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Horloge astronomique de Prague

L'horloge astronomique de Prague  est une horloge astronomique médiévale qui se trouve à Prague, capitale de la République tchèque, sur la place de la Vieille-Ville. L'horloge est située sur le mur Sud de l'hôtel de ville. Le monument a un fort attrait touristique : dès que sonnent les heures, des centaines de personnes se pressent à ses pieds pour l'observer s'animer et la photographier.
L'horloge aurait été construite par Nicolas de Kadau le 9 octobre 1410, et remaniée par le maître Hanus de la Rose (Jan Ruze) vers 1490. La légende veut que l’on ait crevé les yeux à l’horloger Hanus, pour l’empêcher de reproduire son chef-d’œuvre ailleurs.
L'horloge s’anime toutes les heures jusqu'à 21 heures : les Douze Apôtres défilent au-dessus du cadran du haut, servant à lire l’heure (c’est un cadran 24 heures) et la position de la Lune et du Soleil tandis que le cadran du bas affiche le Saint du jour ainsi que les signes astrologiques. Prague dépendait alors de l'université de Louvain et de ce fait une autre horloge lui ressemble beaucoup, mais sans les automates en la cathédrale de Saint-Omer.

Cette horloge a été réparée plusieurs fois depuis sa création auXIVe siècle, notamment en 1948 après avoir été brûlée par les Allemands dans leur fuite, en 1945. Elle a été de nouveau réparée en 1994 et en 2006.
Elle est décorée dans sa partie haute par quatre allégories représentant de gauche à droite :
la vanité, avec son miroir ;
l’avarice, un commerçant juif (le nez est volontairement crochu) avec sa bourse ;
la mort, un squelette qui appelle avec une clochette ;
la convoitise (ou envie) un prince turc, avec sa mandoline.
Le cadran astronomique a la forme d'un astrolabe planisphérique. Son fond, fixe, représente la Terre et le ciel. Sur ce fond se déplacent quatre mobiles principaux : le cercle zodiacal, un cercle oscillant externe, un modèle réduit de Soleil (aligné avec une main dorée) et un modèle réduit de Lune.
Les fonctions principales de ce mécanisme qui place la Terre au centre de l'Univers sont d'indiquer différents types d'heures et de visualiser les positions du Soleil et de la Lune dans le ciel, autour de notre planète. Ainsi l'aiguille portant un soleil indique en fait trois temps différents. Le cercle extérieur, divisé par des chiffres arabes gothiques médiévaux, donne le temps en heures italiennes, selon le mode de l'ancienne Bohême. Le cadran aux chiffres romains permet de lire l'heure locale. Sur ce cadran central, des arcs gradués en chiffres arabes classiques permettent de lire les heures inégales ou temporaires.
Le fond représente la Terre et l'éclairement du Soleil : la Terre correspond au rond bleu central, alors que la partie haute en bleu indique la portion du ciel visible au-dessus de l'horizon. La partie basse en noir est la portion du ciel non visible (sous l'horizon) alors que les parties orange à gauche et à droite sont les parties intermédiaires. Ainsi pendant la journée, le Soleil se situe dans la partie bleue, pendant la nuit dans la partie noire. À l'aube on le retrouve dans la partie orange de gauche, au crépuscule dans la partie orange de droite. Les inscriptions latines sur le fond précisent ces instants : à gauche sont écrits les mots aurora et ortus (aurore et lever), à droite occasus et crepusculum (coucher et crépuscule).
Entre les deux parties orange, la partie supérieure du fond (le jour) est divisée par treize lignes joignant le cercle intérieur au cercle extérieur, formant ainsi douze parties correspondant aux heures temporelles, équivalant chacune à 1/12 de la durée du jour (numérotées en chiffres arabes noirs). Le Soleil parcourt plus vite ces heures en hiver qu'en été, les jours y étant plus courts. Des chiffres romains parcourent la circonférence du fond fixe pour mesurer l'heure locale de Prague, ou Heure normale d'Europe centrale. Le XII du haut correspond à midi, le XII du bas à minuit.
Enfin, trois cercles dorés concentriques représentent les tropiques et l'équateur : le cercle interne, délimitant la Terre, est le tropique du Capricorne, le cercle médian est l'équateur et le cercle externe le tropique du Cancer. Au solstice d'hiver, le Soleil au plus haut est sur le tropique du Capricorne, aux équinoxes il est sur l'équateur et au solstice d'été il est sur le tropique du Cancer. On retrouve ainsi la définition des tropiques.
Au milieu de l'horloge tourne un cercle où sont dessinés les signes du zodiaque qui indiquent la position du Soleil sur l'écliptique. Notons qu'à cause de la précession des équinoxes, les signes indiquent désormais seulement dans quel signe astrologique du zodiaque nous nous trouvons. Le déplacement du cercle zodiacal résulte de la projection stéréographique du plan de l'écliptique à partir du pôle Nord. Cette projection est commune aux horloges astronomiques de la période. Le cercle zodiacal est divisé sur sa partie externe en 72 parties, correspondant chacune à environ 5 jours. On retrouve les trois décans par signe (6×5 jours). À ce cercle est reliée de manière fixe une petite étoile dorée (dans le prolongement de la séparation entre les signes du Poisson et du Bélier, et correspondant au 21 mars) : elle représente la position du point vernal par rapport au Soleil à la date considérée. Le temps sidéral peut être lu sur l'échelle de temps avec des chiffres romains dorés. Ce temps sidéral dérive de quatre minutes par jour par rapport au temps local.
Le cercle extérieur présente des nombres gothiques dorés sur un fond noir. Ces nombres indiquent l'heure selon l'ancien temps tchèque (ou heures italiennes) : c'est le nombre d'heures écoulées depuis le coucher du soleil plus une demi-heure. Le cercle est mobile pour prendre en compte l'évolution de l'heure de coucher du Soleil dans l'année.
Le Soleil doré suit le cercle zodiacal, illustrant ainsi le signe (astrologique) du zodiaque dans lequel nous sommes. Le Soleil reste aligné avec une main dorée qui permet de lire les heures du cadran extérieur.
Le mouvement de la Lune est semblable à celui du Soleil, bien qu'il soit plus rapide. La sphère est argentée sur sa moitié seulement, en tournant elle indique la phase lunaire.
En résumé, sur l'horloge, on peut lire :
1-L'heure locale, désignée par la main dorée sur les chiffres romains ;
2-L'heure en douzièmes de jour, désignée par la position du Soleil sur les courbes dorées ;
3-L'heure en anciennes heures tchèques, désignée par la main dorée sur les chiffres gothiques ;
4-La position du Soleil dans le ciel ;
5-La position de la Lune dans le ciel ;
6-La phase lunaire ;
7-Le signe astrologique zodiacal dans lequel on est (ainsi que le décan) ;
8-Le temps sidéral, indiqué par la petite étoile dorée.
À chaque heure jusqu'à 21 h 00, le squelette brandit un sablier et tire sur une corde. Puis deux fenêtres s'ouvrent et, les douze apôtres défilent lentement, précédés de Saint Pierre d'une fenêtre à l'autre. Pendant ce temps les quatre automates placés à côté du cadran astrolabique s'animent : la Mort, un Turc, la Vanité, l'Avarice tandis que la clochette du Campanile se met à sonner.
La Mort tire sur la corde qu'il serre dans sa main droite pour sonner le glas et brandit puis inverse le sablier qu'il tient dans la main gauche
le Turc secoue la tête pour montrer qu'il guette toujours,
l'homme vaniteux se contemple dans un miroir,
l'avare montre sa bourse.
Lorsque les fenêtres se referment, un coq ajouté en 1882, tout en haut, sort de sa fenêtre et annonce la mort prochaine.
Dans la partie basse, on trouve quatre autres personnages, dont un ange avec une épée.
Réalisé en 1886, le calendrier est l'œuvre du peintre Josef Mánes. Le centre figure les armoiries de la Vieille Ville de Prague et le cercle intérieur représente les signes du zodiaque. Sur le cercle suivant des scènes de la vie paysanne en Bohême symbolisent les mois de l'année. L'extérieur indique les jours de l'année.





Cathédrale de St Andrews - Écosse

La cathédrale de Saint-Andrews est un ancien édifice de culte écossais à Saint Andrews qui fut le siège de l’épiscopat, puis de l’archevêché de Saint-Andrews de sa fondation en 1158 jusqu’à sa tombée en désuétude à la suite de la Réforme protestante.
Ses ruines de plus de 30 mètres de haut et 100 mètres de long montrent la grande taille de cet édifice, actuellement sous la tutelle des monuments historiques écossais. Il fut, un temps, le plus haut bâtiment d’Écosse.
Construite en style normand, la cathédrale de Saint-Andrew a été fondée pour fournir plus de place que l’ancienne église de Saint-Régulus, autrefois située sur le site actuel de la cathédrale dont seules subsistent aujourd’hui la tour carrée de 33 mètres de hauteur et le chœur de très petite proportion. Sur un plan de la ville d’environ 1530, un chœur apparaît, et les scellés apposés aux chartes de la ville et de l’université représentent d’autres édifices. À l’est, un site religieux encore plus ancien, l’église Sainte-Marie-sur-le-Rocher, la maison culdee qui est devenue une collégiale.
Commencés en 1158, les travaux de cette nouvelle cathédrale se poursuivirent plus d’un siècle. L’extrémité ouest, abattue par une tempête, fut reconstruite de 1272 à 1279. Elle fut consacrée le 5 juillet 1318, lors d’une cérémonie devant le roi Robert Ier. Lorsqu’elle était en état, elle comportait, outre une tour centrale, six tourelles d’une hauteur de 30 mètres, dont deux demeurent à l’est et l’une des deux à l’extrémité ouest. Après la destruction partielle de la cathédrale par un incendie en 1378, sa restauration et son embellissement furent complétés en 1440. En 1559, la cathédrale fut dépouillée de ses autels et de ses images.

Il semble que vers la fin du XVIe siècle, la tour centrale s’effondra, entrainant avec elle le mur nord. Une grande partie des ruines furent ensuite emportées pour être réutilisées à des fins de construction et rien ne fut entrepris pour les préserver jusqu’en 1826, date après laquelle la cathédrale fut entretenue avec un soin scrupuleux. Une caractéristique intéressante est la découpe du plan au sol dans le gazon. Les portions principales existantes, comprenant des héraldiques archiépiscopaux, en partie de styles normand et en partie écossais antérieur, sont les pignons est et ouest, la plus grande partie du mur sud de la nef et le mur ouest du sud du transept.
À la fin du XVIIe siècle, une partie des bâtiments de l'église prieurale étaient encore entiers et d’autres reliquats considérables existaient, mais leurs traces ont presque toutes disparu, sauf des portions du mur du prieuré et les arches connues sous le nom de « Pendants ».

La tour de Saint-Régulus située sur le site de la cathédrale lui est antérieure. Servant d’église du prieuré jusqu’au début du XIIe siècle, elle fut conservée afin de permettre de la poursuite du culte pendant la construction de son grand successeur. À l’origine, la tour et le chœur attenant faisaient partie de l’église construite au xie siècle pour abriter les reliques de saint André. La nef, avec deux tourelles ouest, et l’abside de l’église ne sont plus debout. L’aspect original de l’église est illustré sous une forme stylisée sur certains des premiers sceaux du prieuré de la cathédrale. Construite en pierre de taille de grès gris, la tour de taille immense pour son époque, est un point de repère terrestre et marin qui se distingue de nombreux kilomètres à la ronde en offrant une vue parfaite de la ville, du port, de la mer et de la campagne environnante. Il est très probable que sa proéminence avait pour but de guider les pèlerins vers le lieu des reliques de l’Apôtre. Au Moyen Âge une flèche au sommet de la tour la rendait encore plus proéminente. Jusqu’au XVIIIe siècle, on se rendait sur la tour en montant à l’aide d’échelles entre les planchers en bois, jusqu’à l’ajout d’un escalier en colimaçon en pierre.


Césarée de Maurétanie

Césarée de Maurétanie ou Caesarea , actuelle Cherchell, est une ancienne ville sur la côte méditerranéenne de l'Algérie. Elle était la capitale du roi numide Juba II et l’une des plus importantes cités du littoral occidental de l’Afrique du Nord antique.
La ville fut fondée au IVe siècle av. J.-C. par les Phéniciens sous le nom lol ou Jol. D’abord intégrée au royaume de Numidie, Lol passa sous le contrôle de la Maurétanie après la chute de Jugurtha en 105 avant notre ère. La ville fut refondée en 25 av. J.-C. par Juba II, sous le nom de Césarée de Mauritanie (Caesarea Mauretaniae), et devient un centre de l'hellénisme en Afrique du Nord. À partir de 40 apr. J.-C. elle fut la capitale de la province romaine de Maurétanie Césarienne, qui s’étend jusqu’à l’Océan Atlantique, puis reçut sous Claude les droits d'une colonie.
Juba II fit de sa capitale une ville importante, entourée d’une enceinte et conçue selon les principes de l’urbanisme hellénistico-romain. Ses statues de types hellénistiques d’une qualité exceptionnelle et les mosaïques de ses maisons – plus tardives – manifestaient l’opulence de la couche dirigeante. Des ruines de temples et monuments romains témoignent de cette période.
La ville qu’édifia Juba II était entourée d’une enceinte qui fut une des plus vastes du monde romain : un mur continu de 4 460 m, peut-être complété par un rempart de mer, entourait 370 ha. Seule la partie nord de l’espace ainsi délimité, c’est-à-dire le plateau littoral large à cet endroit de 400 m à 500 m, fut effectivement bâti. Pour des raisons combinant des nécessités stratégiques et surtout, semble-t-il, une volonté ostentatoire, le rempart sud avait été construit à une altitude voisine de 200 m sur le rebord du plateau qui domine la ville et tout un amphithéâtre de collines se trouvait inclus dans l’enceinte. Ces caractères rapprochent l’enceinte de Césarée de celles des villes hellénistiques et c’est seulement parce qu’il semblait invraisemblable qu’Auguste ait permis à un roi indigène de se doter d’un tel instrument de puissance que l’on a longtemps refusé d’attribuer à Juba II la première construction de cette enceinte.

Forum à Chercjell
Césarée fut dotée par son roi des édifices publics qui devinrent caractéristiques de la ville romaine. Son théâtre est, avec celui d’Utique, alors capitale de la province d’Afrique, le plus ancien d’Afrique du Nord et un des plus anciens de Méditerranée occidentale ; il est contemporain du théâtre de Marcellus à Rome. Son amphithéâtre est construit selon un plan particulier mû par le désir de disposer d’un édifice assez vaste pour donner des spectacles de combats de fauves ou de groupes de gladiateurs et en raison de la date précoce de sa construction. Après la mort de Juba, son fils Ptolémée prit le pouvoir mais il fut assassiné à Lyon en 40 ap J.-C. par l’empereur Caligula et à partir de cette date la capitale devint une simple colonie romaine capitale de province.
Dès le IIe siècle, le christianisme était pratiqué à Caesarea. Dans l'Antiquité tardive, la ville fut un centre du donatisme.
Les vastes ruines de la ville se situent en dehors de la ville actuelle de Cherchell.

Eilean Donan

Eilean Donan est une petite île du Royaume-Uni située en Écosse, administrée par le Council Area de Highland. Elle est reliée à l'île de Grande-Bretagne par un pont en pierre qui conduit à un château fort occupant une bonne partie de l'île. Cet édifice, construit et remanié à de nombreuses reprises à partir du début du XIIIe siècle, est abandonné à l'état de ruine en 1719 à la suite d'une bataille qui l'endommage fortement. Racheté par le clan MacRae, il est reconstruit entre 1912 et 1932 en préservant le style architectural. Depuis, il accueille de nombreux visiteurs qui le considèrent comme le château le plus romantique d'Écosse. Il fait aussi partie des châteaux les plus photographiés d'Écosse et il a également servi de décor pour de nombreux films.
Eilean Donan est aussi appelée Ellandonan en anglais et Eilean Donan, Eilean Donnáin, Eilean Dhonnain ou encore Ellendonan en gaélique écossais. Le château est quant à lui appelé Eilean Donan Castle, Castle Donnan ou Ellandonan Castle en anglais ou encore Caisteal Eilean Donan et Caisteal Eilean Donnáin en écossais. Ces toponymes signifient « île de Donan » et « château de l'île de Donan » en français.


L'histoire d'Eilean Donan est intimement liée à celle de son château. Avant sa construction, l'île, probablement découverte à la Préhistoire tout comme le reste de l'Écosse, est inhabitée et il en est fait très peu mention. Eilean Donan tire vraisemblablement son nom de Donan d'Eigg, un évêque irlandais arrivé en Écosse vers 580. Il y évangélise la population celte et vit en ermite sur l'île avant de mourir en 618. De nombreuses églises des environs sont dédiées à Donan et une communauté religieuse est fondée sur Eilean Donan à la fin du VIIe siècle. L'île est notamment choisie en raison du séjour du religieux mais aussi parce qu'elle dispose d'une source d'eau douce. Le devenir de cette communauté jusqu'à la construction du château reste inconnu mais une forteresse picte aurait été construite sur l'île.
Le château d'Eilean Donan commence à être édifié à partir du début duXIIIe siècle, peut-être en 1220 ou en 1230 peut-être par le roi Alexandre II ou III pour aider à renforcer les défenses contre les Danois ou par Farquar II, comte de Ross. À cette époque et depuis le IXe siècle, les Vikings effectuent des raids en Écosse au point de contrôler et de s'installer dans certaines parties du pays. Ces possessions vikings dans les îles Britanniques n'obtiennent leur indépendance complète vis-à-vis du royaume de Norvège qu'au milieu du XIIIe siècle et sont alors dirigées par les Seigneurs des Îles. Soucieux de défendre ses terres, le roi écossais Alexandre II choisit Eilean Donan, située à une position stratégique au carrefour de trois lochs maritimes, pour y installer un ouvrage défensif. Il meurt en 1250 en combattant les Vikings mais son fils Alexandre III en est victorieux en 1263 et récupère toutes les terres écossaises qu'ils détenaient.
Le château d'Eilean Donan est agrandi à de nombreuses reprises après sa construction au point d'occuper la totalité de l'île. Le château fort est alors ceinturé par un chemin de ronde renforcé par des tours qui encerclent un donjon élevé au point culminant de l'île. Les dimensions du château seront finalement ramenées au cinquième de cette taille maximale à la fin du XIVe siècle pour des raisons obscures, peut-être pour adapter l'ouvrage au nombre de soldats disponibles pour le défendre. Son remaniement se poursuit avec l'ajout au XVIe siècle d'une plateforme dans la partie orientale du château afin d'y recevoir des canons, la nouvelle arme à feu de l'époque.
Le futur roi d'Écosse Robert Ier se serait réfugié à Eilean Donan alors qu'il était poursuivi par les Anglais et c'est depuis le château qu'il serait parti à la reconquête de son trône, le récupérant quelques mois plus tard. L'ouvrage défensif sert ainsi à de nombreuses reprises contre des ennemis étrangers mais aussi au cours des luttes entre clans écossais comme ceux des MacRaes et des MacDonalds. Le château est habité pendant une longue période par des hommes du clan MacKenzie qui l'acquièrent au XIVe siècle et il est géré par un connétable. Ce titre, un des plus prestigieux du Kintail à l'époque, revient aux MacRaes à la suite d'un acte de guerre lorsque Duncan MacRae, alors simple éclaireur au château, parvient à en assurer seul la défense contre une attaque du clan MacDonald en 1539. Avec la Première Révolution anglaise au milieu du XVIIe siècle, des troupes royalistes stationnent temporairement dans le château, le clan MacKenzie étant opposé aux républicains.
À la fin duXVIIe siècle, la Glorieuse Révolution oppose le peuple et des parlementaires britanniques, soutenus par l'armée hollandaise et plus de 3 000 huguenots français, aux partisans du roi Jacques II d'Angleterre qui sera finalement renversé en 1688. L'Espagne, qui soutient le roi d'Angleterre, envoie en 1719 à Eilean Donan une garnison de 46 ou 48 soldats jacobites qui se retranchent dans le château. Ils ont à leur disposition une poudrerie et sont en attente d'armes et de canons en provenance d'Espagne. Cet armement du château déclenche les hostilités entre la garnison jacobite et le gouvernement britannique arrivé au pouvoir avec la révolution.
Le 10 mai 1719, ils y dépêchent trois frégates, The Enterprise, The Flamborough et The Worcester, qui bombardent le château trois jours durant. Ce dernier résiste assez bien grâce à l'épaisseur de ses murs qui atteint en certains endroits quatorze pieds, soit plus de quatre mètres. L'assaut final est mené par l'infanterie qui reprend le contrôle du château et y découvre 343 barils de poudre à canon réunis dans le but de faire sauter le château.

À la suite de cet épisode qui endommage grandement le château, celui-ci est abandonné à l'état de ruine et l'île reste inhabitée et inutilisée pendant près de 200 ans.
En 1911, John MacRae-Gilstrap rachète l'île et y entreprend la restauration du château à partir de 1912 avec l'aide de Farquar MacRae qui joue le rôle de conducteur de travaux. Dans un premier temps, le site est dégagé des blocs épars afin de révéler la structure du château. Ce n'est qu'en 1920 que l'édification proprement dite commence, s'achevant en juillet 1932, soit au bout de vingt ans de travaux. D'un coût de 250 000 livres sterling, cette réhabilitation constitue le quatrième gros remaniement du château depuis sa construction. La reconstruction des bâtiments et la restitution de leur architecture se font uniquement sur la base des ruines encore visible sur le site. Ce n'est qu'une fois l'ouvrage terminé que des plans du château sont retrouvés dans les archives du château d'Édimbourg. Par comparaison de l'ancien et du nouvel aspect du château, il s'avère que la reconstruction a été d'une grande fidélité au style originel.


Les ruines permettent de deviner l'organisation générale du château. Celui-ci se compose d'une cour intérieure avec dans son angle nord-est le donjon, d'une longueur de 57 pieds (17 mètres), d'une largeur de 43 pieds (13 mètres) pour une épaisseur des murs de 10 pieds (3 mètres), ainsi que dans sa partie sud un autre bâtiment rectangulaire. À l'extérieur de la cour se trouve une tour à sept côtés de 20 pieds (6 mètres) de diamètre et dont la base est située en contrebas de la cour intérieure. Cette structure, qui pourrait être une ancienne citerne d'eau douce, est reliée aux murailles orientales par deux murs d'une épaisseur de 5 pieds (1,5 mètre) et qui auraient pu atteindre une hauteur de 15 pieds (4,5 mètres). Les murs d'enceinte de la cour sont percés de deux portes. La principale, fortifiée, dans le mur sud ainsi qu'une plus petite dans le mur ouest qui permettait vraisemblablement d'accéder directement au château depuis le loch Duich avec une petite embarcation. La salle des gardes, aux murs de quatorze pieds (4 mètres) d'épaisseur et au plafond voûté, les cuisines, où la préparation des repas se fait sans équipement moderne, ou encore la salle du banquet avec ses poutres apparentes, sont les pièces les plus remarquables du château, lequel est entièrement meublé et décoré dans le style du Moyen Âge. Érigée à l'occasion de la reconstruction du château, une stèle à la mémoire de Canadiens, d'Australiens et de membres du clan MacRae tombés au combat lors de la Première Guerre mondiale, se dresse à l'extérieur des murs.

Le château reste une propriété familiale tout au long du XXe siècle, même lorsque le Conchra Charitable Trust est créé en 1983. Cette société de bienfaisance est mise en place par des membres du clan MacRae afin d'assurer la gestion, l'entretien et la restauration du château. Ainsi, parmi les récents aménagements effectués dans le château et ses abords, il y a la création de six chambres au troisième étage en 1996 ainsi que la rénovation de la toiture et des murs extérieurs d'une partie du château au début des années 2000. L'accès routier à l'île et au château a été réaménagé en 1997 et 1998 par la création d'une voie centrale sur la route A87 dont le tracé a été redessiné ainsi que l'agrandissement et le réaménagement du parking et du centre des visiteurs. Ce centre des visiteurs regroupe le point de vente des billets pour le château, une boutique souvenir et un centre d'exposition sur la rénovation du château. Il permet aussi à toute personne ne pouvant gravir les nombreuses marches du château d'effectuer une visite virtuelle du lieu.








Le baptistère de l'Église de l'unité en Kelibia

L’œuvre est l’une des pièces maîtresses du musée de Bardo en Tunisie depuis sa découverte dans l’église appelée «de l’unité», à sept kilomètres de Kélibia, plus précisément à Demna. Elle a été trouvée dans les ruines d’une basilique, à proximité de la mer.  Son état définitif est supposé par les archéologues au moment de la reconquête byzantine. La cuve a été datée de la deuxième moitié du VIème siècle.
Description: La cuve est élevée sur un pavement de mosaïque de forme carrée, décorée sur les angles par quatre cratères (calices de grandes dimensions) desquels s’échappent des rinceaux ou pampres de vigne. Le pavement comporte un seuil sur lequel est inscrit: Pax fides caritas (Paix, foi, charité). Cela ressemble à la salutation de Saint Paul dans ses lettres et donc il est fort probable que soit située ici l’entrée du bâtiment, entraînant une orientation du chrisme présent au fond de la cuve baptismale.


La cuve, en forme de croix grecque, possède un bassin quadrilobé dont chaque bras comporte un degré pour la descente. Tout le rebord est décoré par deux lignes de texte avec les bases des colonnes: «En l’honneur du saint et bienheureux évêque Cyprien, chef de notre église catholique avec le saint Adelphius, prêtre de cette église de l’unité, Aquinius et Juliana son épouse ainsi que leurs enfants Villa et Deogratias ont posé cette mosaïque destinée à l’eau éternelle»; les dédicants et dédicataires sont ainsi nommés.
Signification: Christian Courtois a évoqué la disposition des personnages et la signification du baptistère: «après avoir passé le seuil, le catéchumène trouvait à sa gauche l’évêque. Le message divin était dans sa direction, et il pouvait accéder à la fois à la connaissance de la religion chrétienne ainsi que la récompense par le calice de lait et de miel, un mélange offert au nouveau baptisé.
Tout le décor est symbolique: l’aspirant au baptême était représenté sous la forme d’une colombe. La colombe avec le rameau d’olivier annonce la paix du croyant, l’arche de Noé témoigne de l’unité et de la pérennité de l’Eglise. Un baldaquin témoigne de la victoire du christianisme. La coupe annonce la communion et les cierges symbolisent la foi et le Christ. Les poissons symbolisent les âmes et les arbres évoquent le jardin du Paradis. L’arche de Noé, symbole de l’unité de l’Église, peut témoigner des circonstances d’élaboration de l’œuvre: il s’agit des luttes entre donatistes et catholiques, le donatisme persistant en Afrique jusqu’à la conquête arabe. Les donateurs témoignaient, par le don de l’ouvrage, de leur attachement à la tradition catholique».
Un détail à noter: Adelphius, était évêque de Thasvalte, alors qu’ici il est qualifié de prêtre. Les donateurs voulaient affirmer la prépondérance de l’évêque martyr Saint Cyprien comme primat d’Afrique.
La valeur symbolique est donc forte, témoignant du triomphe du Christ et de la croix ainsi que du Paradis promis aux fidèles par le baptême.



Moïse (Michel-Ange)

 Moïse  est une statue de Michel-Ange, exécutée vers 1513–1515, intégrée dans le Tombeau de Jules II dans la basilique ...

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