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Monastère de Saint-Jean des rois


Le Monastère de Saint-Jean des Rois de Tolède (Castille-La Manche, Espagne) est un monastère de l’Ordre franciscain, qui fut construit sous le patronage de la reine Isabelle Ire de Castille afin d’en faire un mausolée royal, en commémoration de la bataille de Toro et de la naissance du prince Jean. Il est l'un des exemples les plus éclatants du style gothique isabélin en Espagne et le bâtiment le plus important érigé par les Rois Catholiques. Le monastère est aussi un mémorial pour les réalisations des Rois Catholiques et leur programme politique .



Il fut construit pour l’Ordre franciscain sur commande des Rois Catholiques par l'architecte Jean Goas, en commémoration de la victoire lors de la bataille de Toro (1476 ) .
L'idée principale était d’en faire un panthéon royal comme pouvait l’être la basilique de San Isidoro de León. Il confia l'idée à Jean Goas et Egas Cueman participa à la décoration du cloître et d’une partie de l'église. Les Rois Catholiques créèrent un style propre, avec un étage et aux décors recherchés.
En 1926, il a été déclaré monument historique et artistique d'intérêt national.
Il fut construit pour l’Ordre franciscain sur commande des Rois Catholiques par l'architecte Jean Goas, en commémoration de la victoire lors de la bataille de Toro (1476 ) .
L'idée principale était d’en faire un panthéon royal comme pouvait l’être la basilique de San Isidoro de León. Il confia l'idée à Jean Goas et Egas Cueman participa à la décoration du cloître et d’une partie de l'église. Les Rois Catholiques créèrent un style propre, avec un étage et aux décors recherchés.
En 1926, il a été déclaré monument historique et artistique d'intérêt national.
Le bâtiment est construit sur une seule nef très longue et étroite. La croisée des transepts est bien plus large que le chœur. La nef est divisée en plusieurs sections. Entre les contreforts, sont construites des chapelles latérales qui suivent la forme trop étroite du transept.
Les chapelles sont ouvertes sur la nef par des arcs mais pas entre elles, suivant une technique du gothique Valencien et qui se retrouva dans l’architecture baroque. Leurs construction est une solution pragmatique, elles permettent plusieurs rites simultanés interférence.
Il dispose de deux portes, l'Ouest et du Nord, la porte latérale est grande. Il s'agit d'un site important construit au milieu d’une place surélevée afin de briser la surpopulation urbaine médiévale, selon les premiers préceptes urbains du Quattrocento.
On note particulièrement la croisée du transept. Si on le divise en quatre quartiers, le chœur en prend deux et les nefs prolongent les deux autres et l’édifice reproduit ce modèle. La croisée des transepts est excessivement grande. L'espace est parfaitement hiérarchisée, la zone (fermée) dédiée à la couronne est de séparée de celle du peuple.
En l'espace dédié à la mort est orné d’un discours de circonstance, nous passons du carré (terre) à l'octogone (cercles, Céleste). Les temples circulaires sont dédiés à la Vierge, au feu, aux Héros, à l’eau et à la mort dans le monde classique. Concepts d’éternités, un serpent se mord la queue sans début ni fin ainsi que la Rotonda martirium.
Deux choses sont particulièrement visibles :
1-Le presbytère est élevé (précepte de Jérôme aux Franciscains) et on y accède par un grand escalier.
2-Un chœur ample s'élève sur un arc en panier créant un autre chœur avec des chapelles.
L'espace religieux est hiérarchisé. Les rois, lorsqu'ils étaient présents, s'installaient dans le chœur afin d'être à la même hauteur que la Sainte Forme, les pouvoirs temporels et terrestres des rois s’égalisent, et le pouvoir temporel émane directement de Dieu.
Le cloître est attenant à l'église mais différencié. Sa porte principale se trouve entre les contreforts. Les quadrants de la croisée de transept se retrouvent dans le cloître et deviennent des éléments dynamiques.
Le dôme est la métaphore architecturale de la couronne ; il est soutenu par les trompes impressionnantes qui soulignent la forme octogonale de la coupole. Décoration est faite à base d’une profusion d’entrelacs, la nervure tombe sur des consoles ornées avec des anges (typique du style flamand). L'utilisation du répertoire décoratif italien est nouvelle et rejoint la tradition humaniste. On note les décorations de bois ou sculptures en pierre placées sur les clefs de voûtes et qui suivent la tradition italienne dont elles prennent la hiéroglyphie. Parmi celles-ci, on note les emblèmes des Rois Catholiques : l’aigle de Saint-Jean, un I et un F, le joug et les flèches et la devise « tanto monta ».
La lumière fait écho au monde gothique mais supprime la notion de Jérusalem céleste. La nef est étroite et haute et une sorte de plate-forme cour autour du bâtiment. Face à l’austérité décorative du style gothique se trouvent des éléments naturalistes excellents zoomorphes et anthropomorphes et une prolifération d’images sur les socles et les auvents. Des vitraux impressionnant sur les chapelles rappellent le sens Albertien de la lumière. Le verre est translucide, la lumière naturelle en émane directement.
Bien que de la structure soit gothique (pilier, arcs boutants et entrelacs décoratifs) on trouve des éléments classiques (boules de décoratives) et un lourd entablement qui fait le tour du bâtiment avec des inscriptions exaltant la puissance royale. Ces voûtes s’appuient sur des piliers doubles sur des tiercelets, ornés de décorations mozarabes et très flamandes sur les chapiteaux, que l’on retrouve chez Enrique Egas. La même décoration ceinture le transept.
Le temple, qui fut achevé en 1495, est pleinement représentatif du style isabélin : une seule nef et des chapelles entre les contreforts et un chœur au niveau du sol.
L'ornementation profuse du temple montre les symboles des Rois Catholiques : l’aigle de Saint Jean et une décoration à base d’héraldique. L'intérieur de l'église est traversé par une bande avec un texte commémoratif, qui peut être considéré comme une adaptation chrétienne de l’épigraphie de l'architecture arabe. Egas Cueman porta une aide décisive à cet ensemble décoratif.
Le retable de l'église fut réalisé par François de Comontes pour l’Hôpital Santa Cruz, ce qui explique qu’on y trouve une statue du fondateur de l’hôpital : le cardinal Mendoza. Dans le retable se trouvent les scènes suivantes :
*Jésus marchant au Calvaire
*La descente de croix
*Sainte Hélène et les miracles de la Croix
Le cloître, considéré comme l'un des joyaux du gothique espagnol de transition vers la Renaissance, a été fortement restauré. L'église communique avec le cloître par le côté sud via deux portes de la croisée des transepts et une nef.
Sur les deux cloîtres qu’avait l'église de San Juan, seul a été conservé le plus ancien. Il s'agit d'un cloître à deux étages de forme un carré. Sur les portes du cloître inférieur à ce point culminant de communique avec l'église à hauteur de la croisée et de l’escalier d'accès à la sacristie. Le premier est Jean Goas.



Cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville

La cathédrale de Séville (en espagnol : Catedral de Santa María de la Sede ou Catedral de Sevilla) en Andalousie a été construite entre 1402 et le XVIe siècle. De style gothique, elle possède un clocher, la Giralda, ancien minaret hispano-mauresque de la grande mosquée almohade qui s'élevait à l'emplacement de l'actuelle cathédrale.
Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987.
En ce qui concerne la superficie et le volume (environ 500 000 m3), c'est l'une des plus grandes cathédrales catholiques du monde — compte tenu du fait que la basilique Saint-Pierre de Rome n'est pas une cathédrale — et la plus grande d'Espagne.
Elle mesure 132 mètres de long — ce qui est moindre que les cathédrales de Cologne (144,58 mètres) ou d'Amiens (145 mètres) — et 83 mètres de large ; les voûtes de sa nef centrale s'élèvent à 42 mètres, une hauteur comparable à celle des cathédrales de Cologne (43 mètres) et d'Amiens (42 mètres), mais inférieure à celle des cathédrales de Milan, Palma et Beauvais (48,5 mètres). Elle possède une trentaine de chapelles latérales.





L'édifice a été construit en lieu et place d'une mosquée almohade à Séville, dans le souci de symboliser, par un monument prestigieux, la prospérité de la capitale andalouse devenue une grande cité commerçante après la Reconquista. Le vendredi 8 juillet 1401, lors de la réunion du chapitre qui devait décider la construction du monument, Alonso Martinez, l'architecte de cette cathédrale, prononça cette phrase qui décrit bien l'état d'esprit des autorités sévillanes : « Construisons un temple si grand que ceux qui le verront terminé nous prendront pour des fous ! » Son premier architecte était le maître Carlin, originaire de Normandie. Les bâtisseurs réutilisèrent des éléments et des colonnes de la mosquée et transformèrent en campanile son minaret, la fameuse tour de la Giralda, aujourd'hui devenue le symbole de la ville.

L'intérieur, avec la nef la plus longue d'Espagne, est décoré de façon fastueuse, avec profusion d'ors. Dans le corps principal de l'édifice se distingue le chœur, qui occupe le centre de la nef, avec deux grandes orgues. Il s'ouvre sur la Capilla Mayor, qui est dominée par le colossal retable gothique comprenant 45 panneaux sculptés représentant des scènes de la vie du Christ. Ce chef-d'œuvre unique et véritablement extraordinaire du sculpteur Pierre Dancart est l'ouvrage de toute une vie : c'est le tableau d'autel le plus grand et le plus riche du monde et l'une des plus somptueuses pièces sculptées de l'art gothique.

À la fin du corps principal est la chapelle royale, construite par l'architecte Hernan Ruiz. Dans cette chapelle, sont enterrés les rois Ferdinand III le Saint et Alphonse X le Sage et la reine Béatrice de Souabe (1205-1235).

La cathédrale possède en outre une collection importante de pièces d'orfèvrerie, de tableaux peints et de statues, ainsi que le tombeau de Christophe Colomb. Elle abrite de plus un ostensoir monumental qui est le plus grand au monde.

La Giralda, ancien minaret de la mosquée préexistante, exerce la fonction de tour et de campanile ou clocher de la cathédrale. Elle est non seulement importante par son histoire, mais c'est aussi un monument d'une remarquable architecture. Sa base carrée située à 7,12 mètres au-dessus du niveau de la mer, a 13,61 mètres de côté, tandis que sa hauteur est de 104,06 mètres. Elle fut construite à l'image du minaret de la mosquée Koutoubia de Marrakech (au Maroc), bien que l'étage supérieur et le clocher à lanternon qui le surmonte soient de style Renaissance, européen


Les Palais Nasrides et Le palais de Charles Quint

I-  Les Palais Nasrides :
Les Palais Nasrides constituent un complexe de bâtiments ornementaux bâtis sur plusieurs générations. Les salles sont communicantes et donnent sur des cours intérieures ; elles suivent un tracé orthogonal.
Dans leur forme actuelle, on peut distinguer trois zones d'ouest en est: le Mexuar, le palais de Comares, les palais des Lions.


1-Mexuar: 
D'ouest en est, on distingue :
la cour de la Mosquée, dont il ne reste que des vestiges
la cour et la tour de Machuca, qui doivent leur nom à Pedro Machuca, architecte de Charles Quint, qui occupa la tour.
la salle du Mexuar : Construite sous le sultan Ismaïl Ier (1314-1325), elle fit l'objet d'aménagements sous Mohammed V. À l'époque nasride, elle servit notamment de siège au tribunal royal. Après la reconquête, elle fut transformée en chapelle chrétienne au XVIe siècle. L'espace central est délimité par quatre colonnes de marbre, qui soutenaient jadis une coupole. Au XVIe siècle, cette dernière disparut lorsqu'on ajouta un étage. La coupole fut remplacée par un plafond lambrissé à disposition radiale. La salle est décorée d'un lambris d'azulejos, dont les étoiles centrales représentent la devise nasride en caractères arabes, l'aigle à deux têtes de la maison des Habsbourg et les Colonnes d'Hercule.
la salle des Oraisons : Comme elle a subi de nombreuses restaurations, il est difficile de se faire une idée de son aspect d'origine. Elle n'a pas la même orientation que les autres bâtiments : comme il s'agit d'une salle de prières musulmane, elle est orientée vers le sud-est, en direction de La Mecque.
la cour de la Chambre dorée (patio del Cuarto Dorado) : On accède à la cour par une porte dont l'étroitesse permet de mieux en contrôler l'entrée. Le sultan y donnait ses audiences. Du côté sud de la cour se trouve la façade du palais de Comares. Du côté nord, une galerie formée de trois arcs mène à la chambre dorée. Celle-ci doit son nom au plafond à caissons à motifs dorés. Bien que le plafond soit d'origine, après la Reconquête, il a été muni de motifs héraldiques des monarques catholiques.
2-Palais de Comares:
Le palais de Comares fut développé pour l'essentiel par les bâtisseurs nasrides Yusuf I et Mohammed V al-Ghanî. Les Espagnols le nomment également le patio des Arrayanes, assimilant cette partie du palais à l'espace le plus ample qui s'y trouve.
D'ouest en est, les différentes parties de ce palais sont :
*la cour des Myrtes (patio de los Arrayanes) ;
*la salle de la Barque, au nord de la cour;
*la salle du Trône ou des Ambassadeurs, située au nord de la salle de *la Barque, dans la tour de Comares. Lieu de la salle du trône (diwan).
*le Hammam.
3-Palais des Lions: 
C'est dans les salles de cette zone palatine que les voûtes sont les plus travaillées et raffinées.
-Salle des Murqarnas (sala de los Mocárabes);
Cette pièce rectangulaire flanque le patio des Lions vers l'ouest. elle doit son nom à la toiture de muqarnas qui la couvrait à l'origine et qui fut détruite par une explosion en 1590.
-La cour des Lions (Patio de los Leones)

Le patio, consistant en une cour intérieure et une fontaine centrale, est entouré d'une galerie à colonnes, avec deux portiques opposés. De petites rigoles partent de la fontaine pour rejoindre les quatre côtés de la cour indiquant de la sorte les points cardinaux.
L'Islam prohibant la représentation d'humains et d'animaux, afin d'éviter l'adoration des icônes observées dans les temps pré-islamique, les douze lions formant la fontaine du patio procèderait en réalité de l'art juif du XIe siècle et représenterait les douze tribus d'Israël, une étoile de David figurait sur le front de chacun des lions. Ils furent supprimées par les Arabes lorsqu'ils furent dérobés par les Maures dans une villa de la péninsule ibérique durant la conquête initiale, puis ramenés à Grenade pour décorer le palais. La fontaine est donc constituée d'un bassin reposant sur les douze lions de la bouche desquels jaillit de l'eau.
Par sa configuration, ce patio renvoie aux cloîtres des monastères chrétiens.
Les lions figurant sur le patio sont des reproductions ; les lions de marbre originels font l'objet d'une réfection par l'organisme gérant le monument de l'Alhambra.
Plan des palais nasrides. En jaune : le Mexuar ; en rouge : le palais de Comares ; en vert : le palais des Lions ; en bleu : les logis de l'empereur.

II-Le palais de Charles Quint:
Le palais de Charles Quint est un palais construit au xvie siècle sur ordre de l'empereur Charles Quint sur la colline de l'Alhambra de la ville de Grenade, dans la région d'Andalousie, en Espagne. C'est un ajout des vainqueurs castillans, postérieur à l'édification des palais mauresques sur la colline de la Sabika.
La base du palais est un carré de 63 mètres de côté entourant une cour circulaire de 30 mètres de diamètre. Cette disposition, le principal signe maniériste du palais, est sans précédent dans l'architecture de la Renaissance, et place le bâtiment dans l'avant-garde artistique de son époque. L'édifice compte deux niveaux. Celui du bas d'ordre toscan est constitué de pilastres sur lesquelles reposent des anneaux de bronze décorés. L'étage supérieur est d'ordre ionique et entre chaque pilastre se trouve une baie surmontée d'un fronton. Les deux façades principales arborent un plaquage en pierre provenant de la sierra Elvira. Le patio circulaire lui aussi comporte deux étages. L'étage inférieur est formé d'une colonnade dorique en pierre avec un entablement très classique, formé de triglyphes et de métopes ornés de couronnes et de têtes de bœuf. L'étage supérieur quant à lui est formé d'une colonnade de style ionique plus légère, avec un entablement lisse. La structure générale du patio illustre une très grande connaissance de l'architecture impériale romaine et s'insérerait parfaitement dans le style Renaissance sans la présence de ce patio circulaire qui provoque la surprise une fois que le visiteur traverse les façades principales, et subordonne les espaces intérieurs et les circulations verticales à l'idée génératrice. De telles techniques de composition ont ensuite été développées par Michel-Ange et Palladio sous l'étiquette du maniérisme.
Le bâtiment est situé au cœur de l'Alhambra nazare, à l'extrémité du patio de los Arrayanes, et lors de sa construction, on a dû déplacer un pavillon opposé à la tour de Comares. Ce détail, objet de critique et de polémique, doit être replacé dans le contexte de l'époque. Le palais de Charles Quint ne signifie pas tant la destruction d'une partie de l'Alhambra que la garantie de la survie du reste. En des temps où la pratique courante était la destruction totale des temples et palais des peuples conquis, la sensibilité des rois chrétiens face à la beauté incontestable de l'Alhambra imposa la nécessité de la conserver.
Le palais de Charles Quint est directement adossé aux palais nasrides, à tel point qu'une série de travaux en cours consiste à désolidariser un escalier monumental qui partage ses dalles avec les parois du palais de Comares.
La fonction symbolique du palais était de signifier la mainmise du pouvoir de l'Empereur sur ces terres conquises lors de la génération des rois catholiques qui l'ont précédé.
Au XIXe  siècle sont ajoutés les toits encore visibles au début duXXIe siècle.
Depuis le début du XXIe siècle, le palais de Charles Quint abrite deux musées : le Musée des beaux-arts de Grenade et le Musée de l'Alhambra. Le Musée des beaux-arts de Grenade montre, dans son exposition permanente, des peintures et des sculptures œuvres d'artistes andalous et datant principalement du XVIe siècle. Parmi les quelques artistes du XVIIe siècle représentés figurent Alonso Cano et Pedro A. Bocanegra. La collection comprend également quelques toiles du XIXe siècle et des œuvres d'artistes contemporains. Des expositions temporaires s'ajoutent régulièrement à l'exposition permanente.

Le Musée de l'Alhambra de Grenade est essentiellement consacré à l'art hispano-andalou du Moyen âge et de la Renaissance. Il expose notamment des pièces de monnaie, une horloge solaire du Xe siècle, des Corans enluminés allant du XIIe au XIVe siècle, ainsi que des amphores almohades, des bois sculptés, des pièces de mobilier, des marbres, stucs et azulejos allant du IXe au XIVe siècle



Alhambra (Grenade)

L'Alhambra  de Grenade en Andalousie, est un ensemble palatial constituant l'un des monuments majeurs de l'architecture islamique. Acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen, située sur le plateau de la Sabika qui domine la ville, elle se compose essentiellement de quatre parties incluses dans son enceinte fortifiée : l'Aaba, les palais nasrides, le Généralife , ses jardins, et le palais de Charles Quint.

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.

C'est un ensemble fortifié situé sur la colline de la Sabika, qui domine la plaine et la ville de Grenade, et qui fait face au quartier populaire et pittoresque de l'Albaicin. On y aperçoit au loin les sommets enneigés de la Sierra Nevada. Parmi ces bâtiments se trouvent notamment le palais mauresque qui fait la gloire de l'Alhambra ainsi que le palais de style renaissance de Charles Quint et une église édifiée à la place d'une mosquée.

Le nom vient de l'arabe الْقَلْعَةُ ٱلْحَمْرَاءُ, ʾal-Qalʻatou (a)l-Ḥamrāʼ(ou), c'est-à-dire « le château rouge ». le fondateur de la dynastie des Nasrides, qui entra à Grenade en 1238 et fonda le site, mais le toponyme semble plus ancien. Son fils Mohammed II le fortifia. Le style nasride atteint son apogée au XIVe siècle sous les rois Youssouf Ier et Mohammed V al-Ghanî, qui font édifier les parties les plus prestigieuses entre 1333 et 1354. Chaque souverain reprenait le palais de son prédécesseur et en édifiait de nouvelles parties, le modifiant à sa guise : on parle donc de palais Nasrides, au pluriel, pour cet ensemble.
Alors que presque partout dans le monde musulman les palais anciens ont disparu ou ne sont plus que des ruines, l’Alhambra possède encore deux groupes de palais du XIVe siècle. Les demeures bâties par les premiers souverains de la dynastie ont disparu et, au XVe siècle, les rois de Grenade n’ont pas eu les ressources nécessaires pour remplacer les palais subsistant aujourd’hui.



L'église Saint-Augustin-et-Saint-Fidèle de La Goulette

 Située dans l’ancien quartier italien, l'église actuelle commence à être édifiée à partir de 1848 pour être achevée en 1872, elle rend hommage à Notre Dame de Trapani . À partir de 1898, le cardinal Lavigerie demande aux ermites de saint Augustin, originaires de Malte, de prendre en charge la paroisse ; le plus célèbre d'entre eux est le père Salibat qui apporte des modifications et embellissements à l'édifice. Elle devient vite un lieu d'attraction avec le pèlerinage à Notre-Dame de Trapani et sa procession à travers la ville, qui a lieu pour la dernière fois le 15 août 1962.
L'église est grande et ornée de fresques et de peintures dans le goût italien. Elle est accompagnée d'un haut campanile,  au sommet duquel on parvient au moyen d'un escalier fort élégamment construit ou sont  suspendues trois cloches, et est animée par des frères capucins siciliens.
À partir de 2007, le bâtiment fait l'objet de travaux de réfection1, un peintre italien, Alberto Bogani, donnant à l'édifice une nouvelle décoration. L'église accueille une communauté anglophone, surtout africaine, chaque dimanche pour la messe. Une communauté de sœurs missionnaires de la Charité (sœurs de Mère Teresa) vit sur place, prenant soin de quelques grand-mères d'origine italienne et finissant leurs jours en Tunisie. Une communauté de pères de la congrégation de la Mission, dits lazaristes, vient s'installer dans les lieux à partir de septembre 2011.
 Le Gouvernement tunisien avait décidé il y a quelques années de démolir tout le bâtiment, en vue de la rénovation complète du vieux quartier de La Goulette. Le président italien de l'époque, Oscar Luigi Scalfaro, en visite officielle, avait demandé à visiter la vieille église qui était en ruine. Il a, par la suite, pu convaincre les autorités tunisiennes de renoncer à ce projet, et d'encourager une restauration totale, en confiant la gestion du complexe entier au diocèse de Tunis.
Avant l’occupation française, La Goulette n’était pas une paroisse (La paroisse désigne à la fois une aire géographique précise, le « territoire de la paroisse », et un groupe de personnes habitant sur ce territoire et constituant la communauté paroissiale.) canoniquement (Il s'agit d'une règle disciplinaire interne à une religion )  érigée. On n’y disait la messe que de temps à autres, dans une petite chapelle appartenant au vice-consul de France, M. GASPARY.

 En 1836, le père Ange PIANELLI, visiteur apostolique des PP. capucins qui desservaient alors la Régence, acheta à un propriétaire sicilien de la localité une maisonnette de bois dans laquelle on établit le culte et où résida un religieux.

Pourquoi une maisonnette de bois ? Parce que La Goulette était une place de guerre et que les constructions en pierre y étaient interdites ; les habitations des européens étaient obligatoirement en bois. La fondation de la paroisse remonte donc à 1836, soit à 126 ans en 1962.


Le premier desservant fut le père Philippe de Malte. On vivait alors des temps héroïques. La Tunisie était, en quelque sorte un pays de mission. On appelait d’ailleurs le clergé local «la Mission Catholique ».

En 1830, la Préfecture apostolique de Tunis ne comptait que 3 à 4000 catholiques, la plupart résidant à Tunis et quelques-uns à Bizerte, Porto Farina, Sousse, Mahdia, Sfax et même Djerba.

Le préfet apostolique était un vieillard infirme, le père Alexandre de MASSIGNANO religieux capucin, qui n’avait qu’un auxiliaire, le père Louis de MARSALA, outre 2 frères lais ( terrain que les eaux de mer ou de rivière laissent à découvert en se retirant). Ils habitaient l’immeuble de la rue de la Kasbah portant le numéro 31. On y transforma une salle en église paroissiale placée sous le vocable de Sainte-Croix, en souvenir de la chapelle qui existait depuis deux siècles dans un bagne de ce nom. Cette primitive église ne doit pas être confondue avec l’actuelle église Sainte-Croix qui fut le seul sanctuaire important avant l’érection de l’église pro-cathédrale provisoire de Tunis.

En 1841, il y avait à Tunis un préfet apostolique maltais, le père Emmanuel. A son instigation, M. Charles de LAGAU, consul général de France, sollicitait su Saint-Siège – et obtenait par un bref de Grégoire XVI en date du 21 mars 1843 – la création du Vicariat Apostolique de Tunis qui fut confié au père Fidèle de Ferrare (Fedele SUTTER), provincial des capucins de Bologne. Celui-ci amena de Rome , avec lui, le père Anselme des ARCS, français, comme interprète et bientôt chancelier et un secrétaire particulier, le père Joseph de Ferrare. Tous trois débarquèrent à La Goulette dans leur costume religieux. Ce fut une déception générale : M. de LAGAU, les consuls étrangers, le Bey lui-même, attendaient un haut prélat. M. de LAGAU revenait donc à la charge auprès du Saint-Siège et, par un bref du 20 août 1844, Grégoire XVI élevait le père Fidèle SUTTER à la dignité d’évêque de Rosalia. Sacré à Rome le 24 octobre 1844, le nouvel évêque était reçu à La Goulette dans l’enthousiasme par la population ayant à sa tête M. de LAGAU. Le soir même, un Te Deum solennel était chanté à Tunis dans l’église Sainte-Croix. Le 1er novembre, Mgr SUTTER y célébrait la première messe pontificale devant une affluence considérable.]

Sous Mgr SUTTER, le culte fut instauré dans plusieurs localités. Des églises furent construites notamment à Sousse, Sfax, Bizerte, Mahdia, Porto Farina, Monastir et La Goulette à laquelle nous revenons ainsi. Cette dernière devait bénéficier d’heureuses circonstances. Le Bey régnant alors, AHMED-BEY (1837-1855), avait décidé de reconstituer et d’équiper son armée à l’européenne. Pour réaliser ses projets, il eut besoin de l’emplacement occupé par la chapelle en bois de La Goulette. Il pria Mgr SUTTER de le lui céder et proposa de donner en retour tout le terrain qu’il plairait au prélat de choisir à l’intérieur de la ville. Mgr SUTTER accepta sans hésiter cette proposition et jeta son dévolu sur le vaste terrain où s’élèvent l’église actuelle et le presbytère.

L’église, son agencement intérieur, son haut clocher seront l’œuvre du père Vincent de CASTACCIARO, ancien avocat, venu à Tunis en 1879. C’est donc de cette époque que dateraient l’église et le presbytère. Ils eurent à souffrir de bombardements au cours de la dernière guerre et furent réparés en conséquence.


L'amphithéâtre de Carthage


L'amphithéâtre de Carthage est un amphithéâtre romain construit au Ier siècle dans la ville de Carthage, reconstruite par Jules César (Colonia Julia Karthago) et qui devient la capitale de la province romaine d'Afrique.

La prédation qui sévit sur le site archéologique fait que seule subsiste l'arène, alors que l'édifice faisait l'admiration de voyageurs, y compris au Moyen Âge.

Le site fait l'objet de fouilles à la fin du XIXe siècle, mais aussi de restauration et d'aménagements contestables du fait de la tradition chrétienne qui en fait un lieu de martyre.

L'amphithéâtre de Carthage est construit à la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle, à l'ouest de la colline de Byrsa. Une inscription datée atteste qu'il est en service en 133-139. Il est agrandi au cours du IIIe siècle.

Au XIe siècle, Al-Bakri donne une description de l'amphithéâtre, qu'il qualifie de monument le « plus merveilleux de Carthage » : « Cet édifice se compose d'un cercle d'arcades soutenues par des colonnes et surmontées par d'autres arcades semblables à celles du premier rang. Sur les murs de cet édifice, on voit représentées des images d'animaux [...] On y distingue des figures qui symbolisent les vents : celui de l'Orient a l'air souriant, celui de l'Occident a un visage renfrogné ».
Vue actuelle de l'arène

Pendant longtemps la hauteur de ses arches fait l'admiration des visiteurs du Moyen Âge, dont Al Idrissi impressionné par la « construction en cirque formée d'environ cinquante arcades » ; il précise : « Au sommet de chaque arcade est un cintre, et sur le cintre de l'arcade inférieure, l'on voit sculptées en relief diverses figures et représentations curieuses d'êtres humains, d'animaux, de navires, le tout exécuté avec un art infini et une immense habileté ».

Depuis, l'exploitation du monument par les pilleurs de pierre et de métal l'a nivelé au sol. Aussi, seule l'arène, dégagée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, subsiste aujourd'hui au milieu d'un bocage de pins, de même que le mur d'enceinte qui a été restauré.

En 1887, une croix est érigée en son centre en souvenir du martyr de chrétiens dont Perpétue et Félicité. Ces deux saintes de l'Église catholique furent sans doute martyrisées dans un autre monument analogue mais inconnu à ce jour, en dépit d'une tradition relayée longtemps y compris par les historiens. La construction d'une chapelle moderne dédiée aux deux saintes a perturbé les installations du sous-sol de l'amphithéâtre.



L'amphithéâtre offre une arène de 64,66 sur 36,70 mètres, entourée d'un podium construit en opus quadratum de 2,5 mètres de hauteur, et des gradins reposant sur une série de 54 travées. Son périmètre extérieur est de 120 mètres sur 93. Lors de son agrandissement, son grand axe est porté à 156 mètres pour une largeur de 128 mètres, avec une façade faite de blocs de Kadhel. Sa capacité est estimée à 30 000 places.

C'est l'un des trois amphithéâtres africains, avec ceux d'El Jem et de Thapsus, à être construit sur un terrain plat, sans adossement à une colline.


L'Empire romain

L'Empire romain (en latin : Imperium romanum ; en italien : Impero romano) est le nom donné par les historiens à la période de la Rome antique s'étendant entre 27 av. J.-C. et 476 ap. J.-C.

Pour la période postérieure, de 476 à 1453 ap. J.-C., qui concerne surtout la partie orientale de l'Empire, avec Constantinople pour capitale, les historiens modernes parlent aujourd'hui d'Empire byzantin. Ce terme n'est toutefois apparu qu'au XVIe siècle, ses habitants de l'époque l'appelant toujours « empire des Romains ». La distinction entre Empire romain et Empire byzantin, ainsi que la date de naissance assignée à ce dernier sont d’ailleurs une question de convention entre chercheurs modernes. En Europe de l'Ouest et centrale, l'Empire d'Occident (800-924) des rois carolingiens, puis le Saint-Empire romain (germanique) (962-1806), dont les souverains se faisaient encore appeler « Empereur des Romains », se considéraient également comme les successeurs légitimes de l'Empire latin.
L'année 27 av. J.-C. correspond à l'octroi par le Sénat à Octave du surnom d'Augustus (« Auguste »), date traditionnellement considérée comme le début du principat.
Durant la période de cinq siècles allant de 27 av. J.-C. à 476 ap. J.-C., l'État romain s'est agrandi au point d'englober un territoire allant de la Maurétanie tingitane (Maroc) jusqu'à la Mésopotamie, et de la Britannie (Angleterre) jusqu'à l'Égypte, créant ainsi l'une des plus grandes entités politiques de l'Histoire, qui influença profondément le monde méditerranéen, sur le plan culturel, linguistique et finalement religieux, tout en assurant la conservation de la civilisation grecque antique reçue en héritage. La période impériale fut aussi un temps de développement des échanges économiques, facilité par la construction d'un important réseau routier qui existe parfois encore.
L'Empire fut fondé par Auguste, qui mit fin à la Dernière Guerre civile de la République romaine, dans la toute fin de la République romaine. Contrairement à la République, qui était oligarchique, l'Empire fut une autocratie, tout en conservant durant le principat des apparences républicaines : le pouvoir politique était principalement détenu par un seul homme, l'empereur, qui s'appuya sur une bureaucratie sans cesse plus développée, sur une administration territoriale importante et sur une puissante armée. De sa fondation par Auguste jusqu'à la déposition de son dernier empereur, Romulus Augustule, l'Empire eut une histoire intérieure et extérieure complexe, caractérisée, au départ, par une certaine stabilité politique (période du principat), puis, à partir du iiie siècle, par une instabilité de plus en plus importante : crise du IIIe siècle et dominat. Les coups d'État et les guerres civiles se multiplièrent, et l'Empire avait à affronter un nombre grandissant d'ennemis extérieurs.
En effet, à partir de la fin du IIe siècle, l'Empire est confronté à ce que l'historiographie ultérieure a appelé les invasions barbares. Il s'agissait, en réalité, de mouvements de populations de très grande ampleur, réalisés sur de longues durées. Les peuples dits « barbares », en se déplaçant vers l'ouest, finirent par se heurter à la frontière romaine, militairement gardée, et, poussés par d'autres peuples plus à l'est, tentèrent de la percer. Si l'Empire parvint, dans un premier temps, à repousser les envahisseurs, la crise du IIIe siècle vit les frontières céder une première fois. En réaction aux périls extérieurs, le pouvoir romain, à partir de la tétrarchie, chercha à se renforcer : les centres de décision politique et militaire furent multipliés, l'administration développée et militarisée, et la taille de l'armée augmentée. Le IVe siècle fut l'époque des guerres civiles entre les successeurs des tétrarques, et il fut dominé par la personnalité de Constantin Ier, qui rénova profondément l'État romain, en lui donnant ses caractéristiques définitives.
À cette époque, le pouvoir était devenu un régime absolu, avec une cour et un protocole de type oriental. La fin de la proscription du christianisme par Constantin, puis son établissement comme religion d'État par Théodose Ier est le fait le plus marquant de la civilisation romaine dans cette période, l'Antiquité tardive. Appuyée sur l'appareil administratif romain, extrêmement développé, l'Église acquit une place prépondérante dans tous les territoires romains avant d'être chassée, par la Conquête musulmane, d'une partie de ceux-ci.
Après la division de l'Empire en deux entités, l'Empire romain d'Orient (pars orientalis) et l'Empire romain d'Occident (pars occidentalis), la partie occidentale est marquée, à partir du ve siècle, par un délitement continu de l'autorité politique au profit des royaumes germaniques : la puissance militaire s'effondre, l'économie est exsangue et la domination territoriale se réduit, jusqu'à ne plus dépasser l'Italie. L'Empire s'effondre d'une manière progressive, et la déposition, par Odoacre, du dernier empereur Romulus Augustule, est finalement un événement mineur, surtout symbolique.
Éteint en Occident en 476, l'Empire romain persista en Orient, autour de sa capitale, Constantinople. À l'Est, il mêla, comme jadis à l'Ouest, des éléments de civilisation grecs et latins, mais la part grecque est devenue prépondérante. Dans la seconde moitié du xixe siècle, l'appellation « byzantin » (qui date du xvie siècle mais était peu utilisée) se généralise pour l'Empire romain d'Orient, mais en fait, il n'existe pas de fondation ou de début de l'Empire byzantin, qui n'est que la période médiévale et finale de l'Empire romain et prend fin en 1453.


Érechthéion

L’Érechthéion (en grec ancien Ἐρέχθειον / Erékhtheion, en grec moderne Ερέχθειο / Eréchθio) est un ancien temple grec d’ordre ionique situé sur l'acropole d'Athènes, au nord du Parthénon. C’est le dernier monument érigé sur l’Acropole avant la fin du Ve siècle av. J.-C. et il est renommé pour son architecture à la fois élégante et inhabituelle.

Il remplace le temple archaïque d’Athéna Polias qui se trouvait entre le Parthénon et l’emplacement actuel et qui fut détruit par les Perses en 480 av. J.-C. lors des guerres médiques.

Il est situé à l’emplacement de l’Acropole primitive et regroupait certaines des reliques les plus anciennes et les plus sacrées des Athéniens ; c’est à cet endroit qu’eut lieu la dispute entre Athéna et Poséidon.

On y trouvait aussi le Palladion, une statue d’Athéna, consacrée par Cécrops, roi mythique de l’Attique, et dont on croyait qu’elle était tombée du ciel ; les tombes de Cécrops et d’Érechthée ; une chapelle dédiée à Pandrose, une des trois filles de Cécrops, toutes les trois prêtresses de l'Érechthéion ; un puits d’eau salée, don mythique de Poséidon, et l’olivier sacré, don mythique d’Athéna fait à la population lors de sa dispute avec Poséidon.


L'architecte fut peut-être Philoclès ; d'autres sources citent Callicratès ou Mnésiclès comme auteurs du projet. Mais les goûts ont évolué et l'armature morale de la cité a changé : le baroque succède au classicisme, le grandiose et la simplicité font place au raffinement. Le besoin de préserver les sites sacrés explique probablement la complexité de la conception. Le temple n'est pas dédié à une divinité particulière mais est constitué de plusieurs sanctuaires. Trois de ces sanctuaires sont dédiés à Athéna, Poséidon et Zeus. On suppose que les deux autres sanctuaires sont dédiés à Cécrops et Érechthée, tous deux rois athéniens légendaires. L'Érechthéion se compose d'un corps principal, des portiques nord et sud et de plusieurs annexes. Le corps principal consiste en quatre parties qui ne représentent que la moitié d'un projet initial qui ne fut jamais achevé.


La plus grande, à l'est, est une cella avec un portique ionique. Du côté nord, un autre porche est soutenu par quatre colonnes pour la façade et deux sur les côtés ; au sud se trouve le fameux portique des cariatides où six statues de jeunes filles drapées servent de colonnes supportant l'entablement. Le temple est construit sur une pente, de sorte que les côtés nord et ouest sont situés environ trois mètres plus bas que les côtés sud et est. L'Érechthéion intact a été décrit par Pausanias.

Le nom de « cariatides » leur a été attribué secondairement, on les appelait auparavant simplement « jeunes filles », en grec Koré.

Plusieurs interprétations ont été proposées. Il pourrait s'agir des jeunes filles de Laconie qui dansaient chaque année en l'honneur d'Artémis Karyatis3, ou les choéphores de Cécrops, le baldaquin formant la partie visible de son tombeau.

D'après l'architecte romain Vitruve, leur nom viendrait de ce que la ville de Karyes s'étant alliée aux Perses lors de l'invasion, ses habitants furent exterminés par les autres Grecs et leurs femmes réduites en esclavage, et condamnées à porter les plus lourds fardeaux. Mais cette explication n'est actuellement pas retenue, ce motif architectural étant déjà répandu à cette époque, par exemple sur le Trésor des Siphniens à Delphes.

La construction du temple, tel qu'il est visible aujourd'hui, fut entreprise pendant la guerre du Péloponnèse. Elle commença lors de la trêve de Nicias en -421 et fut achevée entre -409 et -405, probablement en -406. Peu de temps après, en -403, Athènes dut capituler face à Sparte, entrer dans la ligue du Péloponnèse et voir sa démocratie remplacée par la tyrannie des Trente.

Le temple fut modifié et endommagé à plusieurs reprises, de sorte que son aménagement intérieur d'origine est sujet à controverse. Il fut d'abord endommagé par un incendie pendant la période classique, peut-être même avant d'être achevé et fut restauré. La cella ouest fut modifiée en -377 et en -27.


Au VIIe siècle, l'Érechthéion fut transformé en église ; les murs intérieurs furent détruits et d'autres furent édifiés. Pendant l'occupation franque, le temple est transformé en palais. Au cours de la période ottomane, le temple subit d'autres dommages. En 1463, il fut transformé pour loger le harem du commandant turc de l'Acropole et le portique nord fut muré.

Plus tard, Lord Elgin, ambassadeur britannique à Constantinople, fit enlever une des caryatides ainsi que de nombreuses autres sculptures du Parthénon et la vendit au gouvernement britannique. Cette statue se trouve actuellement au British Museum. Les cinq autres Caryatides se trouvent au musée de l'Acropole, protégées de la corrosion et de la pollution. Les six statues se trouvant sur le site sont des répliques exactes de celles d'origine.

Le bâtiment fut endommagé par les bombardements lors du siège de l'Acropole de 1827, au cours de la guerre d'indépendance. Servant d'abri aux familles de certains notables, il fut touché en janvier 1827 par un tir et son plafond s'effondra, tuant les occupants dont la veuve de Yannis Gouras.

De nos jours, le service grec de Conservation des Monuments de l'Acropole a proposé de permettre un accès à l'intérieur de l'Érechthéion, afin d'étudier sa configuration et d'enfouir les fondations de l'ancienne basilique chrétienne pour assurer leur conservation. Le narthex de cette église, transformé par la suite en citerne à l'époque ottomane, ne sera pas enterré, afin que ces éléments, témoins de l'histoire du monument, restent visibles. Pour ce projet, qui a obtenu l'accord du Conseil supérieur de l'Archéologie, il est prévu de doter l'Érechthéion d'un nouveau plancher provisoire fait de plaques de marbre blanc de quatorze cm d'épaisseur posées sur une armature métallique



La Table de Jugurtha

La Table de Jugurtha  est une montagne du Nord-Ouest de la Tunisie, sur le territoire de la municipalité de Kalaat Senan (gouvernorat du Kef), constituée d'une mesa s'élevant à 600 mètres au-dessus de la plaine environnante, culminant à 1 271 mètres d'altitude et s'étendant sur plus de 80 hectares. Son classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco est proposé par le ministère tunisien des Affaires culturelles en 2017.

Le site présente toujours des vestiges d’occupation humaine de différentes époques, principalement médiévaux. On y trouve des indices d'une cité primitive avec des restes d'habitations, des greniers, des fortifications et des cavités creusées dans la roche pour retenir, jadis, les eaux pluviales.
Des escargotières, des dolmens, des haouanet, des stèles libyques et des vestiges de structures dont l'origine pourrait être protohistorique sont présents. Ils traduisent des pratiques cultuelles et culturelles par un ancien groupe humain.

Selon des études menées par des missions archéologiques franco-tunisiennes, reprenant les hypothèses d'André Berthier sur la géographie de l'Afrique du nord antique, la Table de Jugurtha correspondrait au récit de Salluste décrivant le champ de bataille qui a opposé le royaume numide aux Romains en 107 av. J.-C. Cette interprétation est cependant hypothétique. Durant le Moyen Âge, le site sert tantôt de forteresse pour contrôler la région, tantôt de refuge pour les populations indigènes, dans le cadre des luttes pour le contrôle de l'Ifriqiya. 



La région environnante et ses plaines connaissent de nombreuses batailles entre envahisseurs, rebelles et maîtres du pays, sans que l'articulation entre la plaine de Bulla et la Table de Jugurtha soit claire sur le plan stratégique et militaire.
En 533, la plaine voisine de Bulla sert ainsi de refuge au dernier roi vandale Gélimer pourchassé par les Byzantins. Trois ans plus tard, elle sert de lieu de regroupement de l’armée rebelle de Stotzas qui s’oppose au patrice Solomon . En 686, à nouveau, les tribus berbères trouvent refuge dans la plaine voisine de Mermagenna après la mort du roi Koceïla.
Pendant le xe siècle et le XIe siècle, la plaine est un refuge pour les premiers Fatimides puis pour les Zirides. En 1283, l’émir hafside de Béjaïa, Abû Faris, y est tué par l’usurpateur Ibn Abi-Umara pendant que les survivants de la bataille trouvent refuge sur la montagne. En 1352, l’émir hafside Abû Ishâq Ibrâhîm al-Mustansir y est vaincu par des rebelles.
En 1644, Hammouda Pacha Bey vainc le cheikh des Hanencha, qui disposaient d'un refuge sur le plateau[6]. En 1694, Hussein ben Ali, soupçonné de trahison par les Mouradites, s’y réfugie avant de devenir maître de la régence de Tunis.
Au xviiie siècle, la Table aurait servi de refuge au brigand Senane, d’où le nom de la ville actuelle de Kalaat Senan (« fort de Senan »). Au xxe siècle, les Français y établissent une mine, désormais abandonnés.
En août 2017, le ministère tunisien des Affaires culturelles entame les premières démarches pour inscrire la Table de Jugurtha sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Le dossier de candidature est officiellement remis le 28 septembre 2017 au siège parisien de l’organisme par le ministre Mohamed Zine El Abidine. Le projet d’ouverture d’un musée consacré au site dans l’enceinte de l’ancien palais présidentiel de Habib Bourguiba est annoncé. Il est également prévu de fournir dans l'année qui suit un second dossier axé sur la valorisation et l’aménagement du lieu


Le Parthénon- Grèce

Le Parthénon  est un ancien temple, situé sur l'Acropole d'Athènes, dédié à la déesse Athéna, que les Athéniens considéraient comme la patronne de leur cité.

Réalisé entièrement en marbre pentélique, le Parthénon est à la fois un temple et un trésor, au sens antique du terme. Le naos du Parthénon fut conçu pour abriter la statue chryséléphantine de la déesse Athéna Parthénos, œuvre monumentale de Phidias, à laquelle les Athéniens présentaient leurs offrandes. Si le culte rendu à la déesse avait habituellement lieu dans l'ancien temple d'Athéna de l'Acropole, qui abritait un xoanon représentant Athéna Polias, le Parthénon fut spécialement consacré à la déesse Athéna Parthénos5, protectrice de la cité et déesse de la guerre et de la sagesse. Mais, concrètement, le Parthénon devait aussi protéger le trésor de la cité. Ce dépôt, composé essentiellement de métaux précieux, était conservé dans l'adyton du temple, regroupant en un même lieu, les fonds de la ville d'Athènes et de la ligue de Délos. Les 1150 kilos d’or de la statue d'Athéna pouvaient accessoirement être fondus en cas de nécessité.


Vue nord-ouest du Parthénon

Symbole architectural de la suprématie athénienne à l'époque classique, le Parthénon est probablement le temple qui a le plus inspiré les architectes néo-classiques. Il a servi de modèle dans de nombreux pays occidentaux. Ainsi, dans le courant du XIXe siècle, de nombreuses nations occidentales s'en inspirèrent pour héberger leurs institutions politiques — parlements, assemblées ou palais de justice — mais aussi leurs institutions culturelles — bibliothèques, universités ou musées — ou encore leurs institution.



LE SAHEL CHRÉTIEN EN TUNISIE

Sousse (Hadrumetum) connaît déjà au IIème siècle une présence chrétienne. On sait qu’en 251 le Collège d’Anciens de Sousse demanda conseil à celui de Rome. Des vestiges témoignent d’une présence chrétienne bien antérieure.
Aux environs de l’an 300, un chrétien, pour orner une tombe, dessina au poinçon sur marbre blanc et dans la tradition lybico-phénicienne, une image du Bon Pasteur, la plus ancienne connue en Afrique du Nord. Il porte sur ses épaules un bélier à la queue large de la race ovine locale. On peut l’admirer, ainsi que des mosaïques tombales, au Musée de Sousse, situé à l’extrémité du rempart supérieur de la ville, à cote du phare.
Les traces archéologiques d’une très ancienne communauté chrétienne sont innombrables dans la région, très variées, et d’une grande beauté. Les catacombes de Sousse, découvertes en 1885 par des officiers français, en sont un exemple unique et imposant. Voici ce qu’en dit M. Jean Tommy-Martin dans les « Promenades dans les villes antiques de la Tunisie » : Elles furent explorés au débout du siècle par l’abbé Leynaud, curé de Sousse, ensuite évêque d’Alger. Elles comptent plusieurs kilomètres de parcours, deux cent galeries et plus de 15.000 tombes. Mieux que dans les catacombes de Rome, on distingue les tombes dans les parois latérales. Il y a trois tombes superposées dans la hauteur de la galerie, sans parler de celles qui sont dans le sol de la galerie. Dans une des tombes latérales on distinguait encore, il y a quelques années, les ossements d’une jeune femme enterrée avec ses trois petits enfants, probablement tous les quatre victimes d’une épidémie. Pour empêcher l’effondrement du toit des galeries, on les a fortifies par des cadres de béton armé. Malgré ces retouches, les Catacombes conservent un aspect d’un exceptionnel intérêt ».

Enfida. Son Musée, facile à repérer puisqu’il s’abrite dans l’ancienne église désaffectée d’Enfida-Ville possède des beaux témoignages de la vie chrétienne : des mosaïques provenant d’Upenna et de Sidi Abich, dont les couleurs sont celles du pays aujourd’hui. Certains honorent des catholiques persécutés par les Vandales. Leurs motifs évoquent l’espérance, et leur présence en un tel lieu, une église désaffectée, est pour nous riche de signification. Dans les épitaphes chrétiennes on trouve aussi des noms d’origine berbere, comme Gududa et Iaader.
L’ouvrage « Saints d’Afrique du Nord », de Mgr. Victor Saxer, peut nous aider à identifier les personnages de l’époque dans cette région : « Parmi les documents d’ordre général, il faut mettre d’abord les martyrologes. D’importantes listes de martyrs africains sont insérées dans le Martyrologe dit de saint Jérôme, composé en Italie septentrionale avant le milieu du Vème siècle. Il n’est malheureusement pas toujours possible d’identifier les noms qui figurent sur ces listes. Autrement plus précieux pour l’hagiographie est le Calendrier de Carthage. Sa dernière mise au point fut faite entre 505 et 523/32. […] il ne semble pas téméraire de vouloir y retrouver diverses couches rédactionnelles, dont la plus anciennement accessible pourrait se trouver au Ier siècle ».
Les compilations martyrologiques ne donnent que les noms des saints, le jour de leur fête (l’anniversaire de leur mort et de leur déposition en terre) et leur qualité de martyr, d’évêque, etc. Pour connaitre sur leur vie et leur mort, il faut se référer aux textes hagiographiques : actes et Passions des Martyres, biographie des saints. Les Actes des martyrs sont des notes sténographiées sur le vif, par des témoins chrétiens, lors de la comparution et de la condamnation des martyrs. L’hagiographie africaine est, dès son apparition, d’expression latine, et comporte quelques une des pièces les plus anciennes, les plus authentiques et les plus belles de ce genre littéraire.
Nous trouvons l’un ou l’autre nom, au moins pour Sousse : le supplice daté de Maiulus de Sousse, mort le 11 mai 212. Son nom apparait dans le Martyrologe hiéronymien et le Calendrier de Carthage. L’année se déduit de la mention de Tertullien, Ad Sapulam, 3, où le proconsul d’Afrique, Scapula (211-213) est dit «avoir condamné aux bêtes Mavilus d’Hadrumète ». Pour la persécution sous Maximien (286-305) il mentionne le « groupe d’Hadrumète ».
El Jem : enfin, pour compléter ce périple pèlerinage, on se doit de visiter l’amphithéâtre d’el Jem. Pour un rapide historique sur la ville, redonnons la parole à M. Tommy-Martin : « La ville romaine de Thysdrus faisait suite à une ville punique. Sa richesse provenait du blé cultivé avec succès aux environs. Elle avait possédé une triple enceinte. Jules César qui manquait de matériel de siège, n’osa pas tenter une attaque de vive force. C’est seulement après la victoria décisive de Thapsus sur les Pompéiens (46 av. J.-C.) qu’il occupa Thysdrus. De la ville ruinée il n’exigea qu’une contribution de guerre en blé. Les Césariens complétèrent la défense de la ville par de fortes murailles et elle devint le grenier de l’armée romaine à cause de la fertilité des terres du voisinage. Une longue période de tranquillité fut alors favorable à Thysdrus. Pline le Jeune la cite comme une ville libre célèbre. Hadrien l’érigea en colonie romaine. Sous le règne de Commode (176-192) d’après Tertullien, il y eut une période de tolérance pour les chrétiens, qui y étaient nombreux. C’est ainsi qu’un proconsul, Cincius Severus, tenant ses assises dans la ville, faisait dicter secrètement aux chrétiens les réponses équivoques qu’ils devaient faire pour sauver les apparences et permettre leur acquittement. Dénoncé, il fut mis à mort sous Septime Sévère (197).


La construction du Colisée d’el Jem débuta au temps de Marcus Antonius Gordianus, un officier de quatre-vingts ans, empereur en 238 durant trois semaines, au moment de la révolte des citoyens contre les impôts romains. En soi, on ne peut pas dire que le colisée soit un monument chrétien, mais des chrétiens y ont péri, et une réflexion sur le thème « grandeur et décadences » s’impose à tout visiteur. Voici la description que M. Jean Tommy-Martin fait du colisée : « C’est le plus magnifique monument romain de l’Afrique du Nord. Ses dimensions ne sont dépassées que par le Colisée de Rome et l’amphithéâtre de Pouzzoles. Sa base est une ellipse dont le grand axe a 124 mètres. La hauteur totale était de 36 mètres (contre 49m. au Colisée de Rome). L’arène, de terre battue, recouverte de sable, avait un grand axe de 64, 50 m. et un petit axe de 39 m. Le gradin inferieur était à 3, 50 m. au-dessus de l’arène. Il devait y avoir place pour 60.000 ou 70.000 spectateurs. Il y avait trois étages d’arcades et 68 arcades à chaque étage. L’ouverture extérieure des arcades était de 3,33 m. avec des demi-colonnes d’ordre corinthien ou composite. A chaque extrémité du grand axe, il y avait deux galeries souterraines facilement accessibles par un escalier au bout du grand axe. Le long de la plus grande galerie, on peut voir, bien conservées, seize salles de près de vingt mètres chacune. Elles servaient à garder les fauves ou les prisonniers destinés aux jeux. La voute de la grande galerie a disparu. On voit deux autres ouvertures rectangulaires dans l’arène. Elles servaient au passage des ascenseurs qui montaient du sous-sol à l’arène les cages contenant les fauves… ».

Basilique de Damous El Karita: Carthage-Tunisie


La basilique de Damous El Karita est une basilique chrétienne tunisienne en ruines datant de l'Antiquité tardive et de l'époque byzantine. Elle est située sur le plateau de l'odéon au sein du site archéologique de Carthage.

Complexe architectural chrétien le plus important connu au sein de la capitale de l'Afrique proconsulaire, il est selon Noël Duval à la fois l'un des « plus célèbres monuments paléochrétiens » mais aussi l'un des « plus maltraités et mal connus ». Le complexe architectural a en effet constitué l'un des ensembles cultuels chrétiens les plus conséquents de l'Afrique du Nord de l'Antiquité tardive et alto-médiévale. Outre deux églises, l'ensemble a comporté au moins un martyrium, des hypogées et une rotonde souterraine à l'interprétation complexe et qui fait débat.

Il s'agit du premier monument chrétien découvert à Carthage mais l'ensemble a été fouillé « incomplètement [et] dans des conditions désastreuses » selon Noël Duval. Si la construction est dégagée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle par le père Alfred Louis Delattre, la fouille du complexe n'a jamais été achevée ; des études partielles ont encore eu lieu à la fin des années 1990 sur la rotonde par une équipe tuniso-autrichienne sous la direction d'Heimo Dolenz.

L'importance du complexe a fait dire aux spécialistes que le lieu était non seulement un centre funéraire mais aussi un lieu de pèlerinage majeur lié à des cultes de saints inhumés en ce lieu et aussi de fêtes religieuses importantes.

L'identification de la basilique est complexe mais, à la suite des derniers travaux, certains auteurs en acceptent l'identification avec une basilique connue par les sources littéraires comme la basilica Fausti.

Le complexe reste incomplètement fouillé au début des années 1990. La surface connue du complexe en est cependant de 15 000 m2 dont 2 925 m2 pour le quadratum populi9.

Les recherches archéologiques qui ont eu lieu afin de trouver tombeaux et inscriptions paléochrétiennes ont dépouillé le monument de la majeure partie de son matériel, ce qui explique pourquoi ses vestiges actuels ne sont guère impressionnants. Des milliers de sépultures ont été retrouvées tant dans l'atrium que dans la basilique stricto sensu. Le complexe, outre la fonction funéraire liée à des sépultures saintes, semble avoir été le lieu de fêtes religieuses importantes liées à ses martyrs, voire l'un des lieux de pèlerinage les plus importants de toute l'Afrique du Nord.

Le congrès eucharistique de 1930 concourt à en brouiller la lecture par l'ajout de moignons de colonnes. Nombre de photographies réalisées durant le premier tiers du XXe siècle, avant ces restaurations intempestives, ont toutefois été conservées.

Immense édifice au départ (mesurant 65 mètres sur 453 avec neuf nefs et onze travées pour l'espace central), le site se compose, outre la basilique, d'un baptistère et d'un ensemble pouvant avoir abrité des moines (ou des religieuses selon Delattre). Dans son dernier état, le monument est très réduit, avec trois nefs et cinq travées uniquement, ce qui dénote une forte dégradation.

Au nord-est de la basilique se trouve un atrium semi-circulaire avec un portique entouré d'une galerie couverte. Sur son extrémité se situe une chapelle funéraire en forme de trèfle, peut-être un martyrium dédié aux martyrs des IIe-IIIe siècles. Delattre pense que les murs étaient revêtus de mosaïques et que chaque absidiole comportait un sarcophage. Cette chapelle a abrité une tombe dont peu d'éléments subsistent. Ces deux premiers éléments forment un ensemble homogène selon Noël Duval, ce qui semble écarter l'hypothèse originelle d'une chapelle tréflée primitive. Au milieu de la cour avec portique se trouvait une fontaine octogonale qui a servi aux ablutions.
L'élément le plus massif du complexe est une église à neuf (puis onze) nefs, dont la plus large mesure 12,80 mètres et onze travées dont les piliers sont à chapiteaux corinthiens, les fûts des colonnes en marbre vert et les chapiteaux et bases en marbre blanc. Le bâtiment principal, orienté sud-ouest - nord-est mesure 65 mètres sur  ; il a été remanié même si les travaux du xxe siècle en brouillent la lecture. Duval considère que les fondations orientées nord-est - sud-ouest appartiennent à une étape tardive du bâtiment. Au centre de l'église se trouvaient l'autel et un ciborium ; le père Delattre note que les autels en Afrique étaient souvent en bois. Les autels en Afrique étaient souvent situés au milieu de la foule des fidèles — avec des reliques situées à leur base — et encadrés par une enceinte. Cet aménagement n'a pas été mis en évidence à Damous El Karita du fait des fouilles destinées à recueillir du matériel archéologique. Les nombreuses sépultures qui y ont été dégagées semblent confirmer la présence de reliques, tout comme les éléments du complexe ayant pu commémorer des saints.



Les inhumations ad sanctus ont conduit à la naissance des mosaïques funéraires retrouvées en grand nombre en Afrique48. La couverture de la croisée des deux plus grandes nefs est indéterminée : Stéphane Gsell a pensé à une coupole mais une charpente avec lanterneau n'est pas exclue selon Noël Duval. Au centre de l'édifice, il semble y avoir eu une coupole comme dans d'autres édifices à Mcidfa, Bulla Regia, Sbeïtla ou Leptis Magna.

Les archéologues ont retrouvé deux absides au sud-ouest et au sud-est, une troisième ayant été construite ultérieurement au sud-est, bâties dans des matériaux qualifiés de mauvais par Delattre. La principale abside, celle du sud-ouest, est bâtie dans la septième travée. L'une des absides était encore ornée de mosaïques avec des vases et des fleurs entre autres ornements.
Le mur sud-est est bordé par des chambres, des chapelles et des hypogées. Au sud se trouve une seconde église plus petite (35,75 mètres sur 24,55) avec un baptistère carré à cuve hexagonale en marbre vert, très mal conservé, même si Delattre signale trois degrés sur ses côtés ; ce baptistère est inclus dans les fondations des colonnades. À partir du ve siècle, tout desservant du culte a pu administrer le baptême alors qu'auparavant cette cérémonie était réservée à l'évêque.

À l'ouest se situent des chapelles à des fins liturgiques et une salle hypostyle avec sur ses côtés des cellules et des chapelles où les archéologues ont retrouvé des mosaïques funéraires et des sarcophages. Dans l'espace appelé armoires étaient conservés selon Delattre les huiles, les vases et les linges nécessaires lors des baptêmes. Delattre a aussi signalé sur le côté occidental un caveau voûté avec arcosolium d'une hauteur et d'une longueur supérieure à trois mètres. La cella possédait un décor simple de mosaïque blanche et cinq arcosolia ayant abrité des sépultures. Les fouilles ont livré des sépultures dont l'une contenait du fil d'or et un début d'étude anthropométrique a été mené sur deux squelettes.

Basilique de Damous El Karita vue de l'ouest
Les cellæ qui appartenaient au complexe basilical avaient un usage divers : logement des employés du complexe ou stockage de livres ou du matériel selon Delattre. Les sacristies avaient selon Noël Duval des affectations variées : stockage de matériel, préparation des membres du clergé ou des actes religieux. Entre la grande église et la rotonde, un édifice assure l'unité du complexe ; les travaux récents ont confirmé qu'il s'agissait d'un secretarium ayant abrité des conciles connus par les textes au début du Ve siècle.
L'élément le plus important des annexes connues est localisé au sud-ouest : il s'agit d'une rotonde souterraine de 9,15 mètres de diamètre intérieur avec une coupole. Deux escaliers symétriques, voûtés et en équerre permettent d'y accéder ; le plafond est encore partiellement recouvert de tubes de terre cuite. Le corridor est long de 10,40 mètres et forme un angle avant d'accéder à la salle souterraine. Un corridor permettait d'entrer et l'autre de sortir selon Delattre, celui-ci se basant sur l'interprétation d'une mosaïque retrouvée.
La crypte contenait seize colonnes de marbre rose, hautes de 3,45 mètres et distantes l'une de l'autre de 1,60 mètre, ainsi que des niches. Une seule colonne était intacte, les autres ayant été redressées par l'équipe de fouille. Des chapiteaux de l'époque de Théodose ont été retrouvés dans le monument et déposés au musée Lavigerie. Ils étaient décorés d'aigles ou de béliers et alternaient avec des niches. Le sol portait une mosaïque en mauvais état et un stylobate de deux mètres de diamètre ayant peut-être comporté des colonnes.

Les dalles en sont larges de soixante centimètres. L'étage supérieur comportait une tholos avec un déambulatoire. Une colonnade périptère aurait été remplacée par un massif quadrangulaire. Les fouilles du secteur sont incomplètes et Duval cite également une exèdre de 25 mètres de diamètre située à proximité et des éléments retrouvés de l'autre côté de la route, dont la continuité pourrait laisser penser à une basilique en liaison avec un mausolée.

Rotonde située à proximité de la basilique

La rotonde aurait été dans ce cas le chevet de l'édifice basilical. La fonction de la construction n'est pas connue avec certitude, Delattre pensant y voir un baptistère transformé en chapelle à une époque ultérieure. Colette Picard évoque soit un baptistère soit un tombeau. Stephen Boyadjiev, à l'issue de son étude de 1973-1974, parle d'un baptistère monumental pourvu d'un portique. Noël Duval pour sa part cite une conduite d'eau mise en valeur par Alexandre Lézine, pouvant étayer une fonction de baptistère mais considère finalement dans le même article un « tombeau de martyr ou de saint, organisé pour les pèlerinages et à côté duquel aurait été construite une basilique funéraire ». Les travaux de l'équipe de 1996-1997 confirment cette interprétation. Le saint auquel été voué le martyrium n'est pas identifié par Noël Duval mais l'édifice est un « dispositif de pèlerinage » selon l'interprétation la plus vraisemblable des vestiges. L'organisation des lieux était destinée à rendre plus aisée le mouvement des pèlerins9. Yann Le Bohec évoque pour le monument une construction vers 400 et une fonction de memoria.



Pompéi

Pompéi (Pompeii en latin, Pompei en italien) est une ville de l'Empire romain, située en Campanie.
La cité fut fondée par les Osques. Des preuves de l'installation de réfugiés Pélasges au IXe siècle av. J.-C. y ont aussi été trouvées. Les Étrusques au VIe siècle av. J.-C. dominèrent la ville et y bâtirent sa première muraille en pierre vers 570 av. J.-C., puis elle fut conquise par les Samnites vers 425 av. J.-C., puis par les Romains en 290 av. J.-C..
Pompéi est détruite en même temps qu'Herculanum, Oplontis et Stabies, lors de l'éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C..

Enfouie sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques, préservée des intempéries et des pillages, la ville tombe dans l'oubli pendant quinze siècles. Redécouverte fortuitement au XVIIe siècle, l'état de conservation de l'ancienne cité romaine est remarquable : les fouilles entreprises à partir duXVIIIe siècle permettront d'exhumer une ville florissante, précieux témoignage de l'urbanisme et de la civilisation de la Rome antique. Le site archéologique est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997, avec Herculanum et Torre Annunziata.





Le Colisée de Rome


Le Colisée, à l'origine amphithéâtre Flavien (Colosseo en italien), est un immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome, entre l'Esquilin et le Cælius, le plus grand jamais construit dans l'empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie romaines.

Sa construction, juste à l'est du Forum Romain, a commencé entre 70 et 72 ap. J.-C., sous l'empereur Vespasien, et s'est achevée en 80 sous Titus. D'autres modifications ont ensuite été apportées au cours du règne de Domitien (81-96). Le nom d'amphithéâtre Flavien dérive du nom de famille (gens Flavii) de l'empereur Vespasien et ses fils Titus et Domitien.

Pouvant accueillir probablement 50 000 spectateurs (les estimations plus anciennes de 80 000 spectateurs, soit un douzième de la population romaine, étant exagérées), le Colisée a été utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine. Il est resté en service pendant près de 500 ans, les derniers jeux se prolongeant jusqu'au vie siècle. Pour l'inauguration du Colisée, en 80 apr. J.-C., Titus donne une naumachie dans le Colisée transformé en bassin reconstituant la bataille navale de Corinthe contre Corcyre. Le bâtiment a finalement cessé d'être utilisé au cours du haut Moyen Âge. Il a plus tard été réutilisé pour des usages variés tels que des habitations, des ateliers d'artisans, le siège d'un ordre religieux, une forteresse, une carrière et un sanctuaire catholique chrétien.



Le Colisée est actuellement en état de ruine, en raison des dommages causés par les tremblements de terre et la récupération des pierres, mais il continue à donner la mesure de l'ancienne puissance de la Rome Impériale. Aujourd'hui, il est l'un des symboles de la Rome moderne, une de ses attractions touristiques les plus populaires, et a encore des liens étroits avec l'Église catholique romaine : chaque Vendredi saint, le pape mène une procession aux flambeaux sur un chemin de croix aboutissant à l'amphithéâtre.



Panthéon (Rome)

Le Panthéon de Rome est un édifice religieux antique situé sur la piazza della Rotonda (Rome), bâti sur l'ordre d'Agrippa au Ier siècle AV. J.-C., endommagé par plusieurs incendies, et entièrement reconstruit sous Hadrien (début du IIe siècle). À l’origine, le Panthéon était un temple dédié à toutes les divinités de la religion antique. Il fut converti en église au VIIe siècle et est aujourd'hui la basilique Santa Maria ad Martyres. C’est le plus grand monument romain antique qui nous soit parvenu en état pratiquement intact, du fait de son utilisation ininterrompue jusqu'à nos jours. Il a donné son nom à un quartier de Rome.
Le nom du Panthéon est issu de l'adjectif grec πάνθειον / pántheion, qui signifie « de tous les dieux ». La plupart des auteurs latins le nomment sous la forme grécisante Pantheon. La forme latinisée Pantheum est attestée chez Pline l'Ancien.
Le Panthéon supporte la plus grande coupole de toute l’Antiquité avec 150 pieds romains soit 43,30 m de diamètre à l'intérieur , qui reste la plus grande du monde en béton non armé. Après presque deux millénaires, cette construction remarquable ne présente pas de signe de faiblesse de sa structure en dépit des mutilations volontaires et des mouvements telluriques répétés.


La construction du Panthéon fut menée en deux temps:
1-Le Panthéon d'Agrippa:
Le Panthéon original fut construit en 27 av. J.-C., au début du règne d’Auguste, par Agrippa, compagnon d’Auguste, qui participait ainsi à la politique d’embellissement de la Ville, encouragée par Auguste. Il édifia le Panthéon et les thermes d’Agrippa en marge de la partie urbanisée de Rome, près du Champ de Mars, région propice aux grands aménagements urbains.
La date de cette construction correspond au troisième mandat de consul d’Agrippa, dont le nom est gravé sur le portique d’entrée.
2-Le Panthéon d'Hadrien:
Le Panthéon d’Agrippa fut détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan. Il fut entièrement reconstruit sous le règne de l’empereur Hadrien, vers l’an 125, comme le révèlent les dates imprimées dans les briques, comprises entre 123 et 125. On peut supposer qu'Hadrien l’ait inauguré lors de son séjour prolongé à Rome entre 125 et 128. Il en fit même usage occasionnellement comme tribunal, rendant la justice en compagnie de quelques sénateurs.
Le plan du nouvel édifice est exceptionnel, sans précédent dans l’architecture romaine. L’influence d’Hadrien sur la conception du bâtiment est envisageable, si l’on considère l’originalité de l’architecture de la villa qu’il se fit bâtir près de Rome. Le visiteur qui franchit le classique pronaos à colonnes du Panthéon, placé face au nord, quitte un monde rectiligne et lumineux pour se trouver enveloppé dans la pénombre d’une cella circulaire et non plus rectangulaire, surmontée d’une coupole immense, et éclairée uniquement par un grand orifice central. Des temples à cella ronde avaient été édifiés à l’époque archaïque à Rome, comme le temple de Vesta ou le temple d’Hercule Victor, mais dans des dimensions beaucoup plus modestes, et jamais accolés à un porche classique, comme ce fut le cas pour celui d'Agrippa.


Moïse (Michel-Ange)

 Moïse  est une statue de Michel-Ange, exécutée vers 1513–1515, intégrée dans le Tombeau de Jules II dans la basilique ...

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