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Le site archéologique de Sbeïtla- Tunisie


Le site archéologique de Sbeïtla, l'antique Sufetula, est un site archéologique du centre-ouest de la Tunisie, situé à Sbeïtla dans le gouvernorat de Kasserine. Il compte dix des monuments classés du gouvernorat de Kasserine.

Le site subit de graves dégâts, à la suite du tremblement de terre de 365 et du fait d'une destruction volontaire en 647, après la violente bataille entre musulmans et byzantins qui refusaient d'abandonner ce site stratégique. Les témoignages archéologiques du site sont tous postérieurs au I siècle mais des traces d'une installation humaine antérieure existent dans les environs immédiats.

La ville est fondée par les Romains, sous la dynastie des Flaviens, probablement dans la deuxième moitié du I siècle. Les armées romaines viennent de pacifier la région alors en proie aux attaques des Maures présentés comme les véritables barbares de l'Afrique, et des terres sont attribuées aux vétérans qui peuvent ainsi protéger les frontières des incursions étrangères. C'est ainsi que naissent les villes de Sufetula et Cillium (actuelle Kasserine) distantes de 35 kilomètres. Se situant à mi-chemin entre le nord et le sud de la province d'Afrique, en Byzacène, la cité de Sufetula connaît un important développement économique et urbanistique. Les monuments, que l'on peut encore visiter, en témoignent : les maisons, le forum, les temples, les thermes, etc. La ville sert alors de carrefour routier et de centre commercial et agricole. Son économie est essentiellement axée sur l'agriculture, et notamment sur la culture de l'olivier pour la production d'huile.

La ville devient une colonie, après avoir été un municipe, avec une organisation administrative calquée sur le système romain classique. À partir du iie siècle, la ville est dotée d'un curateur, sorte de contrôleur des finances envoyé par Rome. C'est d'ailleurs Sufetula qui livre le premier exemple de curateur de cité (un certain Aelius Rusticus) sous le règne de Septime Sévère.

Au premier quart du ive siècle, Sufetula se convertit au christianisme comme le reste de l'Empire romain, après que l'empereur Constantin institue le christianisme comme religion d'État. Elle n'échappe pas aux querelles liées aux courants schismatiques que connaît l'Église (notamment le donatisme). Mais celles-ci disparaissent avec l'arrivée des Vandales au ve siècle. Les chrétiens de la ville sont alors persécutés, notamment en 484, avec le cas d'un évêque nommé Praesidius. La présence de plusieurs centres de production d'huile d'olive et de céramiques près de Sufetula, dont l'activité est assurément datée de la fin du Ve siècle et du début du vie siècle, laisse penser que l'économie et les arts continuent cependant de se développer.
Le Capitole


Les Byzantins, à la reconquête de l'Afrique sous le règne de Justinien, s'installent à Sufetula avec une garnison et fortifient de nombreux monuments, comme en témoignent les maisons à l'entrée du site. Le patrice Grégoire choisit en effet la ville comme lieu de résidence et y installe son état-major. Avec l'approche des armées arabes venues de Tripolitaine, Grégoire proclame son indépendance vis-à-vis de l'Empire byzantin en 646.

La connaissance des attaques de l'armée musulmane repose essentiellement sur la tradition orale arabe. En 647, Sufetula est prise6 et ses habitants fuient en grand nombre la ville pour se réfugier peut-être dans l'amphithéâtre de l'antique Thysdrus, l'actuelle El Jem. La ville est détruite mais pas totalement abandonnée comme l'attestent les fouilles récentes.

L’excavation du site débute à la fin du XIX siècle, notamment avec les fouilles du lieutenant Marius Boyé qui commencent le 30 mai 1883, suivies par une deuxième série du 22 au 29 juin 1884. Ensuite, le site connaît des importantes travaux d'excavation et de restauration entre 1906 et 1921, suivis par d'autres jusqu'en 1963.

Malgré ces nombreux travaux, uniquement le tiers du site a été restauré et de nombreux monuments restent en attente, tels que le temple anonyme, l'arc de Septime Sévère et l'amphithéâtre. Il est marqué par la perte des monuments énumérés en 1967 par l'archéologue Noël Duval, dont le mausolée, la basilique des saints Sylvain et Fortunat, la colline de cendres et les tombes d'époque chrétienne.



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