Pupput est une colonie romaine correspondant à un ensemble de sites archéologiques tunisiens situés sur la côte, dans le sud de l'agglomération d'Hammamet.
Cette région agricole, densément occupée dans l'Antiquité, est probablement habitée dès le Ve siècle av. J.-C. par les Berbères et les Carthaginois (sanctuaire et inscription à Thinissut par exemple), mais aucun vestige punique ne semble avoir été signalé sur les sites de Pupput même.
D'un simple vicus du territoire de Carthage sous Antonin le Pieux, Pupput accède au rang de colonie honoraire sous l'empereur Commode, entre 185 et 192, sans doute grâce au jurisconsulte Publius Salvius Iulianus. Selon une dédicace à Licinius datant du début du IVe siècle et conservée au musée national du Bardo, le nom romain de la ville est Colonia Aurelia Commoda Pia Felix Augusta Pupput.
L'agglomération appartient à la Byzacène (province civile) et à la Proconsulaire (province ecclésiastique). Pour expliquer cela, certains auteurs, comme Noël Duval, ont envisagé des variations de frontières et une « conurbation » avec Siagu (Ksar Ezzit, dans l'est de l’agglomération de Bir Bouregba), située en Proconsulaire, à quelques kilomètres au nord
Elle serait redevenue vicus dans l'Antiquité tardive, le siège épiscopal étant signalé dans les listes d'évêques de 411 (donatiste et catholique), 484, 525 et 646.
Après les périodes vandale et byzantine, la région, comme l'ensemble de la Tunisie, passe sous domination arabe à la fin du viie siècle. Le centre urbain se déplace alors plus au nord-est, où est fondée la ville d'Hammamet, auprès des thermes (comme son nom l'indique), à l'emplacement de la médina.
Les constructions antiques de Souk el-Obiod semblent avoir été abandonnées à partir de cette dernière réimplantation.
Les sites archéologiques sont localisés dans la zone touristique d'Hammamet Sud.
Les auteurs du XIXe siècle mentionnent la présence d'installations hydrauliques (dont un aqueduc venant de l'oued el-Faouara, vers Siagu), d'un capitole, d'un théâtre et d'un amphithéâtre. Ce dernier a été redécouvert lors de fouilles d'urgence, mais de nombreux vestiges ont disparu, entre autres en raison de l'importante urbanisation de la zone.
Parmi les vestiges sauvegardés par l'Institut national du patrimoine depuis les années 1960 figurent des adductions d'eau, des réservoirs, des demeures et d'autres édifices, pavés en général de mosaïques, mais surtout des thermes romains.
La découverte, à 300 mètres du site des habitations de Pupput, de la plus grande nécropole romaine d'Afrique pallie la rareté des textes et éclaire d'un jour nouveau le passé de la cité.
La maison au triclinium noir et blanc est typique des maisons de l'Afrique romaine, avec un péristyle centré autour d'un viridarium entouré d'une colonnade et garni d'un bassin-fontaine ; au nord du portique se trouvent deux espaces dont la salle à manger pavée d'une mosaïque noir et blanc.
Le monument du satyre et de la ménade est quant à lui articulé autour d'un long corridor au nord duquel se situent une série d'appartements indépendants, dont certains sont pavés de mosaïques, notamment une mosaïque géométrique polychrome avec une scène de satyre et ménades.
De son côté, la maison dite au péristyle figuré, organisée autour d'un péristyle, possède des chambres pavées de mosaïques à décors géométriques et floraux polychromes ; la mosaïque de la cour reproduit au sol l'ombre portée par les colonnes du portique qui l'environnent, d'où le nom de portique figuré. Un complexe thermal est annexé à cette demeure.
La maison dite du viridarium à niches tire son nom des niches semi-circulaires de la cour centrale.
Les thermes de dimensions moyennes n'ont vu que leur frigidarium et leur palestre dégagés alors que la basilique a disparu sous les fondations d'un hôtel, seule une mosaïque tombale ayant été sauvée par l'Institut national du patrimoine.
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