Le Capitole est un
temple romain du iie siècle principalement dédié à la triade protectrice de
Rome : Jupiter Optimus Maximus, Junon Regina et Minerve Augusta. Il est dédié
de manière secondaire à la sauvegarde des empereurs Lucius Verus et Marc Aurèle
; il a sans doute été achevé en 166-167.
Identifié comme temple
de Jupiter dès le xviie siècle par Thomas d’Arcos, l’édifice fait l’objet
d’études dès la fin du xixe siècle, en particulier par le docteur Louis Carton
en 1893. Les murs en opus africanum et l’entablement du portique ont été
restaurés entre 1903 et 1910. Claude Poinssot y a découvert une crypte sous le
sol de la cella en 1955. Les derniers travaux ont été effectués par l’Institut
national du patrimoine tunisien entre 1994 et 1996.
L’état de conservation
exceptionnel du site peut s’expliquer par son inclusion dans une fortification
byzantine. Un escalier de onze marches mène au portique de façade. Les colonnes
corinthiennes de la façade s’élèvent à huit mètres de haut, au-dessus
desquelles se trouve le fronton en parfait état. Il conserve une représentation
de l’apothéose de l’empereur Antonin le Pieux enlevé par un aigle.
Dougga sous la neige : le capitole |
Le fond de la cella
comporte encore les emplacements pour trois statues destinées au culte. Dans
celui du centre se dresse une statue colossale de Jupiter. Pour la crypte, la
découverte d’une tête de statue de Jupiter a fait envisager à Claude Poinssot
une datation de l’époque du triomphe du christianisme. Sophie Saint-Amans
n’exclut pas un aménagement du temps de la construction de la citadelle
byzantine, le forum et le Capitole en constituant le centre névralgique.
La construction du
Capitole de Dougga est concomitante avec celle d’autres édifices du même type
en Afrique du Nord. Cette vague peut s’expliquer, selon Pierre Gros, par une
plus grande proximité du culte impérial et de celui de Jupiter.
Aux abords se situent
la « place de la rose des vents » — du nom des divers vents soufflant à cet
endroit et gravés sur le pavage — ainsi que les vestiges de la citadelle
byzantine qui reprend une partie des ruines à l’époque tardive du recul de la
cité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire