L'amphithéâtre de Carthage est un amphithéâtre romain construit au Ier siècle dans la ville de Carthage, reconstruite par Jules César (Colonia Julia Karthago) et qui devient la capitale de la province romaine d'Afrique.
La prédation qui sévit sur le site archéologique fait que seule subsiste l'arène, alors que l'édifice faisait l'admiration de voyageurs, y compris au Moyen Âge.
Le site fait l'objet de fouilles à la fin du XIXe siècle, mais aussi de restauration et d'aménagements contestables du fait de la tradition chrétienne qui en fait un lieu de martyre.
L'amphithéâtre de Carthage est construit à la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle, à l'ouest de la colline de Byrsa. Une inscription datée atteste qu'il est en service en 133-139. Il est agrandi au cours du IIIe siècle.
Au XIe siècle, Al-Bakri donne une description de l'amphithéâtre, qu'il qualifie de monument le « plus merveilleux de Carthage » : « Cet édifice se compose d'un cercle d'arcades soutenues par des colonnes et surmontées par d'autres arcades semblables à celles du premier rang. Sur les murs de cet édifice, on voit représentées des images d'animaux [...] On y distingue des figures qui symbolisent les vents : celui de l'Orient a l'air souriant, celui de l'Occident a un visage renfrogné ».
Vue actuelle de l'arène |
Pendant longtemps la hauteur de ses arches fait l'admiration des visiteurs du Moyen Âge, dont Al Idrissi impressionné par la « construction en cirque formée d'environ cinquante arcades » ; il précise : « Au sommet de chaque arcade est un cintre, et sur le cintre de l'arcade inférieure, l'on voit sculptées en relief diverses figures et représentations curieuses d'êtres humains, d'animaux, de navires, le tout exécuté avec un art infini et une immense habileté ».
Depuis, l'exploitation du monument par les pilleurs de pierre et de métal l'a nivelé au sol. Aussi, seule l'arène, dégagée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, subsiste aujourd'hui au milieu d'un bocage de pins, de même que le mur d'enceinte qui a été restauré.
En 1887, une croix est érigée en son centre en souvenir du martyr de chrétiens dont Perpétue et Félicité. Ces deux saintes de l'Église catholique furent sans doute martyrisées dans un autre monument analogue mais inconnu à ce jour, en dépit d'une tradition relayée longtemps y compris par les historiens. La construction d'une chapelle moderne dédiée aux deux saintes a perturbé les installations du sous-sol de l'amphithéâtre.
L'amphithéâtre offre une arène de 64,66 sur 36,70 mètres, entourée d'un podium construit en opus quadratum de 2,5 mètres de hauteur, et des gradins reposant sur une série de 54 travées. Son périmètre extérieur est de 120 mètres sur 93. Lors de son agrandissement, son grand axe est porté à 156 mètres pour une largeur de 128 mètres, avec une façade faite de blocs de Kadhel. Sa capacité est estimée à 30 000 places.
C'est l'un des trois amphithéâtres africains, avec ceux d'El Jem et de Thapsus, à être construit sur un terrain plat, sans adossement à une colline.
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