Marché chrétien byzantin à Monastir (VIIème siècle)
Il s’agit d’une découverte archéologique majeure : un monument chrétien datant de l’époque byzantine du VIIème siècle déterré à Skanès dans le gouvernorat de Monastir. Ce monument se trouve près du musée de Bourguiba (ancien palais présidentiel), dans la zone touristique intégrée, sur un lot de 800 m2, où des fouilles ont été menées sur 100m2.
Il s’agit d’une découverte archéologique majeure : un monument chrétien datant de l’époque byzantine du VIIème siècle déterré à Skanès dans le gouvernorat de Monastir. Ce monument se trouve près du musée de Bourguiba (ancien palais présidentiel), dans la zone touristique intégrée, sur un lot de 800 m2, où des fouilles ont été menées sur 100m2.
C’est le propriétaire
du terrain qui a décelé l’existence de ruines en 2011, avant d’en faire part
aux autorités compétentes en janvier 2014.
Selon des archéologues
tunisiens, ce site donc est une découverte importante pour l’Antiquité tardive
(époque chrétienne) en Tunisie. Il confirme les récits d’historiens anciens sur
la présence d’une communauté chrétienne à Monastir sur une seule phase d’occupation,
sans civilisation plus ancienne ou plus récente.
«On y a trouvé un plan
qui ressemble à une galerie marchande avec des mises à jour de sept pièces ou
boutiques, et, dans chacune d’elles, on a récupéré des lampes en céramique
chrétienne décorées avec des scènes bibliques en très bon état», a encore
indiqué Mme Krimi, ajoutant que «de grosses amphores de stockage de marchandise
et beaucoup d’objets en verre, notamment des coupelles en verre antique, ainsi
qu’un nombre important de la monnaie en circulation de l’époque, ont été
également récupérés».
Les murs de ce
monument, où aucune présence islamique n’a encore été révélée, hauts de 2 m,
sont en opus-africanum, mode de construction spécifique à l’Afrique du Nord à
l’époque romaine, un mélange de grands, moyens et petits blocs de pierre.
Les Romains appelaient
Monastir Ruspina et les Arabes Monastir, « ce qui laisse sous-entendre qu’il y
avait un ou des monastères [chrétiens] dans la ville et cette galerie, ainsi
que ces objets, confirment cette appellation », indique Hajer Krimi, chargée
des recherches archéologiques et historiques à l’Institut National du
Patrimoine de Monastir.
Fouille de Skanes |
Situé dans les environs
immédiats de Oued Zarga, le lieu-dit Henchir el Koucha est à 75 Km au Sud-Ouest
de Carthage, entre Mejez El Bab (Membressa – villes de Martyr d’Abitene) et
Beja (Vaga), évêchés déjà en 256.
Le baptistère dans
lequel fut trouvé la mosaïque en 2014 a été aménagé sur le flanc Est d’une
église rurale, comme était le cas d’ailleurs de plusieurs églises rurales en
Tunisie (voir l’exemple du baptistère et l’Eglise rurale de Demna au Cap Bon).
Il est de plan rectangulaire et la cuve de forme quadrilobée occupe le fond de la
pièce. Elle n’est pas donc centrée comme c’est souvent le cas en Afrique.
Le décor de la salle
est entièrement en mosaïque, mais c’est le pavement Sud qui est beaucoup plus
développé (voir photo). Cette pièce est de 4 m de long sur 3 m de large. Sur la
mosaïque on peut donc voir d’abord la scène des deux cervidés s’abreuvant aux
fleuves du paradis avec en arrière-plan des pins parasols, thème très fréquent
dans la symbolique chrétienne primitive. A l’extrême gauche, à proximité du
cerf et tournée vers le bassin, une jeune tête masculine. Cette scène est
surmonté sur toute la largeur du tableau représentant un autre personnage, très
curieux d’ailleurs, tenant un objet, une sorte de fourche de la main gauche et
paraissant voler. Il est vêtu d’un manteau flottant derrière lui où semble
s’accrocher un volatile, sans doute une colombe dont nous retrouvons une
seconde perchée sur un arbuste à l’extrémité droite du pavement.
Les archéologues
tunisiens n’arrivent pas à déchiffrer les figures dans l’ensemble, surtout la
signification du personnage volant avec ce qu’il tient de la main, qui est
inhabituel. La mosaïque est datable du Vème siècle.
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