avec un donjon à l'intérieur. Le donjon, une tour centrale à vocation résidentielle et défensive, a été introduit au Portugal par les templiers, et celui de Tomar est parmi les plus vieux du pays. Une autre nouveauté apportée au Portugal par les templiers sont les tours rondes dans les murs externes, qui sont plus résistantes aux attaques que les tours carrées. Quand la ville a été fondée, la plupart de ses résidents ont vécu dans des maisons situées à l'intérieur des murs protecteurs du château. Le couvent a été construit pendant le règne espagnol.
L'église du Couvent est constituée de deux éléments conjoints : la Rotonde et l'église manuéline, contiguë.
L'église ronde du château, dite la Rotonde, de style roman,  a été construite pendant la deuxième moitié du XIIe siècle par les chevaliers du Temple. À l'extérieur, l'église est une structure polygonale fortifiée à 16 côtés, dotée de solides contreforts, de fenêtres rondes et d'un clocher. À l'intérieur, en son centre, se trouve la Rotonde, une structure octogonale reliée par des voûtes à une galerie (déambulatoire). La forme générale de l'église primitive est semblable aux structures rondes de la mosquée d'Omar ou de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem.
Fenêtre de style manuélin donnant sur la nef de l'église du Couvent du Christ vu du cloître de Sainte Barbe.
La Rotonde est l'oratoire primitif des Templiers, sorte de clocher-lanterne, un véritable sanctuaire. Cette lanterne est magnifiquement décorée de sculptures et de peintures de style gothique et manuélin, qui furent ajoutées pendant la rénovation ordonnée par le roi Manuel Ier à partir de 1499. Ainsi les piliers de l'octogone central et les murs du déambulatoire sont agrémentés de statues polychromes de saints et d'anges, tandis que les murs et les plafonds du déambulatoire sont peints dans le style gothique ou ornés de panneaux illustrant la vie du Christ. Les peintures sont attribuées au peintre de la cour de Manuel Ier, le Portugais Jorge Afonso, et les décorations sculptées sont du sculpteur flamand Olivier de Gand et de l'Espagnol Hernán Muñoz. Les chapiteaux des colonnes sont de style roman (fin du XIIe siècle) et ils dépeignent des motifs végétaux et animaux, tel que Daniel dans la scène du repaire des lions. Le style des chapiteaux montre l'influence des artistes travaillant, à la même époque, à la construction de la cathédrale de Coimbra. La nef de l'église, construite sur un plan quadrilatéral, et la voûte, qui permet de communiquer avec la lanterne, ont été construites et adjointes entre 1510 et 1512.
Durant le règne d'Henri le navigateur (première moitié du XVe siècle), une nef gothique a été ajoutée à l'église du couvent, transformant de fait l'église ronde en église abside. À partir de 1510, le roi Manuel Ier fit reconstruire la nef suivant le style en vogue à l'époque, un mélange de gothique flamboyant et de renaissance que les historiens de l'art appelleront par la suite le style manuélin. Les architectes ayant participé à cette reconstruction étaient le Portugais João de Castilho et l'Espagnol Diogo de Arruda.
De l'extérieur, la nef rectangulaire est ornée de très nombreux motifs de style manuélin, avec notamment des gargouilles, des pinacles gothiques, des statues et des « cordes » qui rappellent celles utilisées sur les bateaux pendant l'ère des grandes découvertes. Elle est ornée aussi par la croix de l'ordre du Christ et l'emblème du roi Manuel Ier, la sphère armillaire. Une fenêtre énorme visible depuis le cloître de Saint Barbara, nommée la fenêtre de la Chambre du chapitre (Janela font Capítulo), se situe sur le façade ouest de la nef. Elle comprend la plupart des motifs typiques du style manuélin : les symboles de l'ordre du Christ et de Manuel Ier, les cordes, des coraux et des motifs végétaux. Une figure humaine au milieu de la fenêtre représente probablement le concepteur, Diogo de Arruda. Cette fenêtre du couvent constitue un des chefs d'œuvre de la décoration de style manuélin.
L'entrée de l'église se fait par un portail latéral magnifique, également décoré de motifs abondants de style manuélin telles que des statues de la Vierge avec l'enfant et des prophètes de l'Ancien Testament. Ce portail a été conçu par João de Castilho vers 1530.
À l'intérieur, la nef est reliée à l'église de style roman par une grande voûte. La nef est décorée par une superbe voûte et comporte un chœur surélevé dans lequel se trouvaient des stalles de style manuélin, malheureusement détruites par les troupes napoléoniennes lors de la guerre d'Espagne au début du XIXe siècle. Sous le chœur, il y a une salle qui était la sacristie de l'église.
Le couvent du Christ comporte au total, huit cloîtres, construits entre le XVe et le XVIe siècle. Tous les styles s'y côtoient du gothique, au manuélin, renaissant au néoclassique.
-Claustro da Lavagem (cloître de lavage) : ce cloître gothique de deux étages a été construit vers 1433, sous le règne de Henri le navigateur. Les vêtements des moines y étaient lavés, d'où son nom. Construit sur plan carré, il comporte deux étages et deux réservoirs et un puits-citerne destiné à recueillir l'eau de pluie.
-Claustro do Cemitério (cloître du cimetière) : également construit sous Henri le navigateur, ce cloître gothique était le lieu de sépulture des chevaliers et des moines de l'ordre. Les élégantes colonnes jumelles des voûtes comportent de beaux chapiteaux avec des motifs végétaux, et les murs du déambulatoire sont décorés avec des tuiles du xvie siècle. Dans un tombeau de style manuélin repose Diogo de Gama, le frère du navigateur Vasco de Gama.
-Claustro de Santa Bárbara (cloître de Saint Barbara) : il a été construit au XVIe siècle. La fenêtre de la Chambre du chapitre et la façade occidentale de la nef de l'église sont visibles de ce cloître. Il comporte deux niveaux dont l'inférieur surbaissé et construits de 12 colonnes au chapiteau renaissance porte le niveau supérieur en terrasse.
-Claustro de D. João III (cloître de Jean III) : commencé sous le règne du roi Jean III de Portugal, il a été achevé pendant le règne de Philippe Ier de Portugal (qui était également roi d'Espagne sous le nom de Philippe II). Le premier architecte à avoir travaillé sur le bâtiment, à partir de 1557, était l'Espagnol Diogo de Torralva et c'est seulement en 1591 que les travaux ont été achevés par l'architecte de Philippe II, l'italien Filippo Terzi. Ce magnifique cloître de deux étages relie le dortoir des moines à l'église et il est considéré comme l'un des exemples les plus représentatifs de l'architecture maniériste au Portugal. Les étages sont reliés entre eux par quatre élégants escaliers hélicoïdaux, situés à chaque coin du cloître.
-Claustro da Hospedaria (cloître de l'Hôtellerie) : construit entre 1541 et 1542, il comporte deux niveaux et un supplémentaire au Nord. Il était destiné à accueillir les visiteurs nobles.
-Claustro da Micha
-Cloître des nécessaires (claustro das necessárias): où se trouve la bouche du réservoir d'eau, et aussi le puisard souterrain des installations sanitaires du couvent.
-Cloître des corbeaux


La Liberté éclairant le monde

La Liberté éclairant le monde (Liberty Enlightening the World), ou Liberté, plus connue sous le nom de statue de la Liberté (Statue of Liberty), est l'un des monuments les plus célèbres des États-Unis. Cette statue monumentale est située à New York, sur l'île Liberty Island, au sud de Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d'Ellis Island.
Pesant 204 tonnes et mesurant 92,9 mètres, elle fut construite en France et offerte par le peuple français, en signe d'amitié entre les deux nations, pour célébrer le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine. La statue fut dévoilée au grand jour le 28 octobre 1886 en présence du président des États-Unis, Grover Cleveland. L'idée venait du juriste et professeur au Collège de France Édouard de Laboulaye, en 1865. Le projet fut confié, en 1871, au sculpteur français Auguste Bartholdi. Pour le choix du cuivre devant être employé à la construction, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc eut l'idée de la technique du repoussé. En 1879, à la mort de Viollet-le-Duc, Bartholdi fit appel à l'ingénieur Gustave Eiffel pour décider de la structure interne de la statue. Ce dernier imagina un pylône métallique supportant les plaques de cuivre martelées et fixées.


La statue fait partie des National Historic Landmarks depuis le 15 octobre 1924 et de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984.
La statue de la Liberté, en plus d'être un monument très important de la ville de New York, est devenue l'un des symboles des États-Unis et représente de manière plus générale la liberté et l'émancipation vis-à-vis de l'oppression. De son inauguration en 1886 jusqu'au Jet Age, la statue a ainsi été la première vision des États-Unis pour des millions d'immigrants, après une longue traversée de l'océan Atlantique. Elle constitue l'élément principal du Statue of Liberty National Monument qui est géré par le National Park Service. La création de la statue de la Liberté se place dans la tradition du colosse de Rhodes, dont certaines représentations ont sans doute été une inspiration pour Bartholdi.
Après les attentats du 11 septembre 2001, l'accès a été interdit pour des raisons de sécurité : le piédestal a rouvert en 2004 et la statue en 2009, avec une limitation du nombre de visiteurs autorisés à accéder à la couronne. La statue (y compris le piédestal et la base) a été fermée pendant une année jusqu'au 28 octobre 2012, pour qu'un escalier secondaire et d'autres dispositifs de sécurité puissent être installés (l'accès à l'île est cependant resté ouvert). Un jour après la réouverture, l'accès a été de nouveau interdit en raison des effets dévastateurs de l'Ouragan Sandy. Les accès à l'île et à la statue ont été rouverts le 4 juillet 2013. L'accès du public au balcon entourant la torche est toujours interdit, pour des raisons de sécurité, depuis 1916.
La statue représente une femme en station verticale, vêtue d'une robe ample et coiffée d'une couronne comportant sept pointes, symbolisant les « Sept Continents » (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique). Cependant, les sept pointes pourraient également évoquer les sept océans (Arctique, Antarctique, Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud et Indien). Le diadème fait aussi penser à celui que portait le dieu du soleil Hélios. En tout cas, Bartholdi n'a pas retenu l'idée du bonnet phrygien, symbole de liberté depuis l'Antiquité. La statue tient dans sa main gauche une tablette, qu'elle garde près de son corps, alors que sa main droite brandit une torche enflammée, maintenue en hauteur. La tablette évoque la loi ou le droit, alors que la torche renvoie aux Lumières. Certains y ont vu un symbole maçonnique. La structure est recouverte d'une fine couche de cuivre, qui repose sur une énorme structure en acier (à l'origine en fer puddlé), à l'exception de la flamme qui est recouverte de feuillets d'or. La structure repose sur un premier socle de forme carrée, lui-même posé sur un autre socle en forme d'étoile irrégulière à onze pointes. La hauteur de la statue de la Liberté est de 46,5 mètres, hauteur qui est portée à 92,9 mètres entre la base du piédestal et la torche. La tablette tenue dans la main gauche est gravée de la date d'indépendance des États-Unis, écrite en chiffres romains : JULY IV MDCCLXXVI. Les vingt-cinq fenêtres symbolisent quant à elles vingt-cinq pierres gemmes trouvées sur la terre et les rayons du ciel qui brillent sur le monde. Au pied de la structure se trouvent des chaînes brisées qui symbolisent la liberté. La statue est tournée vers l'est, c'est-à-dire vers l'Europe, avec laquelle les États-Unis partagent un passé et des valeurs.
Sur sa base, une plaque de bronze porte gravée, une partie (la fin) du poème de la poétesse américaine Emma Lazarus, intitulé « The New Colossus » (« le nouveau colosse »). La plaque de bronze n'est pas d'origine, elle a été ajoutée en 1903.


La Grande Mosquée de Samarra

La Grande Mosquée de Samarra est située dans la ville de Samarra, en Iraq, à environ 120 km au nord de Bagdad, sur les rives du fleuve Tigre. Il a été construit au IXe siècle, à la demande du calife abbasside Al-Mutawakkil, qui s'est installé à Samarra pour échapper au conflit avec la population locale de Bagdad et y est resté pendant 56 ans, période au cours de laquelle il a construit de nombreux palais, dont le plus grand mosquée dans tout l'islam. La Grande Mosquée s'étendait sur 17 hectares; le bâtiment lui-même couvrait 38 000 mètres carrés. Elle est restée la plus grande mosquée du monde pendant 400 ans avant d'être détruite par les armées du souverain mongol Hulagu Khan lors de l'invasion de l'Irak en 1278. Il ne reste plus que les murs extérieurs et l'imposant minaret de 52 mètres de cette fois la grande mosquée.
La mosquée a une configuration rectangulaire entourée d’un mur extérieur en briques cuites de 10 mètres de haut et de 2,65 mètres d’épaisseur, soutenu par 44 tours semi-circulaires au total, dont quatre en angle. On pouvait entrer dans la mosquée par l’une des 16 portes. On a dit que chaque entrée comportait plusieurs petites fenêtres cintrées. Entre chaque tour, une frise de niches carrées creusées avec des cadres biseautés longe le cours supérieur de la structure entière. La mosquée comptait 17 allées et ses murs étaient recouverts de mosaïques de verre bleu foncé. La cour était entourée de tous côtés par une arcade, dont la plus grande partie était celle faisant face à la Sainte Mecque.




À 27 mètres du centre de la face nord de la mosquée se trouve la tour Malwiya avec son vaste cône en spirale de 52 mètres de haut et 33 mètres de large à la base. Au sommet de la tour repose un vestibule rond, orné de huit niches à arcs brisés. Il est possible de marcher jusqu'au sommet le long du chemin en spirale. En fait, le calife Al-Mutawakkil l'a souvent fait monter sur son âne pour profiter de la vue.
Le minaret a été partiellement détruit en avril 2005, lorsque les insurgés ont bombardé la tour, car les troupes américaines l’utilisaient comme point de repère. Les Britanniques prétendent que l'attaque visait non pas les États-Unis, mais bien une tentative d'incitation à la violence sunnite-chiite et de déstabiliser davantage le pays.


La cité de Mistra

La cité de Mistra ou Mystrás dans la Chronique de Morée) est une ancienne cité de Morée (Péloponnèse) fondée par les Francs au XIIIe siècle, près de l'antique Sparte. Elle est aujourd'hui en ruines.
Mistra fut fondée en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, alors prince d'Achaïe, qui cherchait à construire une forteresse sur les hauteurs du Taygète dans le but de protéger Sparte, alors lieu de résidence favori des Villehardouin.
Fondée par les Francs, Mistra ne reste pas longtemps en leur possession. Fait prisonnier en 1259 à la Bataille de Pélagonia, Guillaume doit céder Mistra en même temps que d'autres forteresses à Michel VIII Paléologue, en guise de rançon. L'empereur fait alors de Mistra la capitale du Despotat de Morée, statut qu'elle conserve jusqu'à la chute de l'Empire byzantin. En 1348, l'empereur Jean VI Cantacuzène nomme son fils Manuel à la tête du despotat, marquant le début d'une période de prospérité, à la fois économique, mais surtout culturelle, pour la ville. Désormais, Mistra est gouvernée par les fils ou les frères des empereurs byzantins. Sous le despote Théodore, Mistra est la deuxième plus grande ville de l'Empire après Constantinople, et l'ancien palais de Guillaume II devient la deuxième résidence des empereurs.
Mistra est également le dernier grand centre d'étude byzantine : Gémiste Pléthon, le philosophe néoplatonicien, y vit jusqu'à sa mort en 1452, et sa présence attire à Mistra de nombreux intellectuels byzantins. Lui et d'autres disciples basés à Mistra influencent l'Italie de la Renaissance, particulièrement après avoir accompagné l'empereur Jean VIII Paléologue à Florence en 1439.
Le dernier empereur romain d'Orient, Constantin XI, est despote à Mistra avant de monter sur le trône. Démétrios Paléologue, le dernier despote de Morée, rend la ville à l'empereur ottoman Mehmed II le 31 mai 1460. Mistra demeure une ville importante, accueille la résidence du Pacha du Péloponnèse et compte alors 40 000 habitants. Le commerce y est florissant, entre autres grâce au développement de la production de soie. Les Vénitiens occupent provisoirement la ville de 1687 à 1715. En 1770, Mistra est brièvement aux mains des Russes qui, soutenus par les Grecs, tentent de libérer la Grèce de la présence ottomane lors de la révolution d'Orloff. La reconquête de la ville par les Turcs est suivie d'une terrible répression contre la population qui diminue pour ne plus compter que 8 000 habitants. Mistra reste turque jusqu'en 1822 et la guerre d'indépendance grecque. Reprise par les Turcs une dernière fois en 1825, elle est rasée par Ibrahim Pacha et connaît alors un déclin irrémédiable. À l'issue de la guerre d'indépendance, le roi Othon Ier de Grèce fait de Sparte la nouvelle capitale administrative des environs, où les derniers habitants s'établissent à leur tour.
L'ancienne cité byzantine fut totalement abandonnée dans les années 1950 pour devenir un site archéologique. En 1989, les ruines, y compris la forteresse, le palais, les églises et les monastères, ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Aujourd'hui, la cité n'est plus habitée que par quelques religieuses orthodoxes qui occupent le monastère de la Pantanassa. Elle a néanmoins donné son nom à une municipalité du nome de Laconie, qui siège dans la localité voisine de Magoula.



La forteresse et les remparts:
La forteresse est le cœur de la défense de Mistra. Construite en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, puis améliorée par les Byzantins et les Turcs, elle s'étale sur le sommet de la colline, dominant toute la vallée de Sparte. Il n'y a qu'une seule porte permettant l'accès à la citadelle et elle est défendue par une tour carrée. La citadelle est un espace relativement plat et défendu par deux remparts, un extérieur et un intérieur. Une fois franchie l'enceinte extérieure, on arrive dans la partie la plus basse, mais aussi la plus large. On y trouve des ruines d'habitations datant de la période ottomane. À l'extrémité sud-est du rempart, fut construite une tour de guet d'où l'on peut surveiller à la fois la plaine de Sparte et les pentes du Taygète. De ce côté, la citadelle était inaccessible et quasi invulnérable.
L'enceinte intérieure, encore plus épaisse que la précédente, entoure la partie nord-ouest de la citadelle. Cette partie constitue le donjon et est la plus haute et la plus inaccessible partie du château. Elle abritait un bâtiment servant de résidence aux différents gouverneurs qui se sont succédé, ainsi qu'une chapelle. Cet édifice serait le bâtiment le plus ancien de Mistra, puisque construit avant l'arrivée des Francs. Comme à l'est, l'extrémité ouest servait de tour de guet pour surveiller les pentes occidentales du Taygète, celles d'où les Mélinges étaient susceptibles d'attaquer.
La citadelle est la clé du système défensif, ses remparts ne sont que la continuité de ceux entourant la forteresse. Pour les remparts de la ville, une fois encore, on trouve un rempart intérieur et un rempart extérieur. Le premier, et le plus ancien, descend la colline depuis l'ouest de la forteresse ; il contourne le plateau et le palais vers le sud jusqu'au précipice. Le rempart ouest est le plus solide, constitué de tours rondes ou carrées. Les deux portes d'accès de ce côté sont particulièrement fortifiées. Guillet décrit la ville haute comme « toute environnée de murailles [...] et n'a que deux grandes portes et quelques fausses portes. L'une des deux grandes regarde le nord et l'autre l'est ou le levant ». Il ajoute que la porte nord mène à Napoli de Romanie, tandis que celle de l'est mène à Monemvasia.
Le palais:
Le palais se situe sur le plateau (ou platéia) se trouvant à mi-hauteur de la colline. C'est un ensemble de bâtiments d'époques différentes formé de deux ailes se rejoignant en un quasi angle droit dans l'angle nord du plateau, le tout formant un L. Les bords est et ouest du plateau sont donc chacun fermés par une aile. La cour du palais (phoros, du latin forum, puis Bojuk Bazar sous les Ottomans, parfois Agora par les voyageurs venus d'occident) est ainsi face au soleil, protégée du vent et suffisamment grande pour les rassemblements publics et sert également de marché.
L'aile est, bâtiment le plus ancien, fut construite en 1249-1262 par Guillaume II de Villehardouin. Elle ne possède que peu d'ouvertures sur l'extérieur et est d'inspiration gothique. C'est pourquoi cette section semble avoir été édifiée par les Francs ou par les tout premiers gouverneurs byzantins, tant le style ressemble à celui d'autres bâtiments francs de Morée, comme à Chlemoutsi. Un autre bâtiment, un peu plus au nord et abritant la cuisine, les citernes et le foyer, semble avoir été construit à la même époque.
Vers 1350-1400, un autre bâtiment est construit entre les deux précédents afin de les connecter. Contemporain de ce bâtiment, un autre est édifié à l'extrémité nord-est et abrite les appartements du despote et de sa famille. Le dernier étage abritait une chapelle.
L'aile nord-ouest, la plus récente, complète le complexe palatial et fut construite vraisemblablement au tout début du XVe siècle, sous les Paléologue. Elle se compose de trois niveaux : une sorte de sous-sol, à demi enterré ; un rez-de-chaussée, comportant huit appartements non connectés les uns aux autres ; le premier étage, constitué d'une seule grande salle, est appelé le Chrysotriklinon, ou salle du trône d'or et mesure 36,30 mètres de long sur 10,50 mètres de large. Toutes les cérémonies et les formalités liées à la fonction du despote s'y déroulent.
Un banc de pierre fait le tour de la pièce afin que les visiteurs puissent s'asseoir. Elle est éclairée par deux rangées de fenêtres, la plus haute constituée de fenêtres rondes, la plus basse par des fenêtres en ogive. Cette pièce imposante est chauffée par huit foyers dont les conduits passent à travers le mur ouest et qui, de l'extérieur, ressemblent à des contreforts. Cette partie du palais est parfois appelée « portique des Persans » par les voyageurs occidentaux qui confondent Mistra et Sparte, toute proche.
Sur le plan architectural, ce bâtiment présente de nombreuses analogies avec le palais du Porphyrogénète à Constantinople, construit aux XIIIe et XIVe siècles. Cependant, la présence de grandes fenêtres et de fenêtres circulaires montre une influence de l'Italie et de ses palais Renaissance. Cette aile aurait été détruite dès 1464 et la prise de la ville par Sigismond Malatesta. Plus à l'ouest, on trouve d'autres bâtiments, érigés probablement afin d'accueillir les nobles de la cour et les officiels.


Pantanassa:
Le monastère de la Pantanassa est accroché au versant est de la colline, à un endroit où la pente est abrupte. Il est le bâtiment le mieux préservé de Mistra et également le seul toujours habité de nos jours, par une demi-douzaine de religieuses.
Le monastère fut fondé par Jean Frangopoulos, ministre sous les derniers Paléologue, en 1428. On trouve son nom et son titre peint sur les arches de la façade ouest et sur une inscription gravée dans le chapiteau d'une colonne mentionnant : « Le fondateur Jean Frangoupoulos, protostrator et katholikos mésazon ». Les Frangopoulos sont une famille importante de Mistra, d'origine latine, mais hellénisée avec le temps. Le nom de la famille n'est d'ailleurs pas sans rappeler ses origines, puisque Frango signifie Franc.
Jean Frangopoulos, d'abord régent, devint par la suite protostrator (ou premier ministre) et fidèle conseiller du jeune Théodore II, puis de Constantin. Ce monastère est le dernier grand bâtiment de l'époque byzantine construit à Mistra.

La pente de la colline à cet endroit a obligé les architectes de l'édifice à l'orienter sur un axe nord-sud. L'église, réalisée sur le modèle de l'Hodégétria, est une basilique à trois nefs au premier niveau, et une église en croix inscrite et à cinq dômes à l'étage. Comme son modèle, elle possède des absides très hautes, mais nettement plus riches et plus décorées. Leurs façades sont divisées en zones et alors que l'Hodégétria possède peu d'ouvertures sur l'extérieur, le monastère de la Pantanassa possède deux rangées de fenêtres sur l'ensemble de ses absides, plus larges au niveau supérieur, et plus étroites, mais plus nombreuses dans la partie inférieure. Des arches d'influence gothique entourent chaque fenêtre du premier niveau. L'influence franque est d'autant plus présente au niveau du clocher : ses fenêtres trilobées sont encadrées par des arcs gothiques et quatre petites tours viennent flanquer le dôme au sommet de la tour. Le monastère de la Pantanassa est le bâtiment de Mistra où l'influence franque se fait le plus sentir. C'est un bel exemple de l'architecture de Mistra au début du xve siècle avec l'assimilation de trois traditions architecturales : locale, byzantine et franque.



Basilique patriarcale d'Aquilée


La basilique patriarcale d’Aquilée, dite aussi basilique Santa Maria Assunta, est le principal édifice religieux de la commune d'Aquilée situé dans la province d'Udine, dans le Frioul-Vénétie julienne.
Centre spirituel de l'ancien patriarcat d'Aquilée, elle a joué un rôle essentiel dans l'évangélisation d'une grande partie de l’Europe centrale au début de Moyen Âge. Ses vestiges les plus anciens remontent au ive siècle, l'actuelle basilique est édifiée au XIIe siècle, et réaménagée au XIIIe siècle.
La basilique patriarcale d’Aquilée ainsi que la zone archéologique sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco en 1998.


À la suite de l'approbation de la célébration publique du culte par l’Édit de Milan en 313, elle est fondée la même année, dans le centre urbain du pouvoir romain d'Aquilée, par l'évêque Théodore.
Proche aussi de l'antique port fluvial du Natissa, elle est bâtie sur des structures romaines préexistantes, et se présente selon un plan en forme de fer à cheval composé de trois salles principales. À la moitié du IVe siècle, la salle nord est agrandie (73 × 31 m). À l'évêque Cromazio d'Aquileia (388 - 407) on doit l'agrandissement de la salle sud jusqu'à 65 × 29 m avec la construction de l'actuelle façade ainsi que la construction de nouveaux bâtiments, incluant l'actuel baptistère. La grande prospérité des années successives au concile d'Aquilée est interrompue brutalement en 452 quand les Huns, guidés par Attila dévastèrent la cité. La basilique nord, brûlée durant les saccages, n'est plus reconstruite. C'est seulement au IXe siècle, que le patriarche Massenzio, grâce à l'appui financier de Charlemagne, commence la construction de la structure actuelle sur les fondations de l’édifice précédent. En 988, un tremblement de terre cause d'importants dégâts, qui amène le patriarche Poppone à effectuer, en 1031, une requalification du complexe inspirée d'influences carolingienne et ottonienne. De style roman et de plan cruciforme, la basilique présente une longueur de 65 mètres sur une largeur de 30 mètres et une hauteur de 23 mètres. Un transept de 43 mètres et de 9,5 mètres de large traverse les trois vaisseaux divisés par deux rangées d'arcatures. Le vaste programme architectural de Poppone marque aussi le renouveau économique de la cité qui culmine avec la construction du grand palais patriarcal (aujourd'hui disparu) et surtout l'imposant campanile haut de plus de 70 mètres. Après un nouveau tremblement de terre, en 1348, l'archevêque Marquardo di Randeck la restaure dans sa partie supérieure dans un style gothique. La dernière grande intervention remonte au XVe siècle, quand des artisans charpentiers vénitiens réalisèrent le grandiose plafond en bois que l'on peut encore observer aujourd'hui.
Les mosaïques Découvert en 1909, après le retrait du revêtement en argile posé au XIe siècle à l’époque de Poppone, le surprenant sol en mosaïque polychrome, datant du IVe siècle, en parfait état, de 37 sur 20 mètres, évoque des motifs décoratifs illustrant des scènes bibliques.
À l'Est, en dessous de l'abside popponienne, la crypte des VIe et VIIe siècles destinée à abriter les reliques des protomartyrs aqueliéens est ornée d'un important cycle de fresques du XIIe siècle.
Au-dessus de la crypte, les fresques de la voûte de l'abside, mises au jour à la fin du XIXe siècle, représentent la Vierge à l'Enfant, des saints et des martyrs et l’évêque Poppone. La chaire marmoréenne, de 1493, est l'œuvre de Bernardino da Bissone , tandis que vers 1498, deux autres maestri comacini, les frères Sebastiano et Antonio da Osteno, réalisent les bas-reliefs du maître-autel consacrés à la Sainte Vierge, et les saints Ermagora e Fortunato.
Depuis son édification en 1031, il est resté intact. Dominant la campagne du Frioul du haut de ses 73 mètres, il est construit in opus quadratum avec les pierres récupérées de l'amphithéâtre romain voisin.

Le kremlin de Kazan

Le kremlin de Kazan est le kremlin historique principal du Tatarstan, dans la ville de Kazan. Il fut construit sous les ordres d'Ivan IV, à l'emplacement des ruines de l'ancien château des khans de Kazan. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000.
Le kremlin de Kazan abrite plusieurs vieux édifices, le plus ancien étant la cathédrale de l'Annonciation (1554-1562), la seule église russe du XVIe siècle ayant six trumeaux et cinq absides. Comme beaucoup d'autres édifices à Kazan de cette période, elle a été construite à partir du grès pâle de la région et non de briques. Elle serait l'œuvre de l'architecte semi-légendaire Postnik Yakovlev, mais c'est purement spéculatif. Le beffroi de la cathédrale fut érigé en cinq étapes selon les ordres du tsar Ivan IV ; il imite le clocher d'Ivan le Grand du kremlin de Moscou et fut détruit par les Soviétiques en 1930
L'édifice le plus marquant du kremlin est la tour Söyembikä, qui penche d'un côté et date du règne de Pierre Ier. Une légende lie cette tour à la dernière reine de Kazan.
Un autre édifice facilement reconnaissable est la tour Spasskaïa, au sud du kremlin, servant d'entrée principale. La tour Spasskaïa est nommée en honneur du monastère Spassky, qui était autrefois près du kremlin. Parmi les bâtiments du monastère on trouvait l'église saint Nicolas (années 1560, quatre trumeaux) et la cathédrale de la Transfiguration du Seigneur (années 1590, six trumeaux). Elles furent détruites sous Staline.

Les tours et murs sont blancs ; érigés aux XVIe et XVIIe siècles, ils ont été depuis rénovés.
On y trouve également la mosquée Qolsharif, récemment reconstruite, et la résidence du gouverneur (1843-1853), œuvre de Constantin Thon, aujourd'hui le palais du président du Tatarstan. Le palais est supposé être construit sur le site du palais des khans.
Entre le palais présidentiel et la tour Söyembikä on trouve l'église du palais, construite à l'emplacement d'une mosquée.
Le mur septentrional du kremlin est surmonté d'une autre tour, la « Tour secrète », qui doit son nom au puits qu'elle cachait autrefois. Cette tour permet l'accès piéton au kremlin ; les véhicules n'y sont admis qu'en cas d'urgence.

Temple de Baalshamin


Le temple de Baalshamin est un sanctuaire édifié à Palmyre et dédié à l'origine au culte du dieu Baalshamin. Les premières phases de sa construction remontent au iiie siècle av. J-C. Agrandi sous l'empereur romain Hadrien vers 130, reconverti en église au ve siècle, ce sanctuaire a été, entre 1954 à 1966, fouillé puis restauré par une équipe de l'Institut suisse de Rome. Le monument est détruit par l'État islamique en 2015
Le culte de Baalshamin, divinité d'origine phénicienne, s'est développé à Palmyre sous l'impulsion de la tribu des Benê-Ma'ziyan, ou Bene Maazin, tribu d'origine probablement arabe. Inspiré du temple de Baalshamin de Sia, dans le Hauran, le temple de Palmyre est construit au premier quart du premier siècle de notre ère, vers 17 apr. J.-C. Toutefois, le culte de Baalshamin est attesté, à Palmyre, qu'à partir de 23 apr. J.C. 


Sous le règne de l'empereur romain Tibère — de 14 à 37 apr. J.C. — Tadmor est incorporée à la province romaine de Syrie (laquelle est créée en 64 av. J.-C.). Tadmor est alors rebaptisée du toponyme romanisé Palmyra signifiant « Oasis de palmier ». Vers 67 apr. J.-C., est élevée la colonnade entourant la grande cour. Le sanctuaire est agrandi et embelli sous le règne d'Hadrien, en 130-131.
Le temple de Baalshamin présente un style architectural ayant subi deux influences simultanées, à l'instar de la plupart des monuments antiques érigés à Palmyre.  l'architecture générale du sanctuaire palmyrène apparaît comme étant une synthèse des canons gréco-romaine et ceux du levatin antique
Enceinte externe :
Les caractéristiques de la colonnade du temple, font de cet élément architectural un prostyle — c'est-à-dire pourvue d'une façade ne comportant qu'une seule rangée de colonnes —. Néanmoins, la colonnade possède également des critères propres à un tétrastyle — dont chaque rangée de colonne compte quatre colonne —. Ce constat confirme que la colonnade est une construction de type corinthien. En outre, il est démontré que la rangée de colonnes, et uniquement celle-ci, est élevée en 17 apr. J.-C., à contrario de la majeure partie du temple qui, elle, est construite au cours du iie siècle (plus précisément à partir de 130 apr. J.-C.
Sanctuaire
Le sanctuaire votif proprement dit est bâti en plusieurs phases, ainsi que nous le démontrent les données archéologiques. Celui-ci montre un aspect architectural externe de typologie purement gréco-romaine classique. On peut en revanche constater qu'au sein du sanctuaire, on peut observer une architecture et une stylistique que l'on peut attribuer à une typologie proche-orientale de l'époque antique. Incidemment, l'intérieur du temple est pourvu de nombreuses chapelles collatérales s'ouvrant sur la nef centrale. Celles-ci sont elles-mêmes dotées de motifs et de bas-reliefs proche-orientaux classiques mettant en scène le dieu Baalshamin, mais également une seconde figure panthéonique, en l’occurrence le dieu Bēl. On peut en outre remarquer que le temple de Bacchus, à Baalbek — actuellement localisé au Liban —, est agrémenté d'éléments architecturaux notablement similaires.
Pilastres externes :
Simultanément à la mise en œuvre du sanctuaire, trois rangées de pilastres sont érigées : deux sont élevées à la gauche et à la droite du temple, la troisième rangée étant sise à l'arrière de ce dernier. Ces trois rangées de colonnes encadrant le sanctuaire, forment ainsi un péristyle. Par ailleurs, à l'instar de la colonnade de façade faisant office de portique, elle se présente sous un style architectural purement gréco-romain.
actuellement, l’érection du Temple de Baalshamin, s'inscrit dans un contexte chronologiquement significatif en regard de son architecture. La Syrie est devenue une province romaine, consécutivement à la victoire de Pompée sur le roi Mithridate VI, en 64 et 63 avant J.C.


Cet événement a pour conséquence de mettre un terme final au règne dynastique des Séleucides. Le statut de province romaine de Syrie perdure jusqu'en 211 apr. J.-C. Par ailleurs, sur le chantier de fouilles de l'édifice religieux, les archéologues ont pu mettre évidence que le temple de Bacchus, d'architecture classique gréco-romaine, est pour la même époque (IIIe siècle) et pour la même region à l'époque également (la province romaine de Syrie), présente, de manière indubitable, de grandes similitudes avec le sanctuaire de Baalshamin, tant dans le style des ornements, que dans le type de mise en œuvre. Or, il est attesté que les élévations de chacun de ces deux édifices, sont contemporaines l'une de l'autre. Il résulte de ce constat que le bâtiment, dédié à Baalshamin, appartient également au mouvement «classique» architectural gréco-romain.


Al-Bara

Bara est une des villes mortes du Jebel Riha au nord-ouest de la Syrie, située à 25 km de Ma'arrat al-Numan, environ à 65 km au nord de Hama et à 80 km au sud-ouest d'Alep.
Les ruines forment un vaste ensemble éparpillé sur plusieurs collines boisées (maquis, oliviers). C'était un riche bourg agricole fondé au IVe siècle sur une route commerciale importante entre Antioche et Apamée, dont l'économie était basée sur la production d'huile d'olive et de vin. Il se développe grâce aux moines qui s'y installent : entre le Ve et le VIIe siècle sont construits cinq églises, trois monastères et deux tombeaux pyramidaux. La ville devait alors accueillir jusqu'à 5 000 habitants.

C'est le siège d'un évêché byzantin jusqu'à l'arrivée des croisés. Une bataille y a lieu le 31 décembre 1097, durant laquelle Bohémond de Tarente et Robert de Flandre mettent en fuite une forte troupe de Turcs venus au secours d'Antioche assiégée. La ville est prise en septembre 1098 par Raymond de Saint-Gilles. Al-Bara constitue dès lors une des pièces défensives de la principauté d'Antioche outre-Oronte avec Apamée. Puis elle est conquise par l'émir ortoqide l'Alep Balak en 1123, qui y édifie une forteresse, le Qalaat Abou Sofian (ou Abu Safyan). Elle retourne aux croisés à une date inconnue, puis en 1148 Nur ad-Din la leur prend définitivement.
Al-Bara, détruite par les tremblements de terre de 1157 et de 1170, est abandonnée et disparait des chroniques à la fin du XIIe siècle. Un village est construit à proximité au début du XXe siècle.


Les catacombes de Rome

Les catacombes de Rome sont les lieux de sépultures souterraines dans lesquelles les chrétiens de Rome, notamment, enterraient leurs morts lors des premiers siècles de l'Église primitive.
Le nom original de ces lieux était cœmeteria (dortoirs). Le terme « catacombe » vient du latin ad catacombus, c'est-à-dire « près de la carrière », car une des premières catacombes, la catacombe de Saint-Sébastien, était dans une ancienne carrière. Mais ce n'est qu'à partir de Xe siècle que l'expression devint un nom générique pour ce genre de cimetière chrétien souterrain.


Les catacombes les plus importantes étaient chrétiennes, mais il en existait aussi pour les juifs et les païens.
Les premières catacombes furent creusées dès le IIe siècle en dehors de l'ancienne enceinte des murs (le long des voies d'accès à Rome), pour respecter la loi romaine obligeant d'ensevelir ou d'incinérer les cadavres à l'extérieur de la ville : c'est la limite du pomœrium. En ce sens, les Romains reprenaient l'ancienne pratique des Étrusques. En fait, un seul de ces cimetières portait le nom de « catacombe », celui de San Sebastiano sur la Via Appia dont l'entrée se situait au fond d'une dépression, une combe, une carrière.
L'opinion commune veut que les catacombes chrétiennes se développent à Rome dans les temps difficiles des persécutions et soient le lieu de réunions furtives des premiers chrétiens recherchés par la police. En fait, ces cimetières sont créés à l'usage des fidèles qui veulent dans la mort reposer côte à côte (notamment inhumation ad sanctos, « près des Saints » martyrs) au lieu d'être enterrés avec leurs proches. Les premières communautés chrétiennes établissent pour ce faire des cimetières en surface avec une partie souterraine, non pour se cacher mais pour rentabiliser l'achat de terrains, ces catacombes formant des cimetières à hypogée beaucoup plus complexes et plus vastes que celles précédentes des Étrusques et des juifs. La tradition chrétienne raconte qu'au IIIe siècle, les chrétiens persécutés se réunissent en secret pour prier ainsi que célébrer l'Eucharistie dans les catacombes, mais il s'agit plus d'un mythe développé par les Romantiques . Ces cimetières souterrains deviennent ensuite avec la conversion de Constantin et la christianisation de l'Empire au ive siècle, un lieu de pèlerinage pour honorer les martyrs de Rome, les chrétiens n'y faisant que prier et les utiliser pour célébrer leurs rites religieux.
Au VIe siècle, les catacombes cessèrent peu à peu d'être des lieux de sépulture, mais restèrent un certain temps des lieux de dévotion, attestés par les nombreux graffitis laissés par les pèlerins sur les tombes des martyrs, par exemple les prières adressées à saint Pierre et saint Paul, laissées dans la Memoria Apostolica (Mémoire des Apôtres) à San Sebastiano.


Cependant, quelques catacombes restèrent des lieux de vénération toujours connus et vénérés, les catacombes de San Sebastiano, San Lorenzo, San Pancrazio et San Valentino. Au IXe siècle, au cours de nombreuses invasions (notamment sarrasines), les reliques des martyrs furent transférées dans les églises de Rome. Beaucoup de catacombes furent ainsi condamnées et ne furent redécouvertes que de nombreux siècles après par des archéologues.

Djémila


Djémila, ou Cuicul, avec son forum, ses temples et ses basiliques, ses arcs de triomphe et ses maisons, à 900 m d’altitude, est un exemple remarquable d’urbanisme romain adapté à un site montagneux.
Le site de Djémila est situé à 50 km au nord-est de la ville de Sétif. Connu sous son nom antique Cuicul, le site de Djémila est un établissement d'une ancienne colonie romaine fondée sous le règne de Nerva (96-98 de notre ère). La ville romaine occupait un site défensif remarquable. Cuicul est l'un des fleurons de l'architecture romaine en Afrique du Nord. S'étant remarquablement pliée aux contraintes du site montagneux, un éperon rocheux qui s'étire, à 900 m d'altitude, entre l'oued Guergour et l'oued Betame, deux torrents montagnards, la ville possédait son propre sénat et son forum. Vers le début du IIIe siècle, elle débordait de ses remparts par la création du temple de Septimius Severus, l'arc de Caracalla, le marché et la basilique civile. Le site a été aussi marqué par une empreinte chrétienne matérialisée par plusieurs édifices de culte : une cathédrale, une église et son baptistère considéré parmi les plus grands de la période paléochrétienne. Le site de Djémila comprend une collection remarquable de pavements en mosaïques, illustrant des récits mythologiques et des scènes de la vie quotidienne.
Djémila apporte un témoignage exceptionnel sur une civilisation disparue. C'est l'un des plus beaux ensembles de ruines romaines du monde. Les vestiges archéologiques, le plan d'urbanisme romain bien intégré et le cadre environnemental constituent les ressources qui représentent les valeurs attribuées au site.


Djémila offre un exemple éminent d'un type d'ensemble architectural illustrant une période significative de l'histoire romaine de l'Afrique du Nord, du IIe au VIe siècle. Dans ce cas, le schéma classique de l'urbanisme romain s'est plié aux contraintes géomorphologiques du site. Le site comprend un répertoire typologique et architectural très diversifié, avec système défensif et arc de triomphe, édifices édilitaires et de spectacles, équipements d'artisanat et de commerce, dont le marché des frères Cosinus qui constitue un exemple remarquable de la prospérité économique de la cité.
Le site, clôturé suivant les limites présentées lors de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial, renferme tous les éléments nécessaires pour exprimer sa Valeur universelle exceptionnelle. Ces attributs comprennent entre autres le schéma classique de l'urbanisme romain avec deux portes situées aux extrémités du Cardo Maximus ; au centre, le Forum entouré de bâtiments essentiels de la vie publique : le Capitole, la Curie, une basilique civile, la Basilica Julia. On retrouve également les vestiges du Temple de Venus Genitrix et des demeures aristocratiques ornées de riches mosaïques. Les vestiges des monuments qui ont marqué l'expansion de la ville en direction du sud sont également inclus. Ils comprennent des habitations privées et des édifices publics tels l'arc de Caracalla (216), le temple de la Gens Septimia (229), un théâtre de 3.000 places, des thermes, des basiliques et autres édifices cultuels. Les vestiges archéologiques sont demeurés remarquablement intacts au cours des siècles. Le tourisme ne constitue par un risque pour sa conservation. Il est par contre soumis aux menaces des séismes, de la sécheresse, des incendies, du vandalisme, du vol et pillage, du pâturage illégal, des constructions illicites et des infrastructures mal intégrées.
Les vestiges archéologiques mis au jour à partir de 1909 témoignent fidèlement et de façon crédible des éléments urbanistiques romains, tels le plan classique de la ville romaine et le tissu urbain, et architecturaux, tels les systèmes de construction (routes, portes, aqueduc, temple à colonnade, théâtre, etc.), l'ornementation (bas-reliefs, frise et frontons, chapiteaux de colonnes, mosaïques etc.) et les matériaux de construction (pierre, mosaïque, céramique etc.), qui expriment la Valeur universelle exceptionnelle du bien. Quelques opérations de restauration de mosaïques déposées dans le musée de site ont été réalisées au cours des dernières années.


Le Site gallo-romain de Sanxay

Le site antique de Sanxay est un site qui regroupe plusieurs constructions datées des Ier et IIe siècles, situé sur la commune de Sanxay, dans le département de la Vienne, en France.
Il est présenté, en ce début du XXIe siècle, comme un vaste sanctuaire rural lié au culte des eaux guérisseuses s'articulant autour d'un temple sur un plan octogonal peu courant, d'un amphithéâtre gallo-romain ou des thermes de cure, associés à des bâtiments probablement destinés à accueillir les curistes. Le site, beaucoup plus vaste que ne le laissent supposer les vestiges visibles en 2015 car il s'étendait sur au moins vingt hectares, a été fouillé entre 1881 et 1883 par le père Camille de la Croix, mais il fut remblayé à l'issue des fouilles ; seuls sont visibles, le temple, l'amphithéâtre et le sanctuaire des eaux, classés dès 1882 comme monuments historiques.
Les vestiges du site se trouvent au lieudit les Craches, hameau d'Herbord, à l'ouest du territoire communal de Sanxay, en limite du département des Deux-Sèvres. La Vonne, affluent du Clain, traverse le site. La plupart des aménagements antiques sont situés dans l'anse d'un méandre de la rivière, sur la rive gauche ; seuls l'amphithéâtre et un petit temple prennent place sur la rive droite. Les vestiges sont répartis, en l'état actuel des connaissances, sur 20 hectares.
Le site de Sanxay semble être occupé dès la fin du Ier siècle av. J.-C. ; en témoignent des monnaies retrouvées sur place. C'est vers le milieu du Ier siècle de notre ère que sont construits le temple octogonal, les premiers bâtiments à l'emplacement du sanctuaire et les premières habitations « en dur ».

C'est au IIe siècle que Sanxay prend toute son importance, avec la construction du temple à double cella ; dans la foulée, l'aménagement du temple octogonal est complété et les premières installations du sanctuaire thermal sont construites ; les agrandissements se succèdent jusqu'à la fin du IIe siècle.
Sanxay semble péricliter ensuite, peut-être à cause de la crise du IIIe siècle, peut-être en raison de la montée du christianisme qui, avec Hilaire de Poitiers et Martin de Tours au ive siècle, prend le pas sur le paganisme ; en tout cas, aucune construction n'est attribuée au IIIe siècle.
Sous la tutelle du centre des monuments nationaux, les vestiges encore visibles de Sanxay sont ouverts au public.
Le temple de Sanxay présente un plan original : la cella est de forme octogonale, disposition parfois rencontrée en Gaule. Elles pourrait s'inscrire dans un cercle de 13 m et être couverte d'une coupole. Une source prend naissance au niveau des fondations sud-est de la cella ; celles-ci sont constituées de grands blocs non jointifs de manière à pouvoir capter l'eau. Le portique périphérique qui l'enveloppe, au lieu d'épouser la même forme, comme c'est généralement le cas, représente une croix grecque dont chaque branche mesure plus de 10 m de large. La branche est de ce périphérique établit la liaison entre l'entrée de la cella et celle du péribole du temple. Une colonnade d'environ 8 m de haut, supportée par le mur du portique, soutient les toits à deux pans de chaque branche. Par comparaison avec d'autres temples de Gaule, une hauteur totale de 23 m pour l'ensemble est possible.
Une série de quatre portiques délimite un péribole de forme sensiblement carrée (79 × 76 m) et d'une superficie de près de 4 000 m2 ; le sol des quatre portiques et celui de la galerie du temple se trouvent surélevés de près d'un mètre par rapport à celui de la cour. La partie est de cette enceinte, par trois escaliers, donne accès qu'aux deux galeries latérales ainsi qu'à un porche débouchant sur l'esplanade qui conduit à la cella ; la galerie ouest semble fermée par un mur, extérieurement comme côté cour, accessible par le portique nord et par une porte donnant directement sur l'extérieur ; les portiques nord et sud sont probablement ouverts sur la cour par une colonnade comparable à celle de la galerie du temple.
Un souterrain relie, en diagonale, le temple à l'angle sud-est du péribole. Se prolongeant à l'extérieur jusqu'à un bassin, il semble avoir pour fonction le drainage de la cella et de la galerie du temple.


Contrairement à la plupart des autres aménagements du site, le théâtre est implanté sur la rive droite de la Vonne, beaucoup plus abrupte. Cette disposition a permis de limiter les travaux de maçonnerie lors de la construction, en adossant la cavea à la pente naturelle du terrain. En forme de demi-cercle outrepassé, sa largeur de 89 m lui permet d'accueillir près de 6 600 spectateurs. Les murs du théâtre supportaient des gradins en bois mais une petite loge d'honneur maçonnée, disparue, devait exister. La cavea domine une orchestra circulaire de près de 20 m de diamètre et une petite scène prend place sur le bord opposé de l'orchestra.
Sa cavea semi-circulaire mais son orchestra circulaire rattachent le théâtre de Sanxay au groupe des édifices de spectacles dits « ruraux », associant les caractéristiques architecturales des théâtres et des amphithéâtres, comme à Drevant (Cher) ou Grand (Vosges) en milieu rural ou encore Lutéce en milieu urbain.
Lors des fouilles du xixe siècle, 143 fragments d'inscriptions avaient été découverts. Plus de cent d'entre eux ont été perdus et les textes auxquels ils appartenaient ne sont pas restituables; bien que retrouvés sur place, rien n'atteste qu'ils proviennent bien du théâtre. En outre, les fouilles du xixe siècle ont bouleversé la stratigraphie des sols du théâtre, rendant difficile l'interprétation des observations plus récentes


Le sanctuaire des eaux, cet ensemble de bâtiments a connu de nombreux bouleversements car pas moins de huit états successifs ont été mis en évidence. Seule sa partie orientale a été observée en détail, la partie ouest, remblayée, échappant aux fouilles.
Le premier état témoigne de la présence d'un temple dont seul le péribole, comportant trois niches ayant peut-être abrité des statues, est en partie conservé. Ce péribole est ensuite agrandi et une salle, interprétée comme la cella d'un temple, est construite. Deux cellae mitoyennes sont édifiées par la suite (26,60 × 14,80 m, soit 90 × 50 pieds romains au total), disposition très rare ; les différentes interprétations proposées à ce temple et à ses aménagements intérieurs renvoient à un culte des eaux guérisseuses.
Les cinq dernières campagnes de modifications traduisent l'évolution du sanctuaire vers une fonction thermale. Dans un premier temps (état IV), deux thermes, qui ne communiquent pas, sont construits au nord-est et à l'ouest du grand temple. L'absence de certaines composantes habituelles des thermes romains, comme le frigidarium, non attesté dans le bâtiment du nord-est laisse à penser que l'établissement ne fonctionne pas comme des thermes classiques, mais qu'il est plutôt destiné à accueillir des curistes. Au IIe siècle (état V), les établissements thermaux sont agrandis par la reconversion des deux anciennes cellae du temple en piscines chaudes dont les bassins, l'un rond et l'autre carré, occupent la presque totalité de l'espace disponible, rendant difficile la circulation des curistes. Un VIe état, non daté, voit l'agrandissement vers l'est de l'ancien temple reconverti en thermes, avec la construction d'un nouveau bassin et de communications avec les autres salles. Ce bassin est ensuite surélevé et d'autres salles sont remaniées (état VII). Un VIIIe et dernier état, ne reposant que sur les relevés de fouilles du xixe siècle, se caractérise par la construction, au nord-est du site, d'une enfilade de petites pièces correspondant à des thermes au fonctionnement plus « classique ». Dès lors que le site s'est orienté vers sa fonction thermale, les différents ajouts de pièces se sont accompagnés du maintien des aménagements précédents dans leurs fonctions initiales.

Outre les trois ensembles de constructions toujours visibles, le fouilles de 1881-1883 ont révélé la présence de nombreux autres bâtiments sur une surface avoisinant les 20 ha. Ces vestiges n'ont généralement, pas été détruits ; ils sont ré-enfouis. Il s'agit pour la plupart d'habitations ; certaines sont privées mais la grande taille de plusieurs autres incite à les assimiler à des hôtelleries fréquentées par les pèlerins du temple ou les curistes du sanctuaire. Un grand bassin, situé au sud-est du temple auquel il est relié par un souterrain, pouvait avoir une vocation fonctionnelle (collecte des eaux de drainage) mais également sacrée. À l'est du péribole du temple octogonal, une vaste esplanade, probablement sacrée, porte en son centre une construction assimilable à une tholos, signalant peut-être une tombe. Sur la rive droite de la Vonne se trouve un petit fanum carré. Cella du temple octogonal, tholos et fanum de la rive droite respectent un alignement parfait ouest-est. En bordure de la Vonne, de La Croix a identifié un bâtiment sans bassins mais aboutissant à un aménagement de berge de la rivière ; il interprète cet ensemble comme un balnéaire où les curistes se baignaient directement dans la rivière.
Lors des fouilles du XIXe siècle, de nombreux objets ont été récupérés. Une partie a malheureusement disparu mais d'autres ont pu être conservées et se trouvent au Musée Sainte-Croix de Poitiers. Parmi ces objets se trouvent des monnaies romaines (Ier au IIIe siècle), des poteries en céramique, des bijoux et des objets ménagers ainsi que des statues en bronze (Mercure) ou en terre cuite (Vénus fabriquée à Augustodunum - Autun)



Ostia Antica

Ostie (en latin Ostia, ostium signifiant « embouchure d'un fleuve ») était le port de la Rome antique, situé à l'embouchure du Tibre, à 35 km au sud-ouest de Rome (du fait de l'ensablement, le site se trouve désormais à l'intérieur des terres).
Le port antique importait les céréales, l'huile d'olive, le vin, le garum et les autres marchandises en provenance de tout le monde romain, qui étaient ensuite acheminés jusqu'au port fluvial de l'Emporium.
La ville portuaire, abandonnée à la fin de l'Empire romain, conserve des rues et des bâtiments antiques, en particulier des entrepôts, des boutiques, des sanctuaires et des immeubles d'habitation (insulae), parfois sur une hauteur de plusieurs étages.
Elle est parfois confondue avec l'actuelle ville d'Ostie qui se trouve non loin de là sur le littoral, ainsi qu'avec la localité d'Ostia Antica qui se situe à proximité.
Ostie est grâce à sa conservation le site antique le plus riche en documents épigraphiques après la ville de Rome, avec environ 6 500 inscriptions recensées en 2006, allant de la période républicaine tardive à la fin du Bas-Empire.
Qu’elles soient très fragmentées et dispersées à l’état de débris échappés des fours à chaux, ou bien encore entières et rattachées à un contexte archéologique précis, les inscriptions enrichissent l’interprétation des fouilles et la complètent en apportant des informations sur toutes les classes présentes à Ostie, les magistrats, les fonctionnaires impériaux, les affranchis et toute une population laborieuse avec ses corporations. La typologie des inscriptions d’Ostie est très variée et correspond à l'ensemble des grandes catégories de textes que l’on peut trouver à Rome, de l’inscription impériale au modeste graffiti, avec toutefois une sous-représentation pour les textes militaires et les inscriptions provinciales.
L'interprétation de ces inscriptions est un élément précieux pour la compréhension de l'organisation de la cité. Elle présente néanmoins des difficultés, car beaucoup de pierres ont été déplacées de leur emplacement d'origine, sont difficiles à dater, et ne sont pas réparties de façon homogène sur toutes les périodes, ou pour toutes les couches sociales, les affranchis, soucieux d'afficher leur réussite, ont multiplié les inscriptions.




Le forum, centre politique de toute cité romaine, est traditionnellement placé au centre de la ville, en général à l'intersection des grands axes que sont le cardo et le decumanus. Ostie est un cas particulier, elle ne semble pas avoir de forum à ses débuts, n'étant qu'une colonie sous la dépendance directe de Rome. Durant la période républicaine, la place était réduite, encombrée par deux temples côte à côte. Un premier espace a été dégagé sous Tibère, en rasant les habitations au sud du forum pour construire le temple de Rome et d'Auguste. Le forum a été reconstruit sous Hadrien en arasant les anciens temples républicains et en prolongeant le forum vers le nord, lui donnant sa forme longue et étroite actuelle. Dès lors, la place était dominée par quatre grands édifices. Au nord se dressait le Capitole, au sud le temple de Rome et Auguste, au sud-ouest la basilique et au nord-ouest la Curie, deux bâtiments destinés aux réunions. Le decumanus maximus partageait le forum en deux moitiés. La place était tout entière décorée de statues et l'ensemble des bâtiments du forum était bordé de portiques à colonnes. Au centre du forum un petit bâtiment rond était peut-être un temple des Lares d'Auguste, divinités mineures qui le protégeaient.
Le Capitole est situé au nord du forum, c'est le temple principal d'Ostie. On considère qu'il est dédié selon l'usage romain à la triade capitoline Jupiter, Junon et Minerve. L'édifice actuel a été édifié sous Hadrien vers 120. Il mesure 35 × 15,5 m. Construit en maçonnerie de briques et revêtu de marbre, le temple se dressait sur un haut podium de 21 marches et était entouré de portiques sur les côtés. Devant le temple se dressait un autel de marbre avec une frise représentant des armes. Ses ruines, toujours visibles, ont souffert de la récupération des marbres et des pierres.
À l'ouest du forum se trouvait la Curie, où se réunissait le conseil de la ville (ordo decurionum). Le bâtiment était composé de la salle de réunion proprement dite (11,50 × 12,00 m), d'un vestibule à 6 colonnes de granite et d'un escalier de sept marches. Des deux côtés de la salle du conseil, un couloir ouvert éclairait le bâtiment. L'ensemble fut construit sous Domitien ou Trajan. Des plaques murales ont été retrouvées, portant des listes de noms d'Augustales, chargés du culte impérial, ce qui permet aussi d'interpréter ce bâtiment comme le siège de la confrérie des Augustales plutôt que celui des décurions.
Une basilique servait d'annexe couverte au forum, de tribunal et de halle de commerce. Construite entre les règnes de Domitien et de Trajan, puis remaniée, elle a pour plan un vaste rectangle formant une nef unique entourée de colonnes, et s'ouvre sous une double portique au nord sur le decumanus, et sur son côté le plus large sur le forum. Il n'en reste presque rien, à part quelques pavements en marbre et une arcade de portique.


Aspendos

Aspendos  est une ancienne cité gréco-romaine du sud de l'Asie mineure, située à environ 45 kilomètres à l'est de la ville actuelle d'Antalya. Aspendos est située sur un petit plateau qui domine la vallée avec la rivière Eurymédon qui coule au pied. La présence d'eau et la valeur défensive du site explique sans doute le choix initial de l'emplacement par les premiers occupants.
Elle se distingue par son théâtre romain, le mieux conservé de toute l'Asie Mineure, dans lequel tous les étés des spectacles sont organisés. Dans l´Antiquité, le théâtre d´Aspendos pouvait accueillir environ 12 000 spectateurs.
Elle fut fondée, selon la tradition grecque, à l'époque préhellénique par des colons originaires d'Argos dans l'ancienne province de Pamphylie. Son fondateur, Mopsos, porte un nom d'origine anatolienne et le nom de la ville sur les pièces de monnaie du Ve siècle av. J.-C. et du IVe siècle av. J.-C. est Estwediya (sans doute dérivé du nom d'un ancien roitelet hittite de la région). Cela dénote de fait une forte influence des peuples asiatiques de la région. À l'époque, l'Eurymédon est traversable pour des navires jusqu'à Aspendos et la cité profite de commerce de sel, huile et laine.
D'après la légende, Mopsos faisait partie des chasseurs du sanglier de Calydon, d'où la représentation d'un sanglier sur certaines pièces de monnaie.
Dès l'année 546 av. J.-C Aspendos est sous domination de l'Empire perse à qui elle fournit des troupes, mais la ville peut frapper sa propre monnaie ce qui indique un certain degré de liberté. Au Ve siècle av. J.-C., Aspendos appartient à la ligue de Délos et lui verse un tribut. À la fin de l'année 334 av. J.-C., la ville se soumet à Alexandre le Grand à condition que le conquérant n'y laisse pas une garnison. Cependant, dès le départ d'Alexandre, les habitants d'Aspendos violent la convention et se préparent à la défense de la cité ce qui indigne Alexandre. Il marche immédiatement sur la cité qui, à la vue d'Alexandre, veut faire la paix. Cette fois, les conditions sont plus fermes pour Aspendos : la cité doit accepter une garnison grecque et céder environ 100 pièces dorées et 4 000 chevaux chaque année. À la mort d'Alexandre, elle est rapidement intégrée au royaume de Pergame, puis rattachée à la province d'Asie à l'époque romaine. Au ve siècle, elle porte le nom de Primopolis. En 2010, elle est assez bien conservée.

I-Théâtre Romain:
Le théâtre, construit par l'architecte local Zénon sous le règne de l'empereur romain Marc Aurèle, est l'un des mieux conservés du monde romain, et certainement le mieux conservé d'Asie mineure. Une inscription bilingue placée sur la tribune d'honneur du théâtre indique qu'il a été financé par A. Crispinus Arruntianus et A. Curtius Auspicatus entre 161 et 169 ap. J.-C.3.
Comme une grande partie des cités antiques orientales, Aspendos a été abandonnée vers le VIe-VIIe siècle suite aux invasions arabes. Mais au XIIIe siècle, un prince ou bey d'Ashraf est tombé sous le charme du théâtre romain et l'a restauré pour en faire sa résidence d'été. Cela explique que le monument nous est transmis pratiquement intact alors que le reste de la ville d'Aspendos, et notamment la basilique et surtout le champ de course sont totalement en ruines : le mur de la scène du théâtre, sa cavea sont en excellent état : même la galerie supérieure sous arcades est parvenue jusqu'à nous dans un très bon état.

II-Acropole:
La visite de l'acropole, au-dessus du théâtre, révèle les restes importants d'une basilique, mais aussi ceux d'un nymphée, d'une agora (ou forum), de rues, et même d'un stade, immédiatement décelable dans toute son étendue sur les vues satellites, un peu au nord du théâtre.

III-Aqueduc à siphon double:
En contrebas de l'acropole, un aqueduc apportait l'eau depuis les hauteurs situées à quelques kilomètres au nord-ouest. Il comporte un siphon double, sans doute le mieux conservé de tout le monde romain avec ceux de Lugdunum : ses vestiges, tours-réservoirs de chasse et de fuite avec rampants à étages d'arcades, ponts-siphons caractéristiques qui supportaient des tuyauteries parallèles posées à plat, peuvent être suivis sur une longueur de plus d'un kilomètre.

IV-Pont sur l´Eurymédon:
Bâti par les Romains, ce pont traversait la rivière Eurymédon . Les Seldjoukides ont utilisé les composants de l'ancien pont, qui s'est effondré probablement en raison d'un séisme, pour le remplacer par un nouveau pont bien conservé.



Moïse (Michel-Ange)

 Moïse  est une statue de Michel-Ange, exécutée vers 1513–1515, intégrée dans le Tombeau de Jules II dans la basilique ...

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