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Basilique de Saint-Cyprien _ Carthage_ Tunisie




La basilique de Saint-Cyprien, appelée aussi basilique près de Sainte-Monique, est une basilique chrétienne en ruines située à la lisière du site archéologique tunisien de Carthage, sur le plateau de Bordj Djedid et en bordure de la mer.

Les basiliques chrétiennes de Carthage ont été fouillées de manière intensive par les Pères blancs à partir des années 1880. Le complexe basilical le plus grand est la basilique de Damous El Karita dégagée à partir de 1878 par le père Alfred Louis Delattre. La basilique attribuée majoritairement à saint Cyprien est retrouvée en 1915 par le père Delattre lors de sa dernière campagne de fouilles.

La basilique est fouillée selon les pratiques en usage à l'époque, donc avec peu de précautions si on compare avec les techniques de fouilles actuellement en vigueur, ce dont la connaissance de l'édifice souffre. De plus, les vestiges actuels sont à la fois maigres et d'une interprétation malaisée du fait d'interventions intempestives au moment du congrès eucharistique de Carthage de 1930.

L'édifice bénéficie d'un panorama sur le golfe de Tunis et le Djebel Boukornine et a pu être identifié grâce à des sources littéraires comme l'édifice dédié à saint Cyprien, mort le 14 septembre 258 lors de la persécution de Valérien. Cette identification proposée dès les fouilles a été confirmée par la plupart des chercheurs dont Charles Saumagne, en raison des anciens textes connus. Cependant, cette interprétation n'est pas sans poser problème du fait de l'absence de sources épigraphiques pouvant confirmer formellement cette identification, donc certains chercheurs restent très prudents, parmi lesquels Noël Duval.

L'édifice dont les ruines ont été dégagées au xxe siècle a succédé à une construction datée de la fin du ive siècle et a eu une durée d'utilisation assez longue dans l'Antiquité tardive, y compris durant l'époque vandale et jusqu'au viie siècle. L'édifice et le cimetière adjacent sont sans doute utilisés jusqu'à la conquête arabo-musulmane de 698.

Localisation :

L'édifice est situé à la périphérie du site archéologique de Carthage, dans un faubourg de la cité, car le bâtiment n'est aligné ni sur l'organisation urbaine ni sur la cadastration rurale1. Le lieu nommé « larmes de Sainte-Monique » se trouve près de la mer.
Le site est localisé à proximité d'un ravin d'environ trente mètres dominant la mer, sur un site dédié vraisemblablement depuis longtemps à la sécurité des marins et d'une grande beauté.

Problématique des basiliques cyprianiques :

La question des basiliques consacrées à saint Cyprien a été souvent évoquée par les historiens ayant travaillé sur le christianisme africain, en particulier Auguste Audollent, Charles Saumagne, Serge Lancel et Liliane Ennabli.

En 1901, Paul Monceaux évoque le désaccord entre historiens « sur le nombre et l'emplacement des basiliques ». Victor de Vita localise deux basiliques cyprianiques hors des murs de la ville de Carthage6, le lieu de son martyre et celui de son inhumation au lieu-dit « Les Mappales ». Monceaux considérait que trois édifices étaient consacrés au saint à Carthage, deux hors de la cité (Ager Sexti vers La Marsa, et l'autre proche des citernes de La Malga) et un proche des ports puniques, thèse contestée par la plupart des spécialistes, y compris Lancel. Les textes d'Augustin d'Hippone, en particulier ses sermons, vont dans le même sens de deux édifices consacrés à l'évêque de Carthage.
Localisation du faubourg de Mégara sur une carte de 1844.
Cyprien est amené devant le proconsul dans un lieu dénommé « domaine de Sextus », réputé pour sa salubrité, et y est exécuté le lendemain dans un endroit secret. Ce lieu n'est pas situé « encore avec certitude » mais une basilique y fut édifiée. Le lieu était peut-être localisé dans le faubourg de Mégara, dans un lieu particulièrement boisé, peut-être en direction de La Marsa. Augustin évoque à plusieurs reprises dans ses sermons deux autels de Cyprien, dont celui destiné à porter des offrandes (appelé mensa), la nécessité pour les fidèles d'effectuer des dons et également la construction d'une église dans laquelle des offices étaient célébrés. Cet élément permet de supposer une construction en cours sur le lieu du martyre à l'époque d'Augustin et donc modeste, comme une simple abside selon Ennabli6. Le lieu du martyre possédait sans doute quelques reliques du saint, comme des vêtements.

Le corps de Cyprien après son martyre est amené par les fidèles de nuit et inhumé dans un lieu dénommé Area Macrobi Candidati, route des Mappales, non loin de piscines et du palais. L'édifice des Mappales est évoqué dans le récit par Augustin d'un miracle évoquant une riche Carthaginoise, Megetia, qui accomplit un vœu à saint Cyprien. Le lieu est uniquement pourvu durant longtemps, et encore à la fin du ive siècle, d'une chapelle.

Procope de Césarée évoque, lors de son récit de l'arrivée des Byzantins à Carthage, un édifice cyprianique situé « devant la cité, au bord de la mer »Un sermon d'Augustin dit Mayence  évoque l'édifice des Mappales « auprès de la memoria du saint évêque et martyr ». Cet édifice est aussi dénommé basilique Restituta. L'identification de l'édifice à la memoria de saint Cyprien est probable « si l'on confronte les textes et le monument retrouvé ». Cette identification est acceptée dès Charles Saumagne.

Description de l'édifice et vestiges actuels :

La basilique est un édifice à cinq nefs et orienté à l'ouest, « sans raison semble-t-il ». La façade de l'édifice donnait sur le golfe de Tunis.
Le monument mesurait 81 mètres de long sur 35,55 mètres, pour une surface de 2 500 m221 : il se partageait entre un édifice mesurant 71,34 mètres sur 35,55 et une abside de 9,58 mètres sur 9,74 mètres de profondeur.


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