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LE SAHEL CHRÉTIEN EN TUNISIE

Sousse (Hadrumetum) connaît déjà au IIème siècle une présence chrétienne. On sait qu’en 251 le Collège d’Anciens de Sousse demanda conseil à celui de Rome. Des vestiges témoignent d’une présence chrétienne bien antérieure.
Aux environs de l’an 300, un chrétien, pour orner une tombe, dessina au poinçon sur marbre blanc et dans la tradition lybico-phénicienne, une image du Bon Pasteur, la plus ancienne connue en Afrique du Nord. Il porte sur ses épaules un bélier à la queue large de la race ovine locale. On peut l’admirer, ainsi que des mosaïques tombales, au Musée de Sousse, situé à l’extrémité du rempart supérieur de la ville, à cote du phare.
Les traces archéologiques d’une très ancienne communauté chrétienne sont innombrables dans la région, très variées, et d’une grande beauté. Les catacombes de Sousse, découvertes en 1885 par des officiers français, en sont un exemple unique et imposant. Voici ce qu’en dit M. Jean Tommy-Martin dans les « Promenades dans les villes antiques de la Tunisie » : Elles furent explorés au débout du siècle par l’abbé Leynaud, curé de Sousse, ensuite évêque d’Alger. Elles comptent plusieurs kilomètres de parcours, deux cent galeries et plus de 15.000 tombes. Mieux que dans les catacombes de Rome, on distingue les tombes dans les parois latérales. Il y a trois tombes superposées dans la hauteur de la galerie, sans parler de celles qui sont dans le sol de la galerie. Dans une des tombes latérales on distinguait encore, il y a quelques années, les ossements d’une jeune femme enterrée avec ses trois petits enfants, probablement tous les quatre victimes d’une épidémie. Pour empêcher l’effondrement du toit des galeries, on les a fortifies par des cadres de béton armé. Malgré ces retouches, les Catacombes conservent un aspect d’un exceptionnel intérêt ».

Enfida. Son Musée, facile à repérer puisqu’il s’abrite dans l’ancienne église désaffectée d’Enfida-Ville possède des beaux témoignages de la vie chrétienne : des mosaïques provenant d’Upenna et de Sidi Abich, dont les couleurs sont celles du pays aujourd’hui. Certains honorent des catholiques persécutés par les Vandales. Leurs motifs évoquent l’espérance, et leur présence en un tel lieu, une église désaffectée, est pour nous riche de signification. Dans les épitaphes chrétiennes on trouve aussi des noms d’origine berbere, comme Gududa et Iaader.
L’ouvrage « Saints d’Afrique du Nord », de Mgr. Victor Saxer, peut nous aider à identifier les personnages de l’époque dans cette région : « Parmi les documents d’ordre général, il faut mettre d’abord les martyrologes. D’importantes listes de martyrs africains sont insérées dans le Martyrologe dit de saint Jérôme, composé en Italie septentrionale avant le milieu du Vème siècle. Il n’est malheureusement pas toujours possible d’identifier les noms qui figurent sur ces listes. Autrement plus précieux pour l’hagiographie est le Calendrier de Carthage. Sa dernière mise au point fut faite entre 505 et 523/32. […] il ne semble pas téméraire de vouloir y retrouver diverses couches rédactionnelles, dont la plus anciennement accessible pourrait se trouver au Ier siècle ».
Les compilations martyrologiques ne donnent que les noms des saints, le jour de leur fête (l’anniversaire de leur mort et de leur déposition en terre) et leur qualité de martyr, d’évêque, etc. Pour connaitre sur leur vie et leur mort, il faut se référer aux textes hagiographiques : actes et Passions des Martyres, biographie des saints. Les Actes des martyrs sont des notes sténographiées sur le vif, par des témoins chrétiens, lors de la comparution et de la condamnation des martyrs. L’hagiographie africaine est, dès son apparition, d’expression latine, et comporte quelques une des pièces les plus anciennes, les plus authentiques et les plus belles de ce genre littéraire.
Nous trouvons l’un ou l’autre nom, au moins pour Sousse : le supplice daté de Maiulus de Sousse, mort le 11 mai 212. Son nom apparait dans le Martyrologe hiéronymien et le Calendrier de Carthage. L’année se déduit de la mention de Tertullien, Ad Sapulam, 3, où le proconsul d’Afrique, Scapula (211-213) est dit «avoir condamné aux bêtes Mavilus d’Hadrumète ». Pour la persécution sous Maximien (286-305) il mentionne le « groupe d’Hadrumète ».
El Jem : enfin, pour compléter ce périple pèlerinage, on se doit de visiter l’amphithéâtre d’el Jem. Pour un rapide historique sur la ville, redonnons la parole à M. Tommy-Martin : « La ville romaine de Thysdrus faisait suite à une ville punique. Sa richesse provenait du blé cultivé avec succès aux environs. Elle avait possédé une triple enceinte. Jules César qui manquait de matériel de siège, n’osa pas tenter une attaque de vive force. C’est seulement après la victoria décisive de Thapsus sur les Pompéiens (46 av. J.-C.) qu’il occupa Thysdrus. De la ville ruinée il n’exigea qu’une contribution de guerre en blé. Les Césariens complétèrent la défense de la ville par de fortes murailles et elle devint le grenier de l’armée romaine à cause de la fertilité des terres du voisinage. Une longue période de tranquillité fut alors favorable à Thysdrus. Pline le Jeune la cite comme une ville libre célèbre. Hadrien l’érigea en colonie romaine. Sous le règne de Commode (176-192) d’après Tertullien, il y eut une période de tolérance pour les chrétiens, qui y étaient nombreux. C’est ainsi qu’un proconsul, Cincius Severus, tenant ses assises dans la ville, faisait dicter secrètement aux chrétiens les réponses équivoques qu’ils devaient faire pour sauver les apparences et permettre leur acquittement. Dénoncé, il fut mis à mort sous Septime Sévère (197).


La construction du Colisée d’el Jem débuta au temps de Marcus Antonius Gordianus, un officier de quatre-vingts ans, empereur en 238 durant trois semaines, au moment de la révolte des citoyens contre les impôts romains. En soi, on ne peut pas dire que le colisée soit un monument chrétien, mais des chrétiens y ont péri, et une réflexion sur le thème « grandeur et décadences » s’impose à tout visiteur. Voici la description que M. Jean Tommy-Martin fait du colisée : « C’est le plus magnifique monument romain de l’Afrique du Nord. Ses dimensions ne sont dépassées que par le Colisée de Rome et l’amphithéâtre de Pouzzoles. Sa base est une ellipse dont le grand axe a 124 mètres. La hauteur totale était de 36 mètres (contre 49m. au Colisée de Rome). L’arène, de terre battue, recouverte de sable, avait un grand axe de 64, 50 m. et un petit axe de 39 m. Le gradin inferieur était à 3, 50 m. au-dessus de l’arène. Il devait y avoir place pour 60.000 ou 70.000 spectateurs. Il y avait trois étages d’arcades et 68 arcades à chaque étage. L’ouverture extérieure des arcades était de 3,33 m. avec des demi-colonnes d’ordre corinthien ou composite. A chaque extrémité du grand axe, il y avait deux galeries souterraines facilement accessibles par un escalier au bout du grand axe. Le long de la plus grande galerie, on peut voir, bien conservées, seize salles de près de vingt mètres chacune. Elles servaient à garder les fauves ou les prisonniers destinés aux jeux. La voute de la grande galerie a disparu. On voit deux autres ouvertures rectangulaires dans l’arène. Elles servaient au passage des ascenseurs qui montaient du sous-sol à l’arène les cages contenant les fauves… ».

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