Le Jugement dernier est une fresque peinte par Michel-Ange, alors âgé de soixante ans, sur le mur de l'autel de la chapelle Sixtine au Vatican. Commandé par le pape Clément VII (Jules de Médicis), le travail dura six ans et fut inauguré par son successeur Paul III le 1er novembre 1541.
En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence, où il a pris parti contre Clément VII dans le conflit qui l'opposait à l'empereur Charles Quint. Le pape, qui a pardonné, lui demande de remplacer les peintures des deux extrémités de la chapelle Sixtine par deux grandioses représentations : la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt, le peintre entame les études nécessaires à ce projet démesuré. En septembre 1534, Clément VII meurt et Michel-Ange espère pouvoir renoncer à cette tâche écrasante pour se remettre au tombeau de Jules II, qu'il regrette de n'avoir pu achever. Mais le nouveau pape Paul III entend que le projet de son prédécesseur soit mené à terme. Par bref apostolique de 1535, il nomme Michel-Ange architecte, peintre et sculpteur du Vatican. Michel-Ange ne peut se dérober. Mais seul le Jugement dernier sera exécuté. La Chute des anges rebelles fut confiée à Matteo da Leccio, collaborateur de Michel-Ange, mais le projet n'aboutit pas.
La fresque s'étend sur un vaste mur de 16 mètres de haut sur 13 mètres de large, en forme de double lunette. Elle a pour thème le jour du jugement dernier, sujet fréquemment sur le mur d'entrée des églises. On pense que Clément VII voulait marquer les esprits après le terrible sac de Rome de 1527 par les lansquenets de Charles Quint.
Aux côtés de Jésus et de sa mère figurent les saints tenant les instruments de leur martyre, témoins de la foi. On peut reconnaître à leurs pieds les patrons de Rome, saint Barthélemy (tenant dans la main droite le couteau de son martyre et dans la main gauche sa peau écorchée, il est présenté sous les traits de Pierre l'Arétin et de Michel-Ange), et saint Laurent avec son gril. À droite se trouvent saint Pierre tenant les clefs du Paradis, Adam et Ève, Ésaü et Jacob réconciliés, et d'autres martyrs. À gauche, des apôtres et Jean-Baptiste.
En bas, on voit : à gauche les morts tout juste ressuscités, que des anges emmènent vers le Christ pour être jugés ; à droite, les damnés repoussés par les anges et tirés vers l’enfer par des démons ; au centre, deux hommes que se disputent anges et démons, et qui s'accrochent à un chapelet - condamnation implicite des protestants, qui rejettent la dévotion à la Vierge.
Enfin, tout en bas de la fresque, on remarque deux personnages inspirés non par la Bible mais par la Divine Comédie de Dante : Charon, chassant les damnés hors de sa barque ; et Minos, affublé d'oreilles de cochon, représenté sous les traits du maître des cérémonies Biagio da Cesena (it), qui avait critiqué la fresque en présence du pape - offense que Michel-Ange, rancunier, n'avait pas pardonnée.
L'ensemble compose une scène saisissante, à la fois ordonnée et bouillonnante. Les personnages, parfois contorsionnés, semblent emportés dans un gigantesque mouvement d'ellipse. Michel-Ange offre une vision torturée et douloureuse du jugement dernier, loin de la calme majesté des représentations habituelles.
À l'époque, l'œuvre fait scandale car ses quelque quatre-cents personnages y figuraient nus, même le Christ. Paul IV envisagera même de détruire la composition, mais il se contentera d'en faire voiler pudiquement certains personnages par Daniele da Volterra, qui y gagnera le surnom d'il braghettone (le porteur de culotte). Au xviie siècle, Clément XII fera ajouter d'autres voiles. Cette entreprise se poursuivra encore en plein XXe siècle, sous le pontificat de Pie XI.
En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence, où il a pris parti contre Clément VII dans le conflit qui l'opposait à l'empereur Charles Quint. Le pape, qui a pardonné, lui demande de remplacer les peintures des deux extrémités de la chapelle Sixtine par deux grandioses représentations : la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt, le peintre entame les études nécessaires à ce projet démesuré. En septembre 1534, Clément VII meurt et Michel-Ange espère pouvoir renoncer à cette tâche écrasante pour se remettre au tombeau de Jules II, qu'il regrette de n'avoir pu achever. Mais le nouveau pape Paul III entend que le projet de son prédécesseur soit mené à terme. Par bref apostolique de 1535, il nomme Michel-Ange architecte, peintre et sculpteur du Vatican. Michel-Ange ne peut se dérober. Mais seul le Jugement dernier sera exécuté. La Chute des anges rebelles fut confiée à Matteo da Leccio, collaborateur de Michel-Ange, mais le projet n'aboutit pas.
La fresque s'étend sur un vaste mur de 16 mètres de haut sur 13 mètres de large, en forme de double lunette. Elle a pour thème le jour du jugement dernier, sujet fréquemment sur le mur d'entrée des églises. On pense que Clément VII voulait marquer les esprits après le terrible sac de Rome de 1527 par les lansquenets de Charles Quint.
Aux côtés de Jésus et de sa mère figurent les saints tenant les instruments de leur martyre, témoins de la foi. On peut reconnaître à leurs pieds les patrons de Rome, saint Barthélemy (tenant dans la main droite le couteau de son martyre et dans la main gauche sa peau écorchée, il est présenté sous les traits de Pierre l'Arétin et de Michel-Ange), et saint Laurent avec son gril. À droite se trouvent saint Pierre tenant les clefs du Paradis, Adam et Ève, Ésaü et Jacob réconciliés, et d'autres martyrs. À gauche, des apôtres et Jean-Baptiste.
En bas, on voit : à gauche les morts tout juste ressuscités, que des anges emmènent vers le Christ pour être jugés ; à droite, les damnés repoussés par les anges et tirés vers l’enfer par des démons ; au centre, deux hommes que se disputent anges et démons, et qui s'accrochent à un chapelet - condamnation implicite des protestants, qui rejettent la dévotion à la Vierge.
Enfin, tout en bas de la fresque, on remarque deux personnages inspirés non par la Bible mais par la Divine Comédie de Dante : Charon, chassant les damnés hors de sa barque ; et Minos, affublé d'oreilles de cochon, représenté sous les traits du maître des cérémonies Biagio da Cesena (it), qui avait critiqué la fresque en présence du pape - offense que Michel-Ange, rancunier, n'avait pas pardonnée.
L'ensemble compose une scène saisissante, à la fois ordonnée et bouillonnante. Les personnages, parfois contorsionnés, semblent emportés dans un gigantesque mouvement d'ellipse. Michel-Ange offre une vision torturée et douloureuse du jugement dernier, loin de la calme majesté des représentations habituelles.
À l'époque, l'œuvre fait scandale car ses quelque quatre-cents personnages y figuraient nus, même le Christ. Paul IV envisagera même de détruire la composition, mais il se contentera d'en faire voiler pudiquement certains personnages par Daniele da Volterra, qui y gagnera le surnom d'il braghettone (le porteur de culotte). Au xviie siècle, Clément XII fera ajouter d'autres voiles. Cette entreprise se poursuivra encore en plein XXe siècle, sous le pontificat de Pie XI.
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