Les zaouïas, ces édifices religieux à vocation maraboutique, abritant la sépulture d'un saint, se caractérisent par une remarquable variété architecturale en Tunisie. Si certaines d'entre elles sont dotées de vastes dimensions, et sont pourvues de décors parfois extrêmement somptueux et raffinés, d'autres, les plus nombreuses, sont beaucoup plus simples. Ces dernières, avec leur allure typique à coupole blanche, scandent pratiquement l'ensemble du pays.
Renommée par ses Ribats, forteresses du haut moyen âge, dont les plus notables consistent dans le grand Ribat du VIIIe siècle et celui de Sidi Dhouib construit au IXe siècle, Monastir, ville à l'histoire et au patrimoine architectural particulièrement riches, renferme plusieurs zaouïas, bâties et remaniées sous les dynasties hafside (1228-1574), mouradite (1613-1702) et husseinite (1705-1957). Outre les mausolées de Sidi Amor Makhlouf et de Sidi El-Mazeri, localisés au sein de l'immense cimetière de Monastir, j'ai eu l'occasion d'admirer un autre bel exemple, illustré par la zaouïa de Sidi Mansour. Celle-ci, située à proximité de la place 3 août, se dresse, de manière isolée, sur un bout de terre s'avançant dans la mer.
Le monument, qui remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles, comporte la tombe de Sidi Mansour Bayazid, qui vécut au XVIIe siècle. De l'extérieur totalement badigeonné à la chaux, il forme une masse compacte couronnée d'une coupole, dont la calotte hémisphérique repose sur un double tambour octogonal, lequel est supporté par une base carrée. Noyée dans toute cette blancheur, la porte d'entrée apporte une touche d'agrément pour le bonheur des yeux. Le vantail bleu, dans lequel se découpe un gracieux portillon, possède un charmant encadrement à arc en fer à cheval, réalisé en pierres ocres.
De la poésie émane de cette zaouïa monastirienne, austère et semblant contempler le rivage à l'infini...
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